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C’est dans l’air… le blé OGM
Sans demande, pas d’OGM

Les professionnels respecteront les attentes

PRÉCISION. Lors de la Convention de la meunerie française, Rolf Brack a fait part de la position des Meuniers européens (ex-Gam), organisme dont il est le président, à l’égard des organismes génétiquement modifiés. Une intervention plutôt favorable aux OGM qui n’a pas laissé l’assistance indifférente, dans le pays où le pain, plus qu’ailleurs, fait partie de la culture nationale, au-delà même de son caractère sacré. Le sujet dérange, les avis divergent et sont souvent non arrêtés. Quoi qu’il en soit, tant que le consommateur sera hostile aux biotechnologies dans l’alimentation, le pain, produit de grande consommation sacré, devrait rester exempt d’OGM encore quelque temps, les meuniers n’étant pas prêts à les utiliser.

Une question de demande avant tout

Les raisons divergent mais la conclusion est identique partout : tant que le consommateur sera opposé aux OGM, le pain continuera d’être fabriqué avec des farines issues de blé conventionnel. « M. Deloingce avait déjà précisé sa position, et elle n’a pas changé », explique Valérie Mousquès-Cami, responsable de la communication de l’ANMF. Aux Grands Moulins de Paris, la réponse est identique, pas question d’introduire des blés génétiquement modifiés si la demande n’est pas là. « Le refus des OGM par les clients est massif, donc en tant que fournisseur, la réponse est claire », estime Hubert François, président-directeur général des Grands Moulins de Paris, même s’il reconnaît « avoir, à titre personnel, une image positive des OGM ».

« Tant qu’on peut s’en passer, on s’en accommode car la loi imposerait une mention des OGM sur les paquets en GMS, ce qui serait mal vu par le consommateur », estime Jean-Marie Poncey, directeur général de la Générale des Farines France (GFF). Et au-delà de la question de la demande, des questions se posent. « Comment faire son choix quand certains estiment que l’innovation, dont la transgénèse fait partie, permettra de répondre au défi alimentaire des prochaines années, et que d’autres dénoncent les OGM pour leurs conséquences sur l’environnement et les risques sur la santé ? », s’interroge le directeur de la GFF.

Du côté des Meuniers européens, le sujet est ouvert depuis longtemps mais la position est proche de celle de la meunerie française. « On pourrait utiliser du blé OGM dans la mesure où le consommateur l’accepte et à condition qu’il propose un avantage pratique pour ce dernier », explique Laurent Reverdy, secrétaire général des Meuniers européens. Ce qui n’est pas encore le cas pour ces deux conditions. « Des semenciers nous ont déjà rencontrés, mais leurs variétés n’apportaient pas de plus qualitatif pour le consommateur final. Nous restons toutefois attentifs aux évolutions scientifiques », ajoute Laurent Reverdy. Et de conclure : « Il est cependant dommage de se couper d’une innovation agricole importante alors que l’offre mondiale ne suit pas la demande ». Pour l’heure, le principal cheval de bataille des Meuniers européens est le combat de « la politique de tolérance zéro sur les OGM déjà approuvés hors de l’UE, qui est inaplicable et qui pose problème en matière de traçabilité », selon le secrétaire général des Meuniers européens.

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