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Opérateurs déstabilisés par la volatilité des cours

BLÉ TENDRE : le volte-face d’Euronext refroidit les vendeurs
Les cours du blé se sont nettement appréciés en fin de semaine dernière, les fonds d’investissement ayant pris massivement position sur un marché étroit en raison du pont de l’Ascension. Le temps jugé trop sec sur le sud des États-Unis, la mer Noire et l’Australie, a justifié ce mouvement. Et le repli de l’euro, sur fond de crise économique, n’a pas été pour contrarier la tendance à la fermeté. Le cours du blé a engrangé 15 €/t en deux jours avant le week-end. Cette progression, qui s’est poursuivie jusque mardi, a engendré un large courant de ventes en culture. Les industriels ont ainsi pu compléter leurs couvertures sur la période de soudure. La tension a en revanche ralenti les échanges sur la nouvelle récolte. Les meuniers et les fabricants d’aliments pour animaux se sont faits très discrets face à des niveaux de prix jugés trop élevés. L’activité s’est en revanche montrée assez dynamique sur le portuaire. Mais les cours sur Euronext corrigeaient en nette baisse ce mercredi, à la faveur du retour des pluies sur les zones de production qui suscitaient des inquiétudes. Le repli du cours du baril de pétrole a également conforté cette tendance, contrairement au faible niveau de l’euro qui, lui, tend à freiner la détente. La forte volatilité déstabilise les opérateurs et limite d’une manière générale les échanges physiques. Enfin, soulignons que les consommateurs du nord de l’Union européenne doivent toujours composer avec des problèmes logistiques. Ils peinent à trouver des camions.

MAÏS : grande instabilité des cours
L’activité s’est limitée, à l’Ouest, à de petits achats de compléments sur mai-juin. Plus au Sud, ce sont aussi essentiellement des contrats de la main à la bouche qui se sont conclus, notamment à destination de l’Espagne. Seuls les amidonniers et les Fab du nord-UE ont montré un intérêt pour les mois d’été et au-delà. Le maïs n’a pas strictement suivi la hausse du blé et est même baissier sur la semaine. Considérant que le maïs allait rattraper son retard, les vendeurs se sont montrés assez réservés pour s’engager. Mais le blé tend à réviser à la baisse…
Par ailleurs, selon la lettre hebdomadaire de l’AGPM, les semis sont réalisés à hauteur de 90 %. En progression jusqu’à la fin de semaine dernière, les ensemencements étaient néanmoins de nouveau bloqués sur la façade Atlantique par d’importantes précipitations.

BLÉ DUR : fermeté des prix
Les cours sont haussiers sur la semaine. Les acheteurs présents n’arrivent pas à trouver chaussure à leur pied. Les vendeurs considèrent pour leur part les prix proposés peu attractifs. Aussi le marché est-il attentiste.

ORGE DE MOUTURE : raffermissement
Les cours se sont raffermis dans le sillage du blé. En cette fin de campagne, la marchandise ne court pas les rues. Quelques affaires se traitent néanmoins ponctuellement à destination des Fab, y compris en nouvelle récolte.

ORGE DE BRASSERIE : petite activité
Le marché s’anime de quelques affaires en printemps sur la nouvelle campagne. Les opérateurs rapportent par ailleurs de gros soucis d’exécution sur la récolte 2011.

TOURTEAUX : les acheteurs espèrent une baisse continue des prix
Les prix des tourteaux de soja, de colza et de tournesol régressent, ce qui conduit les acheteurs à patienter dans l’espoir qu’ils baissent davantage.

PROTÉAGINEUX : marché inerte
Les cours des pois protéagineux renchérissent nominalement dans le sillage du blé et des tourteaux. L’absence de vendeurs et d’acheteurs rend le marché inerte. Les cours des féveroles sont reconduits.

ISSUES DE MEUNERIE : le manque de marchandises tire les prix
Sur le marché de Paris, les prix des sons et du remoulage demi-blanc n’enregistrent pas de variation, tandis que ceux de la farine basse s’apprécient quelque peu. Les échanges sont limités sur un marché étroit. L’activité est autant réduite en province. En Bretagne, la demande n’est pas satisfaite du fait d’un manque de marchandises, une tendance qui devrait se poursuivre la semaine prochaine. Sur le Sud-Est, les transactions se font au coup par coup. La situation est similaire dans le Sud-Ouest, où les Espagnols sont déjà majoritairement couverts. Les acheteurs restent vigilants à une éventuelle baisse des prix.

DÉSHYDRATÉS : absence d’acheteurs
En luzernes comme en pulpes de betterave, les cours sont stables en ancienne récolte, et légèrement baissiers en nouvelle. L’activité est très limitée, car l’offre ne trouve pas preneur.

COPRODUITS : les drêches et les corn gluten feed s’apprécient
Cette semaine, la cotation de la poudre de lait est reconduite, alors que le lactosérum renchérit de 20 euros la tonne. Le tout sur un marché étroit mais cependant fébrile. Les acheteurs peinent à trouver du répondant. Les prix des drêches s’accroissent, que ce soit en blé ou en maïs. En PSC, les cours du citrus sont incotés, alors que ceux du corn gluten feed gagnent du terrain, sur un marché calme. Les cotations des pailles et fourrages restent inchangés. Il faudra attendre l’approche de la nouvelle récolte, autour du 15 juin, pour que les affaires reprennent réellement.

PRODUITS DIVERS : renchérissement des farines de poissons
En graineterie, les cours continuent de s’ajuster dans un contexte de réapprovisionnement classique. Les opérateurs sont dans l’attente de la nouvelle récolte. Concernant les légumes secs, les pois chiches indiens se déprécient, entraînant les mexicains dans leur sillage. Les autres articles sont stables. L’activité, quant à elle, demeure faible. En farines de poisson, le marché continue de renchérir, en raison de la faiblesse des offres en provenance des principaux pays producteurs.

OLÉAGINEUX : détente des cours malgré des fondamentaux haussiers 
Les cours du colza et du soja diminuent à l’image du pétrole et des huiles. Le dernier “Crop progress” de l’USDA, paru le 21 mai, a fait état du bon avancement des semis de soja aux Etats-Unis, ce qui tire les prix vers le bas. Quelque 76 % des objectifs étaient atteints, contre 42 % l’année dernière à la même époque. Néanmoins, le bilan du complexe oléagineux reste tendu. Oilworld a revu à la baisse la production de soja argentine 2012 à 40 Mt contre 49,2 Mt l’an passé. Toujours d’après Oilworld, les ventes US de soja entre avril et août 2012 devraient augmenter de 3,3 Mt sur un an à 9Mt, à cause des plus faibles récoltes en Amérique latine. Tandis que sur la même période, le Brésil, l’Argentine et le Paraguay devraient exporter 4,3 Mt de moins. Du côté du colza, les craintes se multiplient pour les récoltes russe et ukrainienne. En France, les rendements s’améliorent sur l’ouest du territoire, mais restent préoccupants sur l’Est, où les pertes hivernales ont été particulièrement lourdes. Les cours du tournesol sont reconduits. En Ukraine, sa sole pourrait dépasser les 5 Mha, en faisant ainsi le premier producteur mondial. 

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