Ralentissement des exportations européennes, incertitudes en Ukraine

Au 8 mai 2014 et depuis le début de la campagne 2013/2014, la Commission européenne a délivré des certificats d'exportation de blé tendre de 25,2 Mt, soit une augmentation de 47 % par rapport à 2012/2013. Ces chiffres sont de 799.000 t en blé dur (-25 %), 5,3 Mt en orges (+21 %), et 2,4 Mt de maïs (+87 %). Néanmoins, les délivrances de certificats sont en ” recul. À 131.000 t de blé tendre, le volume autorisé de la semaine 45 (30 avril-6 mai) est le plus faible de toute la campagne. Cela peut s'expliquer par la fermeté de l'euro face au dollar, selon France-AgriMer. L'activité en intracommunautaire est également limitée avec des perspectives de récoltes satisfaisantes, ce qui ne pousse pas les acheteurs aux achats.

Côté ukrainien, malgré les tensions avec la Russie, « pour l'instant tout est normal en termes de chargement », a estimé François Luguenot, responsable du département Analyse des marchés d'In-Vivo, lors de la présentation du rapport Cyclope le 14 mai. Néanmoins, il a confirmé que beaucoup d'agriculteurs rencontraient des difficultés à se faire financer par les banques. « Les semis de printemps ont débuté il y a un mois et demi, et doivent continuer encore un moment. On ne sait pas ce qui sera disponible en juillet en orge et blé, et en octobre pour le maïs, et personne n'est capable de le dire. » « Les semenciers français présents en Ukraine sont très mal », ont par ailleurs témoigné les auteurs du rapport. Autre problème, si l'Ukraine ne recevait potentiellement plus de gaz russe à partir de juin, il pourrait se poser la question du séchage du maïs.

Pour rappel, au 8 mai, l'Ukraine a quasiment exporté 30 Mt, selon le ministère de l'Agriculture local, dont 8,6 Mt de blé, 18,8 Mt de maïs et 2,3 Mt d'orge. Après deux semaines d'ouverture des contingents à l'importation de céréales ukrainiennes par l'UE, elle n'a demandé que 9.455 t sur les 950.000 t autorisées.