Aller au contenu principal

Onic : des exportations pays tiers au plus mal

LA FILIÈRE céréalière est excédée par l’attitude de Bruxelles. «Mariann Fischer-Boel fait activement une campagne pour le “non” à la constitution dans les campagnes françaises», a lancé Christian Lapointe, président de l’Office national interprofessionnel des céréales (Onic) à la sortie du Conseil central du 13 avril. «La filière céréalière est excédée par la politique incompréhensible de Bruxelles, qui distribue des restitutions de façon parcimonieuse», a-t-il continué. Faute d’adjudications suffisantes à l’exportation, le stock de blé français en fin de campagne 2004/2005 est estimé à 5 Mt, contre 1,9 Mt la campagne passée. On n’avait pas connu cela depuis 1997. Les prix n’ont jamais été aussi bas. Au niveau européen, le stock de fin de campagne devrait atteindre 22 Mt, contre 11 Mt en 2003/2004. Quelque 10 à 11 Mt de blé tendre devraient être offertes à l’intervention d’ici mai. Quant au maïs, le stock de report français est estimé à 3 Mt. Dans un communiqué, l’AGPB, l’AGPM et la Ffcat ont demandé à Bruxelles de pouvoir prolonger l’intervention au-delà du 31 mai, «pour éviter de graves perturbations du marché d’ici quelques semaines».

Des stocks de plus en plus lourds

Faute d’adjudications suffisantes à l’exportation, le stock de blé français en fin de campagne pourrait atteindre 5 Mt. Le dynamisme de nos ventes de blé sur l’UE, désormais évaluées à 8 Mt (+0,25 Mt par rapport au mois dernier) ne suffit pas à compenser la baisse des exportations sur pays tiers, ramenées à 6,8 Mt (-0,5 Mt par rapport au mois dernier).

Par ailleurs, le maïs pâtit de la baisse d’activité des fabricants d’aliments du bétail français. Le recul des incorporations à 3,3 Mt (-0,1 Mt par rapport au mois dernier), se répercute sur le stock de fin de campagne qui gonfle d’autant pour atteindre 2,9 Mt.

Nécessité d’adjuger 500.000 t de blé par semaine

Malgré la progression des offres à l’intervention au sein de la Communauté, la Commission européenne a adjugé à l’exportation un volume très limité de blé le mois dernier. Depuis le 10 mars, seulement 475.000 t (dont 358.000 t en France) ont été adjugées au départ du marché libre. Le volume des certificats d’exportation de blé octroyés dans l’UE depuis le début de la campagne atteint 7,6 Mt (adjudication du 7 avril comprise), contre 10,2 Mt à la même époque en 2003 et 8,7 Mt en 2000. Le retard accumulé depuis le début de la campagne est donc loin d’être résorbé. Un retard désormais difficile à rattraper à moins d’adjuger d’ici la fin mai au moins 500.000 t de blé au cours de chaque séance des six comités de gestion qui doivent encore se réunir avant la fin de la période d’intervention. Pour l’heure, la Commission européenne a décidé de privilégier, depuis le 31 mars dernier, la revente des stocks d’intervention de certains pays européens «enclavés» (République tchèque, Hongrie, Pologne et Autriche). Un peu moins de 90.000 t (dont les 2/3 au départ de l’Autriche et 1/3 au départ de la République tchèque) ont ainsi été adjugées au cours des deux derniers comités de gestion des céréales à Bruxelles. Les certificats à l’exportation de farine atteignent pour leur part 2,1 Mt (valeur grains), l’un des niveaux les plus faibles de la décennie après le maigre score de l’an dernier (1,4 Mt).

