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Politique agricole
« Peu d’espoir pour une régulation des marchés agricoles européens »

Philippe Chalmin a déclaré, lors des deuxièmes entretiens de l’Observatoire de la formation des prix et des marges, dont il est président, que le poids du secteur agricole européen était insuffisant pour changer la dernière version de la Pac entreprise par l’UE.

L’objectif des deuxièmes entretiens de l’Observatoire de la formation des prix et des marges, qui se sont déroulés le 26 octobre à Paris, était  d’évaluer la compétitivité des filières agricoles françaises, notamment par rapport aux concurrents européens et mondiaux, et de proposer des outils pour l’améliorer. Mais la question de la dérégulation des marchés décidée par la Politique agricole commune (Pac) a ressurgi. « Nous sommes satisfaits de voir plus de transparence sur les marchés agricoles, permise par l’Observatoire, mais nous sommes surpris de voir que, alors que la demande mondiale est amenée à croître sur le long terme, les prix des matières premières agricoles baissent sur le court terme, provoquant les crises que l’on connaît (...) Il nous paraît nécessaire de revenir à une certaine régulation des marchés », a indiqué Catherine Laillé de la Coordination rurale. « La régulation des marchés n’est clairement pas l’orientation prise par l’Union européenne. Et malheureusement, je ne suis pas sûr que le poids politique de la profession agricole soit suffisant pour influer sur les décisions de l’UE-28 », répond Philippe Chalmin, le président de l’Observatoire.
Le président ne nie toutefois pas la nécessité de réguler dans certains cas. « J’étais pour le maintien des quotas laitiers », rappelle-t-il. Reste que la probabilité de voir se développer en Europe un système de régulation à l’américaine, incluant les contracycliques, est réduite, selon Philippe Chalmin. « L’UE s’oriente vers le verdissement, cédant aux politiques écologistes, alors qu’aux États-Unis, l’agriculture a un vrai poids politique, regrette-t-il. Il faut vivre dans un monde instable, et utiliser les instruments qui peuvent exister (...) Les céréaliers se sont habitués à cette instabilité. Pour l’élevage, c’est plus difficile. »

Les marchés à terme : une question de « souveraineté » commerciale

Le président de l’Observatoire cite les marchés à terme comme outils de gestion de l’instabilité, grâce à la fourniture d’un prix représentatif d’un produit agricole pour une zone donnée, auxquels les céréaliers se sont familiarisés. « Avoir une cotation européenne est une question de souveraineté. Il est très dangereux de dépendre de cotations mondiales extérieures », indique Olivier Raevel, directeur des matières premières chez Euronext. L’expert fait notamment référence au secteur laitier européen, qui dépend des enchères de Fonterra, le géant laitier néo-zélandais, afin de déterminer un prix en Europe.
Il n’empêche que nombreux sont les organismes et économistes des filières agricoles et céréalière réclamant une certaine régulation au niveau politique.

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