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Ozonation des grains stockés – Lancement du projet collaboratif Parhy

Initié par le consortium Stolz, UniLaSalle, La Coopération agricole des Hauts-de-France et l’Urap (Unéal, Ternoveo, Nat’Up et Cérèsia), le projet Parhy, ou Projet d’application d’ozone régulé pour l’hygiénisation céréalière, vise à limiter l’utilisation d’insecticides de stockage dans les silos de grains.

De gauche à droite, Martial Werkeyn (Urap), Cédric Guillemont (La Coopération agricole), Benoît Herzig (UniLaSalle), Alain Stolz (Stolz), Nicolas Debrabant (Urap), Maxime Thuillier (Urap) et Jérémy Carlier (Bpifrance).
© Unéal

Lancé en septembre 2023 par le consortium Stolz, UniLaSalle, La Coopération agricole des Hauts-de-France et l’Urap (Unéal, Ternoveo, Nat’Up et Cérèsia), le projet Parhy (Projet d’application d’ozone régulé pour l’hygiénisation céréalière) « doit aboutir, après une phase d’expérimentation de trois ans, sur le site Urap (Union régionale Artois Picardie) de Moislains (Somme), à une solution technologique déployable à l’ensemble des acteurs de la filière céréalière française puis internationale », indique le communiqué commun en date du 2 octobre. Ce programme de « réduction de l’impact environnemental lors du contrôle des insectes ravageurs dans les unités de stockage des céréales à travers une solution innovante et unique au monde » représente un coût global de 5,3 M€, financé à hauteur de 2,8 M€ par le Programme d’investissements d’avenir et le plan France Relance. Le solde de 2, 5 M€ est autofinancé par le consortium

Un projet collaboratif

L’objectif du programme R&D est « l’hygiénisation et le contrôle, garanti sans résidu de produits chimiques, des ravageurs du grain (charançon, sylvain et capucin) à différents stades de croissance, par l’application d’ozone », précise le communiqué. 

Il s’agit d’expérimenter le générateur d’ozone, conçu par l’expert en solutions pour l’industrie agroalimentaire Stolz sur la base des travaux de R&D de l’Institut Polytechnique UniLaSalle sur le trioxygène, à l’aide d’un démonstrateur qui sera construit sur le site Urap de Moislains. 

Si les travaux de construction du démonstrateur débuteront dès l’automne 2023, les tests ne pourront démarrer qu’au printemps suivant. Une fois maîtrisée, la technologique de l’application d’ozone sur grains stockés sera déployée sur le territoire français en 2026 et à l’international à l’horizon 2028.

Un démonstrateur en cours de construction

« Le site Urap de Moislains a été sélectionné pour la construction du démonstrateur notamment en raison de sa localisation dans un bassin de production diversifié. Ainsi, les expérimentations menées pendant trois ans pourront être effectuées sur céréales, oléagineux et protéagineux », explique Léa François, responsable des contenus et presse d’Unéal, l’une des coopératives agricoles partenaires du projet (cf. encadré).

Le démonstrateur a pour but de valider un process industriel actuellement à l'état de recherche : l'utilisation de l’ozone dans le traitement du grain pour le substituer à l’emploi d’insecticide et réduire l'impact environnemental de la désinsectisation. « Les expérimentations permettront également de déterminer le coût de l’hygiénisation des grains par l’ozone et d'établir un comparatif sur des volumes représentatifs, en définissant le débit de grains pouvant être traité », détaille Léa François, qui confie : « nous pensons pouvoir travailler 30 à 50 tonnes de grain à l'heure, avec l'objectif d'atteindre les 100 t/h ».

Une technologie économique sans risque pour l’environnement

L’applicateur d’ozone sur grain, développé par Stolz, produit du trioxygène par effet corona (décharge électrique partielle). Le principe physicochimique consiste à transformer le dioxygène (O2) en ozone (O3).  

« Le mode d'application de l'ozone permettra, grâce à sa capacité d’échange air/grain, d’obtenir une utilisation économique de l’ozone avec des concentrations et un temps de contact optimum », explique Léa François. Et d’ajouter : « L’objectif est d’utiliser l'intégralité de l'ozone produit dans le générateur. Dans tous les cas, l’ozone non consommé sera détruit de façon à n'avoir aucun gaz sortant ». Dans les faits, le traitement à l'ozone des céréales est réalisé directement dans la machine qui sera intégrée dans le circuit de transport des grains existant. Outre l'installation du générateur d'ozone, il n'y a pas d'autres travaux à réaliser dans le silo et les cellules de stockage.

Comme tout appareil de travail du grain, cette technologie sera soumise à la réglementation relative aux ICPE (Installations classées protection de l’environnement) et la réglementation Atex (risque d’explosion), sachant que les régimes de classement sont déterminés par les activités déjà installées sur les sites.

A propos du consortium du projet Parhy 

Le consortium du projet Parhy, qui a obtenu la labellisation des pôles de compétitivité B4C Bio Economy for Change et Vegepolys Valley, est composé de sept acteurs majeurs du domaine agricole français : 

• Stolz : concepteur, constructeur et installateur de matériels de manutention et de process, Stolz propose des solutions clefs en main process aux industriels de l’agroalimentaire ; 

• UniLaSalle : institut polytechnique dont les domaines de compétences touchent les agro-ressources, les sciences techniques et agro-industrielles, l'agroalimentaire et la nutrition, le numérique et les énergies, les géosciences industrielles et l'environnement, avec sa plateforme de recherche et développement (La Salle O3) dédiée aux applications de l’ozone dans les domaines de l’agroindustrie, de l’agroalimentaire, de l’environnement et de la chimie du végétal ; 

• La Coopération agricole des Hauts-de-France : représentation régionale unifiée des coopératives agricoles, agroalimentaires, agro-industrielles et forestières françaises ;

• Urap : Union régionale Artois Picardie composée des quatre acteurs incontournables de la collecte et le stockage de céréales dans le territoire Hauts de France : les coopératives Unéal, Cérèsia, Nat’Up et le négoce Ternoveo.

 

Lire aussi : "Paulic Meunerie : le projet R&D Qualista Expert vise à valider les allégations nutritionnelles de ses farines Qualista"

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