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Conditions de culture/Canicule
Récolte record de blé français peu probable

Les cultures de blé tendre sont à un stade sensible de développement en cette période de chaleur. Mais la récolte pourrait tout de même être correcte.

© manfredrichter

Les fortes températures obsèdent actuellement les médias généralistes. Mais quels sont leurs effets réels sur les cultures céréalières ? Aucun des analystes contactés n’a osé donner une prévision de rendement, les récoltes ayant à peine commencé, et les effets de la chaleur restant encore difficilement évaluables. Mais il est possible de dégager une tendance de fond. « Le blé tendre n’est actuellement pas arrivé à maturité sur les deux tiers du territoire français, stade sensible à la chaleur », alerte Sébastien Poncelet, consultant analyste d’Agritel, qui précise que « les probabilités d’obtenir une récolte record baissent .»

Selon Sébastien Poncelet, le marché a en mémoire l’année 2015, témoin d’une récolte française record, malgré une canicule qui sévissait à la même époque. Les prix avaient grimpé de 20 € la tonne sur Euronext entre le 24 juin et le 4 juillet 2015, pour ensuite redescendre. Mais, cette année, si le marché n’a guère réagi, avec seulement quelques sessions à la hausse, le contexte est un peu différent selon l’analyste d’Agritel : « Le développement de blé tendre a pris un peu de retard, et se trouve donc à un stade plus sensible qu’en 2015 à la même époque. Ainsi, les effets de la chaleur pourraient être plus importants. Il y a trois semaines, le scénario d’une récolte hexagonale record était probable. Aujourd’hui, cette probabilité diminue sensiblement ».

Fort heureusement, les pluies du printemps ont soulagé les cultures, permettant pour le moment d’attendre une récolte normale, tempère Sébastien Poncelet.

La chaleur, bonne pour la qualité

La littérature courante rapporte une perte de 0,75 g de poids de 1 000 grains/jour dépassant les 25°, rappelle l’expert d’Agritel. Or, les températures devraient baisser à partir du 2 juillet, sans pluie toutefois. Mais si des rendements moins importants que prévu sont attendus, la chaleur est favorable à la qualité, permettant de concentrer la protéine, explique-t-il.

Les orges d’hiver, en cours de récolte, notamment dans le Sud-Ouest et sur la façade Atlantique, ne devraient pas être pénalisées par la chaleur. En revanche, les effets pourraient être négatifs pour les variétés de printemps, coupées en même temps, voire un peu après le blé tendre. « La concentration des protéines n’est pas une bonne chose pour les malteurs. De plus, le chaud peut affecter le calibrage des grains », alerte Sébastien Poncelet.

 

 

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