Aller au contenu principal

Macro-économie
« Réduire notre déficit public sans affecter la croissance », un véritable challenge

Le redressement productif passe par l’allègement des contraintes qui brident les entreprises, insiste l’économiste Nicolas Bouzou.

LE RAPPORT GALLOIS, qui vient d’être publié, se base sur l’innovation comme moteur de la croissance économique. « Le scientifique fait de la recherche fondamentale, et l’entreprise fabrique à partir de ces connaissances des biens et services, qui vont être utilisés par l’ensemble de la population », a expliqué Nicolas Bouzou, économiste et membre du Conseil d’analyse de la société auprès du Premier ministre, lors de son intervention, le mercredi 21 novembre, à la Bourse de fin d’année à Paris (cf. encadré). Cette accélération de l’innovation, que les économistes appellent “vague de destruction créatrice”, conduit à la mise en place d’une nouvelle économie. Pour ce faire, « il faut permettre aux entreprises d’effectuer leur job, c’est-à-dire trois choses : produire à des coûts raisonnables, faire en sorte que les entreprises puissent recruter – ce qui implique qu’elle puisse licencier – et laisser aux entreprises la latitude d’innover ». Car, le principe de précaution, source d’« inflation réglementaire », rend, selon Nicolas Bouzou, l’opinion publique rétive à l’innovation. Enrayer ce phènomène de peur du progrès passe, selon lui, par la pédagogie : « Il faut expliquer aux jeunes que toute grande innovation peut certes présenter un risque mais qu’il est possible de conjurer par l’innovation. »

Concilier réduction du déficit public et croissance économique
    La mutation de l’économie française par l’innovation est a priori coûteuse, pour les entreprises qui doivent dégager les fonds nécessaires ou pour l’État, s’il investit dans des projets. Un problème à résoudre néanmoins : « Comment respecter notre engagement européen à réduire notre déficit public à 3 % de notre PIB sans affecter la croissance ? », s’interroge Nicolas Bouzou. Cela pourrait passer par une diminution des dépenses. Une ambition nécessitant d’importantes réformes (celles de la sécurité sociale, « qui représente 46 % des dépenses publiques » et des retraites notamment) qui prendraient du temps car elles demandent à être expliquées à l’opinion publique.
    Or le gouvernement a choisi de « diminuer le déficit public, rapidement et sans réforme, en augmentant les impôts ». Cette décision pourrait faire peser un énorme risque sur l’activité, selon Nicolas Bouzou, qui n’exclut pas de mauvaises surprises en 2013. « Je ne serai pas étonné que le solde d’exécution du budget, c’est-à-dire le contrôle budgétaire de l’État, soit beaucoup moins favorable que ce qui avait été anticipé dans le budget initial. Cette situation pourra alors être un peu compliquée à expliquer aux créanciers qui financent notre dette », s’inquiète l’économiste. Difficile dans ce contexte d’espérer investir et innover…

Les plus lus

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Graphique prix blé orge maïs France au 17 juillet 2025
Marché des céréales du 17 juillet 2025 - Le blé tire son épingle du jeu sur Euronext, soutenu par les prix mer Noire

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 juillet 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Une moissonneuse batteuse en action dans un champ de colza 2025
Moisson 2025 : une production européenne de colza proche des 20 Mt, est-ce suffisant ?

Dans l'Union européenne, la moisson est dans sa dernière ligne droite avec des rendements en colza très satisfaisants et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne