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Organismes génétiquement modifiés
Près de 20.000 ha de maïs en France

Pour la première fois, le gouvernement français annonce des surfaces de maïs transgénique commerciales qui ont quadruplé depuis l’an dernier

MULTIPLICATION. De 5.000 hectares environ en 2006, les surfaces d’organismes génétiquement modifiés cultivés à des fins commerciales sont passées à 20.000 ha cette année, selon le ministère de l’Agriculture. Jusqu’à la précédente campagne, les agriculteurs n’étaient pas tenus de déclarer leurs surfaces OGM. Les chiffres annoncés à l’époque étaient issus d’estimations. Depuis mars dernier, des décrets obligent les agriculteurs à déclarer leur surfaces.

Pour 2007, ce sont donc 19.800 hectares de maïs résistant à la pyrale et la sésamie qui sont plantés sur le territoire hexagonal. Si les précédentes années, les cultures commerciales de maïs OGM se concentraient dans le sud-ouest de la France, elles ont gagné du terrain en s’invitant plus au nord et même jusqu’en Poitou Charente, sur les terres de l’ex-candidate socialiste à l’élection présidentielle, pourtant farouchement opposée aux cultures commerciales d’OGM.

Les surfaces gagnent des hectares et du terrain

Malgré l’abandon du projet de loi sur les biotechnologies par le précédent gouvernement de Jacques Chirac, des décrets sont venus préciser les conditions de production d’OGM à des fins commerciales. Désormais les agriculteurs doivent déclarer dès le semis les surfaces transgéniques. Ces informations permettent la mise en place et la diffusion du registre national des cultures OGM en France, que le ministère de l’Agriculture vient de mettre en ligne sur son site internet (www.ogm.gouv.fr).

Comme l’an dernier, le seul OGM cultivé à des fins commerciales est la variété de maïs Mon 810 résistant à la pyrale et à la sésamie, deux insectes dont les larves affectent plus ou moins sérieusement les rendements des maïsiculteurs français. Et si ces cultures se limitaient au Sud-Ouest français, on les trouvent désormais jusqu’en Ile de France, en passant par l’Auvergne, le Centre, la Bourgogne, la Bretagne, le Languedoc-Roussillon et la Lorraine. Les surfaces les plus importantes restent toutefois situées en Aquitaine et dans la région Midi-Pyrénées où plus de la moitié des surfaces sont répertoriées.

Une pseudo transparence selon les organisations écologistes

Le registre national publié par le ministère de l’Agriculture permet, contrairement aux précédentes versions, de connaître la superficie exacte des cultures commerciales d’OGM sur le territoire national français. Mais si chaque parcelle y est répertoriée avec la surface correspondante, le registre des cultures OGM se garde bien de communiquer la localisation géographique des dites parcelles. Seul le canton dans lequel se situe la parcelle est divulgué, afin de prémunir les producteurs d’OGM d’éventuels actions de fauchages.

C’est précisément sur ce point que certaines organisations de protection de l’environnement se sont montrées très critiques vis-à-vis de ce registre public. Pour Greenpeace, ces plantations « provoqueront inévitablement des contaminations des cultures voisines ». L’association demande donc une nouvelle fois un moratoire immédiat sur les OGM et rappelle que l’utilisation de la variété de maïs concernée est suspendue en Allemagne. De leurs côtés, les Verts d’Aquitaine, où près de 5.000 ha d’OGM sont plantés, dénoncent « une information parcellaire qui ne permet pas aux agriculteurs voisins de savoir s’ils sont concernés par un risque proche », encourant alors « des risques économiques et écologiques majeurs en cas de contaminations ». Dans leurs communiqués, les écologistes condamnent « la pollution génétique qui est en train d’être organisée sur le territoire, (…), alors qu’au sein de la région, le Conseil régional, des conseils généraux, de nombreux conseils municipaux, des collectifs d’associations et la majorité des agriculteurs et des citoyens refusent les OGM » .

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