Aller au contenu principal

Situation économique des céréaliers inquiétante

Avec des prix en forte baisse, les producteurs de céréales voient leur revenu chuter. La situation pourrait devenir ingérable pour certains

L’année 2010 pourrait se révéler de nouveau mauvaise pour les céréaliers, selon le syndicat majoritaire des producteurs de grandes cultures, Orama. Certains pourraient mettre la clé sous la porte. L’organisation n’exclut pas l’intérêt d’un plan gouvernemental facilitant les départs et souhaite que le ministère prenne des mesures pour alléger les charges et les contraintes pesant sur les producteurs.

Un plan de facilitation des départs
Avec des revenus en berne de 51 % par rapport à 2008, les céréaliers risquent de garder un souvenir amer de 2009. Une situation directement due à la chute des prix des céréales (cf. Articles Revue Annuelle). En 2010, « il y aura moins de frais d’intrants », mais « quel sera le volume de production ? ». Et « quels seront les prix ? », s’est interrogé Philippe Pinta, le président d’Orama, le 7 janvier à Paris, lors d’une conférence de presse présentant le congrès de l’organisation prévu le 19 janvier. « Depuis deux ans, les stocks sont remontés de manière importante au niveau mondial », a rappelé le responsable. Le contexte n’est donc pas favorable aux producteurs. « Faute de prix sur les céréales, nous avons des agriculteurs qui sont en train de manger leur capital, souvent familial », a pour sa part souligné Christophe Terrain, vice-président d’Orama. Une situation que le plan Sarkozy ne serait pas en mesure de régler. Or, « quand on est responsable d’un secteur économique, on a l’obligation d’anticiper une année difficile en accompagnant des gens à sortir du métier », a estimé Christophe Terrain, faisant allusion au rôle du ministre de l’Alimentation. Pour l’élu, un plan de départ permettant aux agriculteurs qui le souhaitent de quitter leur métier dans des conditions décentes et intéressantes aurait un intérêt. « Personne ne veut parler de ce sujet-là, mais dans le sud de la France, il est d’actualité », a-t-il insisté. Dans l’immédiat, Orama souhaite que se réunisse le plus vite possible le comité de suivi du marché des matières premières agricoles, évoqué par Michel Barnier au printemps 2009 dans la foulée de la présentation du bilan de santé de la Pac. Selon Philippe Pinta, « un vrai problème de trésorerie » pourrait apparaître en février dans les exploitations céréalières car beaucoup d’échéances tombent en janvier. Pour le responsable, des « compensations » apparaissent nécessaires, pour éviter une « hauteur de marche très violente ».

Assouplir les contraintes de production
Le syndicat attend également le prolongement en 2011 de la mesure rotationnelle mise en place pour un an par le ministère. Et il veut des assouplissements réglementaires, « afin de ne pas en rajouter sur les charges », a résumé Philippe Pinta. En jeu, notamment : la non-obligation d’implanter des Cipan (Cultures intermédiaires pièges à nitrates) dans le cadre de la directive nitrates. Les négociations pourraient ne pas se révéler faciles. « Nous avons de grandes difficultés à avoir un dialogue constructif avec l’ensemble des autorités », a souligné Christophe Terrain. Pour le responsable, les pressions exercées par le ministère de l’Ecologie contribuent à accentuer les exigences pesant sur l’agriculture. « Aujourd’hui, tous les dossiers finissent en arbitrage interministériel à Matignon ».

Les plus lus

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Graphique prix blé orge maïs France au 17 juillet 2025
Marché des céréales du 17 juillet 2025 - Le blé tire son épingle du jeu sur Euronext, soutenu par les prix mer Noire

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 juillet 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Une moissonneuse batteuse en action dans un champ de colza 2025
Moisson 2025 : une production européenne de colza proche des 20 Mt, est-ce suffisant ?

Dans l'Union européenne, la moisson est dans sa dernière ligne droite avec des rendements en colza très satisfaisants et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne