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Semences certifiées bio : une dérogation qui pénalise les ventes

La production de semences certifiées bio progressent. Cependant, la gamme de variétés reste restreinte et pousse les agriculteurs à utiliser des semences conventionnelles.

Malgré la domination des semences de ferme en agriculture bio, les surfaces de semences certifiées bio ne cessent de croître avec près de 5.000 ha de multiplication en 2015 (+5 %) et 163.378 q de semences bio de céréales et protéagineux produites en 2014. « C'est le cas de notre entreprise Ubios, créée en 2011, dont les surfaces ont progressé de 1.000 ha à la récolte 2013 à 2.300 ha de semences d'automne pour la récolte 2016 », explique Jean Buet, directeur de la station de semences bio, basée à Maisse (Essonne), lors d'une visite organisée in situ par le Gnis le 23 juin.

Une dérogation ambiguë

Cependant, « pour les semis 2015, 10 % des semences certifiées bio n'ont pas été vendues car des dérogations autorisent les agri-culteurs bio, n'ayant pas de variété bio à leur disposition, à se fournir en semences conventionnelles non traitées en post-récolte », dénonce le directeur, qui demande la suppression de ces passe-droits.

Mais Julien Constant, secrétaire général de la section Céréales à pailles et protéagineux du Gnis, tempère : « Il est vrai que des variétés pâtissent de cette dérogation mais certains agriculteurs, pour des raisons agronomiques, ont besoin de variétés spécifiques. » Pour Julien Constant et Jean Buet, il est du ressort des producteurs de semences de développer leur offre et de sécuriser les approvisionnements. « Nous ne sommes jamais à l'abri de manquer de semences certifiées bio. C'est à nous de jouer le jeu et de répondre aux besoins des agricul-teurs, admet le directeur d'Ubios. Force est de constater que nous ne sommes qu'aux prémices de la sélection variétale réservée au bio. » Pour preuve, Ubios possède les deux seules variétés spécifiques à l'agriculture bio inscrites au CTPS : Hendrix et Skerzzo.

Autosuffisance en bio ?

Selon l'évaluation prévisionnelle des récoltes de céréales bio de Coop de France, notre pays serait autosuffisant d'ici la récolte 2016 pour l'alimentation animale et 2018 pour celle humaine. Dans ce contexte, un développement des semences bio est-il judicieux ? Pour Jean Buet, « ce n'est qu'une hypothèse. Certes, la production augmente mais la consommation est en pleine expansion. Il est difficile d'envisager la future demande. »

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