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Diester Industrie
Revalorisation des contrats de 17 euros

Afin de péréniser son approvisionnement, Diester Industrie tente de séduire les producteurs d’oléagineux en augmentant ses prix d’achats

ATTRACTIVITE. Dans le contexte actuel de fermeté de l’ensemble des marchés, oléagineux compris, la tentation est grande pour les agriculteurs de jouer la carte marché pour vendre leur production. La filière Diester court le risque que les producteurs de colza et de tournesol se tournent vers le débouché alimentaire pour bénéficier des prix de marché –particulièrement attractifs en ce moment– plutôt que de contractualiser à l’année sur un prix moyen. C’est pour cette raison que Philippe Tillous Borde, président de Diester Industrie, a annoncé, le 29 août lors d’un point presse, l’augmentation du prix de la graine de colza ou de tournesol destinée à la production de biodiesel pour la prochaine campagne.

Une graine à 301 euros/t pour 2007/2008, aides européennes comprises

La filière Diester l’a bien compris, de l’engagement des agriculteurs dépendra leur approvisionnement et donc la pérennité de la structure. Et dans le contexte de fermeté actuel des matières premières alimentaires, rien n’est moins sûr. Pour Xavier Beulin, président de la Fédération des oléoprotéagineux (Fop), « c’est l’heure de vérité ». « Nous allons voir si les agriculteurs sont prêts à entrer dans une démarche de contractualisation qui ne consiste pas à contractualiser quand c’est intéressant et de se retirer lorsque cela le devient un peu moins » a t-il résumé. Jusqu’à présent, les graines de colza ou de tournesol, répondant aux critères de Diester Industrie, étaient achetées par l’entreprise à un niveau au moins égal à 95% du prix du marché à terme européen sur la période allant d’avril à mars. « Ce sera le cas pour la campagne actuelle et cet engagement est d’ores et déjà reconduit pour la récolte 2008 », a affirmé Philippe Tillous Borde. La graine passera donc de 264 euros/t en 2006 à 281 euros/t en 2007, soit 301 euros /t avec les aides et la bonification huile, à condition de respecter les critères de teneur en huile dans la graine (40 % au minimum).

La question de l’approvisionnement des usines est donc posée et ne dépend pas que du choix entre alimentaire et non-alimentaire. De nombreux producteurs seront aussi tentés par la culture de blé plutôt qu’oléagineuse, compte tenu de l’extrême fermeté observée sur le marché des céréales. à ce sujet, la filière n’apparaît pas inquiète : «Les surfaces de colza devraient sans doute reculer de quelques pourcents », reconnaît Xavier Beulin, mais ce recul ne devrait pas remettre en question le bon fonctionnement des usines pour 2008. «Il n’y aura plus d’exportation de graines de colza françaises», a assuré le président de la Fop. De son côté, Philippe Tillous Borde a ajouté que si la contractualisation française ne suffisait pas «Diester achètera du colza dans l’Europe».

« L’enjeu du Grenelle n’est pas l’environnement mais le développement durable»

Xavier Beulin, qui aura la lourde tâche de défendre les OGM en sa qualité de vice-président de la FNSEA au Grenelle de l’environnement, a déclaré que « le véritable enjeu n’est pas l’environnement mais le développement durable ». Il a affirmé que, pour lui, la performance de l’agriculture passe par «les efforts de recherche» et qu’il ne faut pas se bercer « d’utopie ». « Il faudra vraiment être vigilants », a-t-il estimé, craignant que l’agriculture ne fasse les frais de ce rendez-vous fort attendu par les écologistes.

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