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Agro-ressources
« Scruter les marchés en permanence »

Mobiliser les acteurs, les outils et les formations est une priorité de l’IAR pour l’émergence de projets dans le secteur des valorisations du végétal

EN ESSOR. « La vocation du pôle IAR est d’accompagner la démarche entrepreneuriale en mobilisant les synergies d’acteurs de secteurs différents, en tissant des relations étroites entre la recherche, les centres d’innovation et de transfert technologique, et les industriels. » C’est en guise d’introduction que Bernard Mary, président du pôle de compétitivité Industries et agro-ressources, a lancé ce message vendredi 11 mai devant un grand nombre de professionnels réunis à l’occasion de l’assemblée générale de l’association. Les ambitions ne manquent pas depuis 2005, année d’ouverture du pôle sur le plan de la gouvernance et des relations avec les institutionnels. 2006 a été l’année de « lancement opérationnel », sachant que la toute première ambition de l’IAR est d’être un « guichet unique » à tous les porteurs de projets de Picardie et Champagne-Ardenne autour d’un axe commun : les valorisations non alimentaires du végétal. Quatre domaines clé répondant à des besoins de marché ont été retenus en 2006, à savoir les biomolécules, les agro-matériaux, les bioénergies et les ingrédients alimentaires pour leur application industrielle.

Soutenir des projets de R&D pour la valorisation des matières premières végétales

Au cours de l’année 2006, « le pôle IAR a labellisé seize projets de recherche et développement pour un montant total avoisinant les 33 millions d’euros », a précisé Thierry Stadler, directeur général du pôle IAR. En outre, les financeurs que sont l’État, les régions Picardie et Champagne-Ardenne, Oséo (financement et accompagnement des TPE/PME) et les collectivités se sont déjà engagés sur une enveloppe de quelque 10 millions d’euros.

La procédure de labellisation des projets a fait l’objet d’une « amélioration continue » en 2006, afin de faciliter l’instruction des dossiers avant soumission au FCE (Fonds de compétitivité des entrepises). Ce sont ainsi dix projets, labellisés par le pôle et d’un budget global de plus de 27 M€ qui ont été déposés au FCE. Trois ont été retenus tandis que quatre autres sont encore en cours d’instruction. Les trois derniers ont été orientés vers d’autres financements (Oséo, région...). Ces projets touchent à la valorisation énergétique de la biomasse et des coproduits ainsi qu’au développement de matériaux issus de la bio-industrie (lin, chanvre...) destinés au secteur automobile.

Parmi les autres mobilisations, on peut noter la création de l’outil baptisé “Tremplin”, opérationnel depuis septembre 2006 et développé conjointement avec l’ADIT (Société nationale d’intelligence stratégique) et la chambre de commerce et d’industrie de l’Aisne. Cette plate-forme d’intelligence économique permet aux adhérents du pôle IAR « de trouver des informations sur les réglementations, les procédés innovants, les brevets, les stratégies d’acteurs, les nouveaux produits et applications pour les aider dans l’aboutissement de leurs projets », a argumenté Thierry Stadler, avant d’ajouter que « c’est un outil que le pôle va continuer à enrichir en données ».

Les perspectives pour 2007 sont d’ores et déjà centrées sur les « actions de terrain », afin de renforcer l’attractivité du pôle. Une phase de structuration des savoirs-faire et une collaboration avec d’autres pôles de compétitivité seront autant d’étapes à consolider.

Un engagement fort pour le bioéthanol

En 2006, le pôle « ne pouvait pas passer à côté » de l’essor des biocarburants et parmi eux le bioéthanol. À travers la charte “flex-fuel” signée en novembre 2006 le pôle IAR a décidé d’accompagner l’expérimentation superéthanol à travers le lancement du projet “5.000 véhicules/50 pompes”. Fin 2006, le pôle contribuait ainsi à l’ouverture des deux premières pompes de distribution de E85 sur l’Hexagone et à la diffusion des premiers véhicules FFV (flexifuel vehicles). Les deux régions possèdent désormais une dizaine de pompes.

L’objectif pour 2007 est la poursuite du développement des flottes et du réseau de distribution, dans une optique de « leadership » des deux régions dans le domaine des biocarburants.

L’international au cœur des ambitions

« J’appelle de tous mes vœux que le pôle devienne une véritable plate-forme d’expertise permettant de jeter des ponts scientifiques entre notre région et d’autres bassins en France et à l’étranger », a poursuivi Bernard Mary.

Il est vrai que depuis le 12 juillet dernier, le pôle est à “vocation mondiale”, tant par son action de « veille stratégique internationale sur les marchés » que par les sollicitations de partenaires étrangers et des missions qui contribuent à sa notoriété. Le pôle est à ce jour coordinateur du projet “Biorefinery euroview”, visant à identifier les différents concepts de bioraffineries existants ou en formation et de regarder quels sont les facteurs qui freinent leur développement. Les actions menées avec l’Ontario (Canada) permettent d’envisager la possibilité de partenariats entre l’IAR et les réseaux (clusters) canadiens concernés.

L’ingénierie passe par les financements

« Se doter de moyens ». Tel est l’objectif fondamental du pôle « pour la réussite de cette dynamique dans un soucis majeur de développement durable ». L’IAR, pour poursuivre son essor, devra donc être « capable de rechercher son autonomie financière », a insisté Bernard Mary. Dotée d’un budget prévisionnel initial de 958.650 €, l’association a consommé 63 % du budget, essentiellement pour les dépenses de personnel, d’intelligence économique et d’actions à l’international, plus coûteuses que prévues. Les cotisations des adhérents, fixes en 2006 (et qui avaient représenté 11% du budget du pôle), tiendront compte du chiffre d’affaires de l’adhérent et de son activité, cette fois-ci, en 2007. Elles devraient être amenées à prendre une part croissante, les cotisations des membres étant la principale source de financement privée. Et elles seront autant de ressources nécessaires pour atteindre un objectif du pôle : devenir le leader européen dans la valorisation du végétal d’ici 2015.

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