Aller au contenu principal

Malterie
Orges brassicoles : avantage France

Moins touchée par la sécheresse que ses voisins cette année, la France présente un réel avantage compétitif à l’export. En fin d’exercice, des besoins en orge de printemps sont anticipés.

© J.-C. Gutner

L’orge brassicole française a bien résisté en 2018, n’affichant qu’un très léger recul de 0,8 %, dans ses semis. Les pays voisins producteurs n’ont pas eu cette chance. «La Scandinavie, l’Autriche, la République Tchèque et même l’Allemagne ont souffert de la sécheresse», observe Jean-Marie Zinsius, courtier à Kerallianz. Des pertes de rendements allant même jusqu’à 40 % ont été enregistrées en Europe du Nord. Une partie de ces orges, considérées de seconde qualité, sont basculées en fourrager. Les acteurs du marché anticipent donc des volumes insuffisants en orge de printemps pour la fin de campagne. Bien positionnée à l’export, la filière tricolore – qui affiche une récolte de très bonne facture – cible, de son côté, son marché traditionnel du Benelux mais aussi l’Allemagne, net importateur cette année (à environ 1 million de tonnes) et l’Autriche. Le Royaume-Uni arrive, lui aussi, à tirer son épingle du jeu, avec près de 200 000 t à 300 000 t de surplus estimés par les analystes.

Les prix ne flambent pas… pour l’instant

Paradoxe cette année, le manque en orges de printemps n’a, pour le moment, pas eu d’incidence notable sur les cours. «Les brasseurs s’adaptent en “switchant” dans leur formulation», note Marc Jansens, courtier à Agribrockers. Le fait d’incorporer davantage d’orges d’hiver dans leur recette de fabrication compense les mauvais rendements. Des changements dans le mix qui s’opèrent principalement à destination des pays consommateurs d’Afrique et d’Amérique du Sud. En Europe, ce type de modifications demeure très limité. En outre, le prix plus bas des orges d’hiver (près de 15 € de moins la tonne) facilite ces réajustements. Les experts préviennent néanmoins de forts risques de fluctuation des prix en fin de campagne. Au printemps prochain, les emblavements vont être particulièrement scrutés. «On ne pourra pas se permettre une deuxième année 2018 d’affilée», alerte ainsi Marc Jansens.

Matías Desvernois

Les plus lus

À qui profitent vraiment les dons de blé russe?

Li Zhao Yu, Yann Lebeau, Roland Guiraguossian et Delphine Drignon, experts du département relations internationales…

Crues dans l'Yonne : quelques questionnements sur les rendements à venir

Les pics de crues atteints, tout va dépendre maintenant de la rapidité des eaux à baisser.

Pourquoi le Maroc devrait encore importer beaucoup de céréales en 2024/2025?

Yann Lebeau, responsable du bureau de Casablanca au sein du département relations internationales d’Intercéréales, a fait le…

Oléagineux - Comment Saipol va accroître ses capacités de trituration à Sète et Lezoux

L'usine de Sète de la société Saipol, filiale du groupe Avril, triture de la graine de colza, tandis que celle de Lezoux broie…

Incendie - Quand va redémarrer l'usine de trituration de colza de Sète de Saipol ?

L'usine de Saipol dispose d'une capacité annuelle de trituration de graine de colza de 600 000 t à 700 000 t. L'unité d'…

L'Inde redevient importateur en blé malgré une production record

L'Inde continue d'être un gros consommateur de blé.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne