Céréales

Perspectives 2006/2013 dans l’UE

PERSPECTIVES. La Commission européenne a publié ses « Perspectives des marchés et revenus agricoles dans l’Union européenne 2006-2013 » en début d’année 2007. Il s’agit des premières projections qui couvrent chacun des 27 Etats membres, suite à l’accession de la Bulgarie et de la Roumanie à l'UE en janvier 2007. Elles sont basées sur diverses hypothèses, y compris un redressement progressif de la croissance économique de l’UE, une appréciation du dollar américain par rapport à l’euro et une demande croissante sur les marchés mondiaux de produits agricoles. Elles ne tiennent pas compte du résultat potentiel du cycle des négociations de Doha sur les échanges multilatéraux à l’OMC et elles supposent également le maintien des accords commerciaux bilatéraux existants.

Selon le CIC qui publie ce rapport, il convient de noter que les projections sont basées sur les informations disponibles à la fin de novembre 2006 et que, par conséquent, les chiffres pour 2007 ne tiennent pas compte de l’évolution ultérieure du marché et des conditions météorologiques, ni des informations postérieures concernant les superficies plantées. Il n’est donné aucune information sur la production et les utilisations en Bulgarie et en Roumanie avant leur accession.

Essor modéré de l’utilisation des céréales

En ce qui concerne les céréales, les projections prévoient un essor modéré de l’utilisation intra-communautaire jusqu’en 2013, principalement du fait d’un accroissement de la production de bioéthanol. Le volume total des céréales consacré à cet usage est projeté en croissance de 13 Mt, plus vite qu’on ne le prévoyait auparavant, en raison de l’application de la directive de l’UE sur les biocarburants. La croissance limitée du secteur de l’élevage au sein de l’UE, ainsi qu'une plus grande disponibilité au profit de l’industrie des aliments pour animaux de produits dérivés et de résidus à bas prix issus de la production de biocarburant entraîneront un léger repli de la part des céréales dans l'alimentation animale. Le maïs intérieur fera de plus en plus concurrence à l’orge dans les rations animales au cours de la deuxième moitié de la période des projections en raison de la facilité accrue avec laquelle les excédents produits dans les Etats membres enclavés d’Europe centrale et orientale seront transportés vers les marchés de l’ouest. Entre-temps, l’utilisation croissante de blé tendre pour la production de bioéthanol renforcera les prix et le rendra moins attrayant comme ingrédient pour animaux. Une demande mondiale croissante en céréales alimentaires et fourragères, notamment par l’Afrique du Nord, le Proche-Orient et l’Asie du Sud-Est, ainsi que le raffermissement supposé de la valeur du dollar américain, vont engendrer un essor des exportations de céréales communautaires, notamment de blé. Les ventes seront intensifiées en raison de l’accroissement de l’utilisation intérieure de céréales, notamment pour la fabrication de biocarburants, dans les pays exportateurs concurrents, et du fait d’éventuels problèmes de production dans certains de ces pays en raison du changement climatique. En supposant le maintien des dispositifs actuels à l’OMC et des accords commerciaux bilatéraux, les importations de céréales communautaires devraient rester stables aux alentours de 10 à 11 Mt. L’accession de la Bulgarie et de la Roumanie n’a pas sensiblement modifié les perspectives commerciales de l’UE.

Les superficies en céréales ne devraient afficher que peu de changement en termes cumulés d’ici 2013, mais l’orge pourrait perdre du terrain au profit du blé, tandis que des prix élevés pourraient encourager un accroissement des semis de seigle de qualité alimentaire. La meilleure rentabilité du maïs dans les nouveaux Etats membres débouchera sur une modeste augmentation des semis malgré l’introduction des mesures communautaires de gel des terres dans ces pays après 2009. Les espérances de croissance des rendements céréaliers sont moins fortes que dans les projections antérieures. Il est estimé que dans bon nombre des Etats membres de l’UE à 15 les rendements sont désormais proches du niveau optimal que l’on puisse obtenir avec la technologie actuelle ; en outre, des problèmes de disponibilité en eau vont entraîner des contraintes croissantes dans certaines régions. La production de céréales dans l’UE à 27 devrait augmenter d’un peu moins de 1 % par an entre 2007 et 2013, pour atteindre 301 Mt. L'essentiel de l’accroissement concernera le blé et il y aura aussi un certain développement dans le cas du maïs mais la production d’orge reculera légèrement par rapport à 2007.

Stabilisation des stocks de report

Suite à un repli marqué en 2006, les stocks de report de l’UE devraient se stabiliser avant d’augmenter progressivement. Les excédents structurels, notamment dans le cas du maïs, devraient rester importants dans plusieurs des plus jeunes États membres. D’ici 2013, le total des stocks d’intervention de céréales au sein de l’UE devraient s’élever à plus de 18 Mt, contre 10 Mt en 2007. Ils seront principalement constitués de maïs et situés dans les magasins d’intervention hongrois, slovaques, roumains et bulgares. Avant 2003, il n’y avait que relativement peu de maïs en intervention au sein de l’UE. Les perspectives avancées pour les oléagineux sont dominées par les besoins de la filière du biodiesel.