Révision de l’intervention blé
DANS UN communiqué, Intercéréales, l’interprofession céréalière, se dit « préoccupée par les projets de réforme de l'intervention » dans le cadre du bilan de santé de la Pac. Son Conseil d'administration, réuni le 30 avril, se prononce pour le maintien du système pour le blé « dans son intégralité ». Pour l’organisation, le bon fonctionnement des filières « nécessite une certaine régulation et de la transparence dans les marchés ». Si elle admet que l’intervention limitée à certains blés peut assurer un filet de sécurité à l'ensemble de la production céréalière européenne, comme le soutient Bruxelles, cela supposerait tout de même que ce système reste « solide ». Or, pour les professionnels, « ce n'est pas ce que propose la Commission». L'utilisation d'adjudications pour gérer l’intervention aurait selon eux « deux conséquences inacceptables » : la disparition de tout soutien du marché à prix minimum et « une opacité totale du comportement de la Commission ». Les conditions de déclenchement du système entraîneraient une « double pénalité : des prix inférieurs au niveau actuel de l'intervention, de plus différents d'une région à l'autre compte-tenu des coûts de transport, et une spirale à la baisse auto-entretenue en raison de l'instauration d'enchères inversées ». Du fait des incertitudes sur le comportement de la Commission, y compris pour les droits à l’importation, le marché manquerait de transparence. Concernant la mise à zéro des quantités interventionnables pour les céréales fourragères, l'organisation reconnaît que cela conférera plus de fluidité au marché et un meilleur approvisionnement des industriels. Mais elle souligne que cette mesure se traduira « par un décrochage des prix par rapport au blé interventionnable ».