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Offre et demande mondiales de céréales
Raréfaction des disponibilités

Dans son dernier rapport, le Conseil international des céréales table sur une baisse de la production et une hausse de la consommation

UN DEUXIÈME REPLI successif de la moisson mondiale de céréales, conjugué à une nouvelle hausse de la consommation, va sensiblement raréfier les disponibilités mondiales, même si les échanges n’augmenteront que modestement, indique le dernier rapport du Conseil international des céréales (CIC). Après les profonds changements annoncés dans les prévisions du mois d’octobre, ceux de novembre sont relativement modestes. Les prévisions de production mondiale de céréales restent placées à 1.557 Mt et l’utilisation marque une hausse de 2 Mt pour s’établir à un record de 1.623 Mt. Les échanges sont inchangés à 214 Mt, une modeste hausse du maïs compensant la réduction des échanges de blé. Il y a une diminution de 1 Mt des prévisions de stocks de report qui tombent à 242 Mt, dont 86 Mt (inchangé) chez les cinq principaux pays exportateurs, le niveau le plus bas depuis 1995/1996.

BLÉ : des rendements meilleurs que prévu, surtout en Russie

La hausse imprévue des rendements, en Russie principalement, permet d’augmenter de 2 Mt les estimations de production mondiale de blé, qui grimpent à 587 Mt, tout de même en retrait de 31 Mt sur le total de l’an dernier.

Les estimations de consommation sont majorées de 1 Mt et passent à 607 Mt. L’utilisation dans l’alimentation animale en Russie est en hausse du fait de l’augmentation des effectifs porcins et avicoles, et les pâturages assoiffés de l’Australie ont forcé les éleveurs à mettre leur bovins dans des parcs d’engraissement.

Les prévisions d’échanges mondiaux de blé font 1 Mt de moins que le mois dernier à 109 Mt, contre 108 Mt en 2005/2006. Les prix plus élevés brident la demande dans certains pays d’Afrique et du Proche-Orient asiatique, mais les prévisions d’importations du Brésil et du Chili ont été relevées suite à leur plus faible récolte. Du fait d’un accroissement de l’utilisation intérieure, les projections d’exportations de l’Australie au cours de la campagne de commercialisation en cours reculent de 0,6 Mt pour tomber à 12,9 Mt, mais la Russie pourrait exporter 8,4 Mt, soit 0,4 Mt de plus que les prévisions antérieures.

Les stocks de clôture cumulés des cinq principaux exportateurs resteraient inchangés à 32 Mt, soit 23 Mt de moins qu’un an plus tôt.

MAÏS : de nouvelles réductions dans les prévisions de récolte

Les baisses de production formulées pour les États-Unis et l’Union européenne font plus qu’absorber les améliorations avancées pour la Chine et le Kenya de sorte que le total des prévisions de production est en recul de 2 Mt à 688 Mt, 5 Mt de moins que celle enregistrée en 2005.

La consommation devrait atteindre 721 Mt, soit 1 Mt de moins que le mois dernier. Des disponibilités moindres et des prix plus élevés brident l’utilisation dans l’affouragement aux États-Unis mais la croissance continue des industries du secteur porcin et avicole en Asie Pacifique conforte la demande dans cette région.

Les prévisions d’échanges de maïs augmentent de 0,9 Mt pour se hisser à un chiffre record de 81,5 Mt, principalement du fait des plus importantes importations réalisées par l’Union européenne, où les prix intérieurs des matières premières agricoles pour animaux sont élevés et les droits d’importation beaucoup moins hauts qu’au début de la campagne. Les engagements américains à l’exportation dans les dix premières semaines de la campagne de commercialisation font déjà plus de 23 Mt, 6 Mt de plus que durant la même période en 2005 mais la cadence va ralentir en raison d’une concurrence accrue. Les ventes par l’Argentine et le Brésil sont aussi à un niveau élevé, tandis que les prévisions d’exportations de la Chine passent de 3 à 4 Mt suite à l’annonce récente de nouvelles transactions.

Les stocks mondiaux sont projetés à 92 Mt, 2 Mt de moins qu’en octobre, les stocks de report des États-Unis étant désormais placés à 23,8 Mt seulement, contre 50,1 Mt à la fin de 2005/2006.

ORGE : des estimations de production inchangées

Les prévisions de récolte sont stationnaires à 140 Mt, 1 Mt de plus que l’an dernier. Si la récolte de l’Union européenne est plus importante, les intempéries ont réduit la quantité d’orge brassicole. La sécheresse prolongée en Australie se traduit par une nouvelle réduction de ses prévisions à 3,8 Mt seulement, contre 9,9 Mt en 2005.

Les prévisions de consommation mondiale d’orge gagnent 1 Mt pour s’établir à 149 Mt, 7 Mt de plus que l’an dernier mais la récente contraction des disponibilités dans l’Union européenne réduit l’utilisation dans l’alimentation animale par rapport aux prévisions antérieures, tandis que la fermeture de plusieurs malteries va réduire les besoins en orge brassicole. La hausse des effectifs d’élevage en Russie et en Ukraine dope l’utilisation d’orge dans l’alimentation animale dans cette région.

Les prévisions d’échanges mondiaux sont inchangées à 15,5 Mt, 2,3 Mt de moins qu’en 2005/2006, les principales réductions affectant l’Arabie saoudite, la Chine et l’Afrique du Nord. Les exportations australiennes (juillet-juin) sont projetées à 2,1 Mt, 0,9 Mt de moins que les prévisions antérieures.

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