Aller au contenu principal

Crues dans l'Yonne : quelques questionnements sur les rendements à venir

Les pics de crues atteints, tout va dépendre maintenant de la rapidité des eaux à baisser.

La rivière Armançon, affluent de l'Yonne, est particulièrement concernée par les crues.
© CC BY-SA 4.0

Après des pics de crues atteints le mercredi 3 avril, les professionnels commencent à réaliser les premiers constats dans les régions de grandes cultures de l’Yonne, autour de Tonnerre et dans le nord du département. Ces zones sont celles où passent le Serein et l’Armançon, deux affluents de la Seine, particulièrement concernés par les débordements de ces derniers jours. Pour mémoire, l’Yonne est le département le plus important en termes d’assolement en céréales (environ un tiers des surfaces) au sein de la région Bourgogne-Franche-Comté (la région comptant pour 8 % de la sole nationale de céréales et se classant ainsi au 6e rang national en la matière). 

Des crues dans des champs imbibés d'eau

Rien de catastrophique pour le moment mais des questions sur le devenir des cultures prennent forme. Ces crues interviennent sur des sols déjà particulièrement très imbibées d’eau, notamment pour les parcelles situées en fonds de vallées, précise-t-on du côté de la chambre départementale d’agriculture qui poursuit en précisant que « toutes les cultures sont touchées, y compris celles de printemps ou encore la moutarde et le colza ».

« Toutes les cultures sont touchées, y compris celles de printemps ou encore la moutarde et le colza ».

Des pertes de rendements qui pourraient aller jusqu'à 50 %

Désormais, tout est une question de temps que mettra l’eau pour s’évacuer. Si l’évacuation prend quelques jours, les dégâts pourraient rester minimes mais si elle est plus longue, alors certaines parcelles pourraient souffrir de perte de rendement pouvant aller de 20 à 50 %, selon les services de la chambre d’agriculture. Autre questionnement, le calendrier de semis : concernant les orges de printemps, pas encore implantées en raison du trop-plein d’eau d’avant les crues, les emblavements sont encore différées. « Et surtout, les semis qui doivent suivre, comme ceux du tournesol, doivent se faire entre mi-avril et fin mai, dans l’idéal. S’ils sont retardés ou tardifs, la plante pourrait connaître des difficultés de floraison pendant l’été. » 

«La plante pourrait connaître des difficultés de floraison pendant l’été. » 

Deux certitudes à ce jour : d’une part, Météo-France a levé jeudi 4 avril au matin, la vigilance rouge aux crues pour l'Yonne, dernier département de France à ce niveau d'alerte, la décrue étant engagée sur la quasi-totalité des bassins, selon la préfecture. A suivre cependant le déplacement de l’« onde de crue » vers la Seine aval ; d’autre part, Météo France prévoit des températures en nette augmentation à partir de ce jeudi 4 avril pour atteindre un pic samedi, jusqu’à 26-27 ° C sur la moitié nord du pays. En revanche, un nouvel épisode pluvio-orageux est en vue à partir de dimanche sur la France. « Cette tendance se confirme en début de semaine prochaine mais avec des températures durablement au-dessus des normales de saison, au moins jusqu’à la mi-avril » pointe encore les services de Météo France.

Des coopératives et des moulins

En région Bourgogne Franche-Comté, on trouve des coopératives céréalières comme Ynovae dans l’Yonne, mais aussi Dijon Céréales, Interval, Bourgogne du Sud, Terre Comtoise, Cocebi ou encore 110 Bourgogne. Ces structures concentrent près des deux tiers de la collecte céréalière régionale, selon les chiffres de la Draaf. Le négoce régional est aussi bien présent avec des acteurs comme SAS Ruzé (intégré à Ynovae) et Sénograin (également intégré à Ynovae) dans l’Yonne mais aussi Giroux (intégré à Interval dans le Jura et en Haute-Saône), Jacquot (Haute-Saône et intégré dans Alliance BFC). Le secteur de la meunerie compte plusieurs moulins dans la région, dont Moulins Dumée dans l’Yonne.

Les plus lus

Prix du soja sur le CBOT depuis le début de l'année 2025.
Le marché du soja au cœur de la tourmente en cette année 2025

Le Cyclope 2025 a été présenté à la presse, le 13 mai. Ce rapport annuel sur les grands marchés mondiaux des produits de base…

Image d'un chargement de blé sur un cargo dans un port maritime.
Marché céréalier : l'Égypte s'intéresse au blé français, qu'en est-il de la Chine ?

 À l’issue de son conseil spécialisé mensuel, FranceAgriMer a présenté le 14 mai à la presse, la situation des marchés…

Les présidents de la Fefac (Pedro Cordero), à gauche, et d’Assalzoo (association de référence de l’industrie italienne de l’alimentation animale), Silvio Ferrai, à droite.
Nutrition animale européenne : la Fefac inquiète face à l'application du règlement sur la non déforestation importée

Si les experts de la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés (Fefac) estiment que l’année 2025 sera assez…

Carte de la mer Noire avec sac de blé et un drapeau des États-Unis
L’Europe et la mer Noire attirent la convoitise des acteurs états-uniens des marchés agricoles

Le marché à terme états-unien Chicago Mercantile Exchange (CME) a lancé un nouveau contrat blé pour la zone mer…

Graphique des indices de prix de farine par utilisation et du blé spot Matif.
Meunerie française : des prix de farine qui suivent la tendance baissière des cours du blé tendre depuis 2023

L’Association nationale de la meunerie française (ANMF) a publié ses chiffres clef pour l’année 2024. Une année en demi-teinte…

<em class="placeholder">granulé d&#039;engrais blancs</em>
Marché des engrais : l’évolution des prix demeure incertaine face aux perturbations géopolitiques et économiques

Dans un contexte de baisse des cours du pétrole, du gaz naturel et de l’ammoniac, mais aussi de net recul du prix du blé, le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne