Aller au contenu principal

Chambres d’agriculture
Quels risques d’un accord à l’OMC ?

L’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture s’est intéressée aux conséquences de l’accord probable de l’Organisation mondiale du commerce

TOUS PERDANTS. L’ensemble des secteurs agricoles français seraient touchés par un éventuel accord dans le cadre du cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Lors de sa session semestrielle qui s’est tenue à Paris les 20 et 21 juin, l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA) s’est penchée sur l’impact de ces négociations qui inquiètent tant nos responsables agricoles. La filière céréalière n’en sortirait pas favorisée, comme l’a expliqué Philippe Pinta, président de l’AGPB.

« Pas d’intérêt à classer les céréales en produits sensibles », selon Philippe Pinta

Pour Philippe Pinta, également président de la Chambre d’agriculture de l’Aisne sur la filière céréales et OMC, « il y a au moins trois enjeux pour la négociation actuelle ». D’abord la protection douanière, et en particulier celle du maïs expliquée dans trois hypothèses. Dans la première reprenant le cadre actuel, « le prix à l’importation se situe au-dessus du prix intérieur. La préférence communautaire est respectée, en dehors bien entendu du contingent de 2,8 Mt destiné à la Péninsule ibérique. » La seconde hypothèse montre l’impact de la baisse de moitié des droits de douane de l’UE, formulée lors de sa dernière proposition. Dans ce cas, l’écart entre le prix à l’importation et le prix européen se « réduit dangereusement » au profit du premier. Enfin, dans la troisième hypothèse, s’appuyant sur la proposition du G 20 de réduire de 65 % les droits, « on s’aperçoit qu’il n’y a plus de préférence communautaire », regrette Philippe Pinta avant d’ajouter que ces remarques s’appliquaient également au blé et à l’orge. « L’enjeu est de maintenir la protection tarifaire globale : c’est pourquoi il n’y a pas d’intérêt à classer les céréales en “produits sensibles”. (…) Il faut d’autant moins le faire qu’un tel classement se traduirait par un accroissement du contingent d’importation qui, déjà, provoque de fortes perturbations de prix avec les blés de la mer Noire. »

Second enjeu de ces négociations, l’exportation. À ce sujet, Philippe Pinta a insisté sur la nécessité de « disposer de modalités spécifiques de réduction des restitutions pour pouvoir gérer correctement son marché ».

Pour finir, les biocarburants, le troisième enjeu. Deux dispositions sont essentielles pour P. Pinta : « Obtenir le classement du bioéthanol en “produit sensible” et déterminer un contingent d’importation en valeur absolue, en fonction de la production et non de la consommation. »

Dominique Bussereau rassure encore

Alors que Xavier Beulin (Fop) s’est inquiété de la probabilité d’un accord, « signal pour le Brésil qu’il peut nourrir le monde », le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau s’est attaché à rassurer la profession. Préférant « un bon accord plus tard, qu’un mauvais accord maintenant », il a assuré que la Commission était « à la limite de son mandat » ajoutant : « Il n’y a pas lieu que l’UE fasse de nouveaux pas sur l’agriculture. » Et de conclure : « Force est de constater que l’Europe seule a contribué à l’avancée du cycle de Doha». Ce qui n’a pas empêché le Commissaire européen, Peter Mandelson, de déclarer plus tard : « Nous pouvons assurément aller plus loin dans le cadre de notre mandat. »

Les plus lus

Illustration d’un port de commerce avec des grues, un navire cargo et un tas de blé symbolisant les exportations céréalières françaises vers l’étranger
Taxes douanières de Donald Trump : FranceAgriMer confirme le manque de visibilité sur le prix des céréales

FranceAgriMer a présenté le 16 avril la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le mois…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : activité calme malgré le recul des prix de l’azote

L’activité du marché des produits azotés reste modérée durant avril, période de réapprovisionnement. 

Paysage en mai, diversité culturale, bocage, haies, colza en fleurs, orge.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché au ralenti dans l’attente de la nouvelle récolte

Début mai et ses ponts successifs mettent les transactions de matières premières bio en pause, avec néanmoins quelques…

Marché des céréales du 18 avril 2025 - L’Algérie et la Tunisie de retour aux achats en blé soutiennent les prix français

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Marché des céréales du 16 avril 2025 - Les prix français du blé reculent sous l'effet des prévisions de surfaces

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 14 et le 15 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

prix du blé tendre rendu Rouen, de l'orge fourragère rendu Rouen et du maïs rendu Bordeaux en juillet août 2024
L'incertitude domine les marchés des céréales quant à de supposés pourparlers entre la Chine et les États-Unis

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 24 et le 25 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne