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Pomme de terre primeur: une campagne très décevante

Selon le Scees, malgré la baisse globale de l’offre, la pomme de terre primeur a eu beaucoup de mal à s’écouler sur le marché français.

LA TENDANCE à la baisse des surfaces et de la production s’est poursuivie en 2005, indique le Service central des enquêtes et des études statistiques (Scees) du ministère de l’Agriculture. La campagne a été particulièrement difficile. Malgré la baisse globale de l’offre, la pomme de terre primeur, fortement concurrencée par le produit de conservation, a eu beaucoup de mal à s’écouler sur le marché français. Les prix sont restés à un niveau très bas durant la majeure partie de la campagne. Celle-ci s’achève sur un bilan très décevant. L’indicateur cumulé de chiffre d’affaire enregistre un recul significatif.

Surface : 8.100 ha (-10 %)

Les surfaces en pomme de terre primeur pour la campagne en cours ont encore été revues à la baisse après le report d’une partie de la récolte initialement prévue en primeur vers la demi-saison ou la conservation. Ainsi, la tendance à la baisse observée depuis plusieurs années se poursuit. Le recul des surfaces est particulièrement marqué dans l’Ouest, confronté à des problèmes de commercialisation de la variété dominante et à des difficultés d’écoulement à l’exportation. Ce bassin cède désormais la première place à celui du Sud-Est.

Production : 196.100 t (-12 %)

Les dernières estimations du Scees font apparaître une baisse importante de la production dans les deux principaux bassins, non compensée par la progression de la production dans le Centre-Ouest. Dans l’Ouest, la production de primeur destinée à la transformation accuse une baisse significative.

Toute la production non mise en marché

La pomme de terre primeur a connu un retard végétatif d’une dizaine de jours du fait des gelées de la fin février-début mars. Toute la production sous tunnel de l’Ile de Ré et de Noirmoutier a pu cependant être récoltée en avril, celle sous bâche en mai. Pour les produits de Noirmoutier, la récolte s’est déroulée dans d’excellentes conditions. L’offre s’est montrée insuffisante pour répondre à la demande.

A l’inverse, pour les productions de l’Ile de Ré, du fait de conditions de commercialisation tout à fait moyennes, tout le potentiel n’a pas été utilisé.

L’essentiel de la production nationale de pomme de terre primeur a été récolté en juin. Compte tenu des difficultés importantes de commercialisation, toute la production n’a pas été mise en marché malgré la pénurie de pomme de terre de conservation observée en juillet. Les produits primeurs non récoltés seront commercialisés en tant que demi-saison ou produit de conservation.

Un écoulement du produit particulièrement laborieux

Durant la majeure partie de la campagne, le marché du primeur a été pénalisé par la présence de stocks importants de pommes de terre de conservation qui ont été écoulés préférentiellement par la grande distribution à des cours plutôt bas. La primeur a par ailleurs manifestement souffert de difficultés de positionnement par rapport à la pomme de terre nouvelle qui la concurrence fortement. Le marché de la primeur a été également marqué par la forte présence de produits d’importation (Maroc, Israël et Italie essentiellement), commercialisés à des prix attractifs.

Des niveaux de prix relativement bas tout au long de la campagne

Malgré la baisse des volumes mis en marché, la pomme de terre primeur s’est négociée, cette année, à un niveau de prix très bas pendant pratiquement toute la campagne. L’écoulement du produit a été particulièrement laborieux même si, ponctuellement, les débouchés extérieurs ont permis de fluidifier le marché. Les produits destinés aux industries de transformation ont par ailleurs été confrontés aux difficultés de renouvellement des contrats avec les industriels.

La campagne de commercialisation 2005 s’achève sur un bilan très décevant, qui tranche avec les bons résultats de l’an dernier. L’indicateur cumulé de chiffre d’affaires enregistre ainsi un recul de 35 % par rapport au niveau moyen de la période 2000-2004. La baisse est encore plus marquée dans l’Ouest et le Sud-Ouest. La situation a été moins catastrophique dans le Centre-Ouest où l’offre a progressé cette année.

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