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Onic : les stocks de blé tendre s’allègent...

LA FRANCE ne s’en tire pas si mal : malgré des stocks de début de campagne particulièrement lourds (4,8 millions de tonnes de blé) et une récolte abondante, la campagne commerciale 2005/2006 s’est plutôt bien passée. L’Office nationale interprofessionnel des céréales (Onic) a revu à la hausse la plupart des débouchés des céréales françaises (fabrication d’aliments, ventes sur l’Union européenne) et les stocks de fin de campagne devraient diminuer à 3,8 Mt de blé tendre (cf. les bilans céréaliers français en page 12). L’Office a relevé de 100.000 tonnes ses estimations d’exportations de blé tendre vers les pays tiers, pour les évaluer à 6,4 millions de tonnes. «Le fait que la Commission ait mené une politique active en matière de restitutions depuis un mois a été très bénéfique», a commenté Bruno Hot, directeur général de l’Onic, le 10 mai. «Le comité permanent interpelle la Commission pour qu’il n’y ait pas d’interruption entre les campagnes de commercialisation 2005/2006 et 2006/2007,a précisé Rémy Haquin, président de l’Onic. Pour cela, il faudrait que la Commission s’engage dès juillet à ouvrir une adjudication à partir du marché libre, plutôt que d’attendre novembre, comme l’an passé.»

Une fin de campagne dynamique

Impact limité de la grippe aviaire sur la consommation de céréales par les fabricants d’aliments du bétail, difficultés logistiques des pays d’Europe centrale..., la fin de la campagne commerciale 2005/2006 s’achève sur une note positive pour les céréales françaises, se réjouit l’Onic. «La plupart de nos débouchés sont revus à la hausse et les stocks s’allègent.» Le stock final de blé, en particulier, ne devrait pas dépasser 3,8 millions de tonnes (Mt) grâce au dynamisme actuel de nos ventes sur tous les marchés. «Il importe désormais de démarrer la prochaine campagne avec une politique européenne d’exportation volontaire, sans sous-estimer la concurrence de blés d’autres origines», poursuit l’Onic.

Concernant le bilan français du blé tendre, les utilisations intérieures sont revues à la hausse à 15,6 Mt dont 6,55 Mt pour les fabricants d’aliments du bétail (+150.000 t par rapport au mois dernier), 4,9 Mt pour la meunerie et 2,9 Mt pour l’amidonnerie. L’impact de la grippe aviaire sur la consommation des céréales en alimentation animale reste plus limité que prévu. Les ventes sur l’Union européenne sont, quant à elles, portées à 9,2 Mt de grains (+280.000 t par rapport au mois dernier en raison d’une forte demande du Benelux et de l’Italie). Les difficultés d’acheminement des marchandises en provenance d’Europe centrale (basses puis hautes eaux sur le Danube) ont en effet conduit certains importateurs à se tourner vers l’origine française pour couvrir leurs besoins. Les exportations sur pays tiers sont, elles aussi, revues à la hausse à 6,4 Mt de grains (+100.000 t par rapport au mois dernier). Les embarquements portuaires se poursuivent à bon train et les exportations réalisées au 1er mai atteignaient 5 Mt. A noter la belle performance de la France sur l’Egypte, puisqu’elle se place désormais en tête de ses fournisseurs avec près de 1,5 Mt vendues au Gasc (acheteur public égyptien) devant l’Australie (1,44 Mt), les Etats-Unis (1,16 Mt) et la Russie (moins de 1 Mt). Le stock final est revu à la baisse, avec moins de 3,8 Mt, en repli de plus de 800.000 t par rapport au mois dernier en raison de la revalorisation de tous les débouchés, intérieurs comme extérieurs.

Sur la place mondiale, le French Channel Wheat (FCW 1) s’élève à 118 E/t soit 150 $/t environ tandis que le French Atlantic Wheat (FAW 1) cote 119 E/t soit 152 $/t environ. En face, les prix des blés américains se sont redressés au cours des deux dernières semaines avec un SRW (soft red winter) autour de 145 $/t et un HRW (hard red winter) à plus de 190 $/t. De fait, le blé français conserve pour l’heure un léger avantage sur le soft américain en prix «nouvelle campagne», et ce en dépit de la faiblesse du dollar. Mais une baisse des cours du SRW n’est pas exclue au regard de la forte récolte attendue aux Etats-Unis. Ce blé pourrait donc devenir un concurrent sérieux sur certaines destinations comme l’Egypte à moins que les utilisations intérieures des Etats-Unis en SRW ne progressent pour compenser le déficit prévisible en HRW. Par ailleurs, les prix mer Noire sont également orientés à la baisse (128,5 $/t pour du blé meunier début mai), avec une bonne compétitivité de la Russie sur ses marchés de proximité (Grèce notamment). Parallèlement, le dollar continue de s’effondrer face à l’euro. Le taux de change pénalise de plus en plus les exportations européennes, avec un euro à plus de 1,27 dollar. Les taux de fret, en revanche, ne cessent de décliner depuis le pic enregistré en février, sans atteindre cependant le «creux» de janvier. Le ralentissement du commerce mondial doit cependant être relativisé par un accroissement des embarquements de soja sud américain à destination de la Chine.

Coup de pouce pour les exports sur le marché libre

Le rythme d’octroi des certificats d’exportation de blé s’est accéléré le mois dernier, avec 1,1 Mt de blé adjugé depuis le dernier conseil central de l’Onic. Soit plus du double de la quantité attribuée en mars dernier. Les trois-quarts de ce volume (soit 0,8 Mt) ont été adjugés au départ des stocks d’intervention européens. Toutefois, la Commission a également adjugé 0,3 Mt au départ du marché libre, avec une restitution progressivement portée de 4 E à 6,20 E la tonne pour tenir compte d’un taux de change euro/dollar de plus en plus défavorable aux exportations européennes. Le volume des certificats octroyés dans l’Union européenne à 25 depuis le début de la campagne atteint désormais près de 10,5 Mt de blé (contre moins de 9 Mt l’an dernier à la même époque et 4 Mt il y a deux ans). Plus de la moitié de ces certificats ont été délivrés en France, soit 5,7 Mt. Si environ deux-tiers des certificats délivrés dans l’Union européenne concernent le marché libre (soit 6,7 Mt), les adjudications à l’export de blé d’intervention européen dépassent désormais 3,7 Mt dont 1,6 Mt au départ des stocks de blé français sur les 1,7 Mt de blé d’intervention 2004 remis en vente. A noter la décision de Bruxelles de revendre à l’exportation 100.000 t supplémentaires de blé d’intervention français de la récolte 2005, à peine entré dans les silos d’intervention…

Le volume des certificats d’exportation d’orge a peu progressé le mois dernier avec moins de 0,1 Mt attribués. Au total, le volume des certificats d’exportation d’orge délivré dans l’UE atteint 2,7 Mt.

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