Récoltes canadiennes record et problèmes logistiques pèsent sur les stocks de grains du pays

Les récoltes de céréales et d'oléagineux au Canada ont dépassé toutes les attentes en 2013/2014, selon le Conseil international des céréales (CIC). La production, toutes céréales confondues, est estimée à 66,2 Mt, en hausse de 28 % sur l'an dernier, y compris une augmentation de 38 % pour le blé à 37,5 Mt, alors que la récolte de canola fait 29 % de plus à 18 Mt. Toutefois, l'acheminement des exportations, notamment aux ports du Pacifique, est entravé par une logistique précaire, et l'on s'attend à une progression sensible des niveaux de stocks d'ici à la fin de la campagne. Les stocks de blé, au 31 décembre, étaient estimés à 28,4 Mt (+37,7 % par rapport à 2012), selon Statcan. Ceux de canola s'affichaient à 12,6 Mt (+55,3 %). Si le CIC mise sur une croissance des exportations de céréales et de canola en 2013/2014, de respectivement 1,4 Mt et 1,2 Mt, les résultats seront sans doute plafonnés par des problèmes logistiques dans le transport de gros volumes par voie ferrée. La capacité du réseau est limitée et les exportateurs doivent faire concurrence non seulement à d'autres céréales, mais aussi à d'autres marchandises en vrac, comme le pétrole, le charbon, le sable et les minerais. Un temps extrêmement froid vient encore exacerber le problème.

Jusqu'à la mi-janvier, les exportations de blé au titre de la campagne de commercialisation faisaient 5 % de plus que l'an dernier. La cadence des expéditions devrait s'accélérer à mesure que les problèmes logistiques vont se dissiper. À noter tout de même que le Japon a lancé un appel d'offres pour 46.849 t de blé américains après que des lots canadiens soient arrivés en retard pour la deuxième fois consécutive.

Si la production canadienne de canola a atteint un record de 18 Mt, les prévisions d'exportation n'ont été relevées que légèrement ce mois-ci, de 0,1 Mt sur la base de la campagne de commercialisation. Si cela représente tout de même une hausse notable de 16 % d'une année sur l'autre, le potentiel à l'exportation est plus élevé et les agriculteurs ont offert du canola aux transformateurs à des rabais impressionnants pour générer une injection immédiate de trésorerie. Toutefois, le temps froid a entravé les opérations en décembre et janvier, ce qui booste les prix du colza français.