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Onic : les stocks français s’alourdissent

LORS DU dernier comité permanent (mardi 8 mars), l’Office national interprofessionnel des céréales a présenté les premiers résultats de son enquête sur les variétés de blé tendre semés. Il s’avère que la proportion de blés panifiables continue de progresser pour la récolte 2005. En gagnant un point, elle atteint désormais 90%. Les blés panifiables supérieurs (BPS) passent de 77% à 80% ; les blés panifiables courants (BPC) représentent 10% de la surface emblavée, contre 12% l’an passé. Les 10% restants sont ensemencés en blés pour autres usages (fourragers, biscuitiers,…). La part de blés panifiables dans la sole française progresse régulièrement depuis 1999. La répartition était alors de 46% de blés panifiables supérieurs, 22% de blés panifiables courants et 32% de blés autres usages. La variété de blé la plus cultivée est Apache qui couvre 20% des surfaces nationales, suivie de Caphorn (11%), Charger (7%), Orvantis, Isengrain et Soissons (5%), Nirvana (3%) et enfin Sponsor, Autan et Raspail (2%). Par ailleurs, 19% des agriculteurs interrogés déclarent contractualiser une partie de leur production de blé.

Des estimations d’exportation en retrait

Faute d’adjudications à l’exportation suffisantes pour rattraper le retard accumulé en première partie de campagne, les stocks français de blé et d’orge s’alourdissent. Les prévisions françaises d’exportations sont en effet ramenées à 7,3 Mt de blé (-0,2 Mt par rapport au mois dernier) et 0,9 Mt d’orge (-0,3 Mt). S’agissant du maïs, le dynamisme de nos ventes sur l’Union européenne ne parvient pas à compenser la baisse d’activité des fabricants d’aliments du bétail français. Là encore, le stock de fin de campagne s’alourdit à nouveau.

Afin de limiter les offres à l’intervention, il est indispensable que la Commission européenne poursuive une politique d’exportation tout aussi dynamique que celle constatée lors du dernier comité de gestion des céréales, début mars.

Des adjudications de blé insuffisantes

Après de timides adjudications de blé en février (760.000 t en quatre semaines), la Commission européenne a adopté une politique plus dynamique lors du dernier comité de gestion des céréales, début mars, avec plus de 450.000 t octroyées en une seule séance. Au total, les certificats adjugés en blé depuis le 3 février portent sur 1,2 Mt dont près de 1,1 Mt tirés en France. Le niveau de restitution octroyé a été progressivement revu à la hausse, de 4 €/t début février à 10 €/t début mars, ce qui permet de mieux compenser le handicap monétaire lié à la faiblesse du dollar. Le volume de certificats d’exportation de blé octroyés dans l’Union européenne depuis le début de la campagne atteint désormais 7 Mt (adjudication du 3 mars comprise), contre 8,9 Mt à la même époque en 2002 et 7,9 Mt en 2000, années comparables en termes de récolte. Le retard accumulé en première partie de campagne est donc loin d’être résorbé. Il est indispensable que la Commission conserve au cours des prochaines semaines, le même rythme que celui adopté lors du dernier comité de gestion des céréales, avec 400.000 t de certificats par semaine minimum. Les certificats à l’exportation de farine atteignent pour leur part 1,5 Mt (valeur grain), l’un des niveaux les plus faibles de la décennie après le très maigre score de l’an dernier.

Après un mois de janvier assez dynamique, les adjudications de certificats d’exportation en orge ont été très limitées en février, avec moins de 100.000 t octroyées en un mois. Au total, le volume des certificats d’orge délivrés dans l’Union européenne depuis le début de la campagne atteint à peine 2,1 Mt, contre 1,2 Mt l’an dernier à la même époque. Ce volume reste toutefois très inférieur à ceux enregistrés par le passé, notamment en 1999 et 2000 (6 à 7 Mt). A noter que les certificats adjugés avec restitution portent sur un volume de 1,7 Mt. Le solde, soit 0,4 Mt sera exporté sans restitution (certificats de droit commun). Il s’agit notamment d’orges de brasserie. Côté malt, le volume de certificats d’exportation octroyé depuis le début de la campagne atteint 1,9 Mt, contre 2,2 Mt il y a un an.

Importation, contingents à droit réduit obligent…

Malgré les disponibilités locales, l’Union européenne a continué d’importer du blé en février (180.000 t environ). Le flux d’importation a toutefois nettement fléchi par rapport aux mois précédents. Au total, les certificats d’importation délivrés en blé depuis le début de la campagne portent sur un volume de plus de 3,6 Mt, contre 2,9 Mt l’an dernier à la même époque. Ce chiffre reste toutefois très inférieur aux flux d’importations enregistrés en 2001/2002 et 2002/2003 avant la mise en place des contingents le 1er janvier 2003. Ces importations concernent majoritairement du blé de haute qualité (1,9 Mt). Concernant le blé de basse et moyenne qualité, les tirages atteignent 1,7 Mt depuis le début de la campagne. Ces importations ont toutefois ralenti depuis janvier, en raison sans doute des difficultés logistiques hivernales subies par les pays de la mer Noire.

En orge, le volume de certificats octroyés a peu bougé en février (4.500 t seulement octroyées en un mois). Au total, les certificats d’importation d’orge délivrés depuis le début de la campagne représentent un volume de plus de 360.000 t à la fin février 2005, contre 200.000 t l’an dernier à la même époque. En revanche, les importations de maïs ont de nouveau progressé de près de 300.000 t en février dans le cadre du régime spécifique d’abatimento (importations à droit réduit en Espagne et au Portugal). Si l’on ajoute la dernière adjudication du 3 mars (242.500 t accordées dans le cadre de l’abatimento), les certificats d’importation de maïs octroyés depuis le début de la campagne atteignent désormais plus de 1,5 Mt début mars. De même, les importations de sorgho, très faibles jusqu’alors, ont gonflé en février dans le cadre du régime d’abatimento consenti à l’Espagne. Du 3 février au 3 mars 2005, un volume de 160.000 t de sorgho a ainsi été accordé. Au total, le volume de certificats octroyés depuis le début de la campagne atteint donc plus de 180.000 t à ce jour.

Intervention : plus de 10 Mt de céréales Union européenne offertes

Quatre mois après l’ouverture de la campagne d’intervention 2004/ 2005, l’Union européenne recense plus de 10 Mt de céréales offertes à l’intervention dont 5 Mt de blé, 3 Mt de maïs et 2 Mt d’orge. En France, les offres à l’intervention dépassent désormais 1 Mt dont 0,9 Mt de blé tendre.

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