Rush sur l’urée et alerte sur la filière des engrais
L’UTILISATION de l’urée en granulés sur céréales a le vent en poupe. Cette nouvelle tendance serait due aux nouvelles contraintes de stockage de l’ammonitrate, qui obligent les utilisateurs à de nombreuses précautions. Alors que le marché ronronnait ces derniers mois, il s’est réveillé en sursaut début décembre au profit de l’urée. Le rush sur ce produit fertilisant importé notamment d’Égypte, en vue des applications de la fin de l’hiver par les céréaliers français, a provoqué une flambée des cours. Les prix sont montés jusqu’à 255 €/t en dix jours pour redescendre à 230-240 €/t. Selon les observateurs, ce phénomène pourrait se reproduire en début d’année prochaine. De son côté, les solutions azotées ont aussi subi une hausse sensible, due quant à elle à un regain d’achat des États-Unis qui a restreint sa propre fabrication, préférant vendre son gaz plutôt que de le transformer. Quant au prix de l’ammonitrate, il continue à progresser, en raison de la hausse de l’ammoniac.
Le bas niveau des livraisons enregistré cet automne inquiète fortement la profession. D’ailleurs l’Unifa (Union des industries de la fertilisation) fait part de ses préoccupations dans un communiqué, alors que la campagne agricole est maintenant bien avancée. Les agriculteurs ont ensemencé des surfaces de céréales et oléagineux plus importantes que lors de la précédente campagne, et même s’ils retardent leurs commandes, ils achèteront probablement des quantités d’engrais au moins équivalentes à celles de 2005/2006 pour répondre à des besoins en hausse (productions alimentaires et énergétiques). « Nous alertons la filière pour qu’elle anticipe dès à présent la logistique et le stockage afin de livrer les agriculteurs lors de la pleine saison. Les capacités de transport, en particulier, seront un facteur limitant pour le bon déroulement de la campagne. »
Les livraisons d’engrais en recul sur la campagne 2006/2007
Malgré des surfaces d’oléagineux et de céréales attendues en hausse en 2006/2007, le marché des engrais est pour l’instant, bien calme. À la fin août 2006, les livraisons étaient en retard (-10 %) sur la campagne 2005/2006, avec -20 % pour le phosphore, -14 % pour la potasse et -9 % pour l’azote. « Les nouvelles contraintes logistiques qui pèsent sur le stockage et la distribution des engrais vont empêcher d’assurer des livraisons à leur niveau maximal pendant la pleine saison des épandages. La restriction des capacités de stockage a diminué les possibilités d’anticipation de commandes et les opérateurs ne sont pas couverts pour les apports du prochain printemps, au-delà du premier apport d’azote», précise l’Unifa.