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Oléoprotéagineux
Proléa souhaite accorder la filière

L’interprofession oléoprotéagineuse s’engage dans une démarche de progrès

LES INVESTISSEMENTS réalisés par l’interprofession oléoprotéagineuse, Proléa, dans les capacités de triturations hexagonales, pourraient permettre au marché de se sortir d’une situation pesante. En effet, des rendements record en colza, particulièrement en France, à 37,7 q/ha, et en Allemagne, à 42 q/ha, orientent les cours à la baisse. En moyenne, l’UE à 27 obtient un rendement en colza à 32,2  q/ha. Les stocks de début de campagne y sont en hausse et s’établissent à 1,6 Mt en 2009, contre 0,75 Mt en 2008 qui était déjà une année exceptionnelle. Cependant, « les oléagineux résistent mieux que les autres matières premières agricoles », selon Xavier Beulin, président de la Fop et de Sofiprotéol.

Les tourteaux de colza gagnent du terrain
    La progression des volumes de triturations, notamment en colza, engendre de fortes disponibilités en tourteaux. En France et en Europe, l’incorporation de tourteaux de colza dans la fabrication d’aliments pour le bétail se substitue de façon croissante aux coproduits du soja. « Si dans certains pays européens, les tourteaux de soja sont encore majoritairement utilisés en alimentation animale, autour des 60 %, en France, le ratio atteindrait les 50/50, voire les dépasserait à la faveur des produits issus du colza », selon Xavier Beulin. Ce dernier insiste sur le fait que cette tendance pourrait amener l’Europe à s’affranchir progressivement des importations américaines et des polémiques liées aux tourteaux issus de soja OGM. De plus, « la récolte de colza 2009 serait d’une qualité rarement égalée, avec des teneurs en huile très convenables, ainsi qu’un faible taux en glucosinolates, favorable à l’alimentation animale, et obtenu grâce aux améliorations variétales », souligne André Pouzet, directeur du Cétiom. Enfin, un rapport de prix très avantageux pour les tourteaux de colza, dont les cours ont chuté à hauteur de 45 % de ceux issus du soja en septembre 2009, est un atout pour les filières animales françaises. Surtout au vu de leur santé financière précaire. D’ailleurs, Xavier Beulin insiste sur  « la nécessité de consolider les liens entre les interprofessions des filières animales et végétales en ces temps de crise. »

Une valorisation accrue des oléagineux
    « La compétitivité des filières oléoprotéagineuses en France passe par la recherche en amont, sur des sujets comme les biocarburants ou la chimie du végétal, afin de multiplier les débouchés », estime Xavier Beulin. Le Cétiom, dont les recherches dans ces domaines sont déjà bien avancées, est présenté comme le fer de lance de la filière en terme de valorisation des productions. Proléa s’inscrit d’ailleurs dans une démarche de développement durable et compte faire reconnaître l’impact environnemental positif de ses activités. En effet, en moyenne, le biodiesel de colza restitue 2,9 fois plus d’énergie que ce qui a été nécessaire à sa production. De plus, l’ensemble de la filière oléagineuse émet 64 % en moins de gaz à effet de serre (GES) que la production de gazole. Un accord cadre a d’ailleurs été signé par l’ensemble de l’inter­profession des oléagineux en 2007 afin de démontrer l’engagement de la filière dans une démarche de progrès, cohérente avec les récentes directives européennes concernant les énergies renouvelables. En 2008, les organismes stockeurs et Diester industrie ont contractualisé la mise en place du volet agricole de cette démarche de progrès. Ainsi, les rendements énergétiques des parcelles ont été mesurés en comparant la quantité d’énergie renouvelable produite, sous forme de biodiesel, par unité d’énergie fossile mobilisée pour sa fabrication. Un rendement énergétique optimal s’établit autour de l’indice 4, ce qui correspond à des consommations énergétiques, liées aux travaux culturaux, de 5.000 MJ/ha pour un rendement supérieur à 35 q/ha. Ainsi, 4.018 parcelles ont été enquêtées par le Cétiom, couvrant 47.000 ha dans les principales régions de production. Ceci représente plus de 10 % des 600.000 ha sous contrats diester en France, colza et tournesol confondus. Il en ressort que seules 5 % des parcelles étudiées présentent une efficacité maximale, et que pour moitié leurs performances énergétiques sont comprises entre 2,75 et 3,25. Des marges de progression sont donc possibles pour 95 % des parcelles, en jouant sur des leviers comme le travail du sol, l’utilisation de produits phytosanitaires, les fertilisations, la réduction des lixiviations ou les travaux de récoltes. Les variabilités sont aussi liées aux différences de climat et de sol entre les zones de collectes, ainsi qu’aux disponibilités régionales en effluents d’élevage, se révélant être une source d’azote peu coûteuse en énergie.
    Partant du constat que les biocarburants et la chimie verte permettent de diversifier les débouchés des oléagineux, Proléa souhaite qu’un accord entre agriculteurs, OS et industriels soit signé au plus vite. Ainsi, les parties se lieraient sur trois ans, en mutualisant les risques liés à la volatilité des prix et aux investissements nécessaires à la production de biocarburants.

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