L’adjudication de certificats d’exportation d’orge fourragère au départ du marché libre est au point mort depuis le 17 février dernier. Seuls quelques certificats de droit commun (sans restitution) sont encore délivrés en orge de brasserie. Par ailleurs, la remise en vente, depuis le 31 mars dernier, d’orges provenant des stocks d’intervention allemands (environ 180.000 t adjugées au cours des deux dernières semaines), réduit considérablement les espoirs de sortie marché libre au départ de la France. Les prix des orges constatés à Rouen ont d’ailleurs subi une forte correction à la baisse. Au total, le volume des certificats d’orge délivrés dans l’UE depuis le début de la campagne atteint à ce jour 2,3 Mt (adjudication du 7 avril comprise portant sur 134.000 t d’orge d’intervention allemand), contre 1,2 Mt l’an dernier à la même époque. Ce volume reste toutefois très inférieur à ceux enregistrés par le passé, notamment en 1999 et 2000 (6,5 et 8,2 Mt). Côté malt, le volume de certificats d’exportation octroyé depuis le début de la campagne atteint 2,2 Mt (valeur grains), contre 2,3 Mt l’an dernier à la même époque.

Imports entretenus par les accords internationaux

Malgré les disponibilités locales, l’UE a continué d’importer du blé le mois dernier (346.000 t environ). Au total, les certificats d’importation délivrés en blé depuis le début de la campagne portent sur un volume de près de 4 Mt, contre 3 Mt l’an dernier à la même époque. Ce chiffre reste toutefois très inférieur aux flux d’importations enregistrés en 2001/2002 et 2002/2003 avant la mise en place des contingents le 1er janvier 2003.

En orge, le volume de certificats octroyés a peu bougé (un peu moins de 37.000 t octroyées en un mois). Au total, les certificats d’importation d’orge délivrés depuis le début de la campagne représentent un volume de près de 0,4 Mt, contre 0,2 Mt l’an dernier à la même époque.

En revanche, les importations de maïs ont de nouveau progressé de près de 400.000 t en un mois dans le cadre du régime spécifique d’abatimento (importations à droit réduit en Espagne et au Portugal). A ce jour, les certificats d’importation de maïs octroyés depuis le début de la campagne atteignent 1,9 Mt (y compris certificats délivrés le 7 avril dernier). De même, les importations de sorgho ont encore progressé le mois dernier dans le cadre du régime d’abatimento consenti à l’Espagne. Au total, le volume de certificats octroyés depuis le début de la campagne atteint près de 215.000 t à ce jour.

Un total de 11,4 Mt de céréales à l’intervention

A l’échelle européenne, les offres à l’intervention de blé ont fortement augmenté par rapport au mois dernier (+1,3 Mt), en raison du manque de dynamisme de la politique d’exportation européenne. Elles atteignent désormais 6,6 Mt pour l’ensemble de l’UE à 25.

Au total, la Commission européenne recense à ce jour plus de 11,4 Mt de céréales offertes à l’intervention dans l’UE élargie, malgré la révision à la baisse des chiffres hongrois entre le 31 mars et le 7 avril (-565.000 t, dont 450 000 t de maïs).

Toutefois, la Hongrie totalise encore 3,7 Mt de céréales offertes à l’intervention (dont 2,2 Mt de maïs et 1,4 Mt de blé), devant l’Allemagne (3,5 Mt dont 2 Mt de blé tendre et 1,4 Mt d’orge). La France arrive en troisième position devant la République tchèque (1,1 Mt dont 1 Mt de blé).

Les plus lus

Le bioéthanol pourrait représenter 1 % de la SAU française en 2035

Si la France compte 30 millions de voitures en 2035 dont 5 millions fonctionnant à l’E 85 à raison de 3,5 litres/100 km alors…

Prix des céréales - Net rebond des cours du blé et du maïs sur les marchés à terme

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 2 et le 3 mai 2024, expliquée par La Dépêche Le petit…

Oléagineux - Comment Saipol va accroître ses capacités de trituration à Sète et Lezoux

L'usine de Sète de la société Saipol, filiale du groupe Avril, triture de la graine de colza, tandis que celle de Lezoux broie…

Prix des céréales - Nette progression des cours du blé et du maïs sur les marchés à terme

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 3 et le 6 mai 2024, expliquée par La Dépêche Le petit…

Prix des céréales - Repli des cours du blé et du maïs sur les marchés à terme en récolte 2023 mais hausse en récolte 2024

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 1er et le 2 mai 2024, expliquée par La Dépêche Le petit…

Incendie - Quand va redémarrer l'usine de trituration de colza de Sète de Saipol ?

L'usine de Saipol dispose d'une capacité annuelle de trituration de graine de colza de 600 000 t à 700 000 t. L'unité d'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne