OCM sucre : de l’avis des amidonniers
L’Usipa déplore que l’impact de la réforme du régime sucrier sur l’ensemble de leurs produits n’ait pas été pris en compte.
Alors que la reprise des négociations sur la réforme de l’Organisation commune de marché (OCM) sur le sucre est prévue les 19 et 20 septembre lors du prochain Conseil agricole des Vingt-cinq, l’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa) déplore le fait que l’impact de cette réforme sur leur activité n’ait pas été suffisamment pris en compte, tout en reconnaissant la nécessité d’une réforme substantielle du régime sucrier européen.
Disparition d’unités de production
L’amidonnerie européenne produit 5 millions de tonne de sucres de céréales (isoglucose, dextrose, sirops de glucoses) qui seront affectés par la baisse de 39 % du prix du sucre. Cette baisse du prix du sucre entraînera une baisse des prix de vente des sucres de céréales, le prix du sucre de betterave constituant la référence sur le marché pour tous les produits sucrants, ainsi que des pertes de parts de marché, indique l’Usipa dans un communiqué.
La disparition d’unités de production, tant au niveau de l’activité “sucres de céréales” que de celle des “amidons et fécules”, paraît irrémédiable. L’amidonnerie-féculerie française emploie directement 4.700 personnes, principalement dans le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Champagne-Ardenne et l’Alsace.
Les amidonniers réclament depuis plusieurs mois la fin du contingentement de la production d’isoglucose, à l’issue de la période de restructuration, ainsi qu’une augmentation significative des quotas pendant cette période, ceci afin de préserver les débouchés des sucres de céréales menacés par la réforme et de bâtir les économies d’échelle nécessaires pour soutenir la concurrence avec un bas prix du sucre.
L’augmentation de 300.000 t, proposée par la Commission européenne dans sa proposition «afin d’atténuer les effets de la baisse du prix du sucre sur l’isoglucose», est très loin de répondre à ces objectifs.
Il convient de rappeler que la production d’isoglucose en Europe est limitée par le quota à 3 % seulement de la production totale de sucres dans l’Union européenne.
Conséquences sur la filière céréalière
Outre l’impact considérable de cette réforme sur l’amidonnerie, l’Usipa souhaite également attirer l’attention sur son impact sur la filière céréalière française. Aujourd’hui l’amidonnerie européenne de céréales représente un peu plus de 10 % de la collecte de blé français, 30 % de celle du maïs grains. Au total, ce sont plus de 2 millions d’hectares de céréales et de pommes de terre en Europe qui sont livrées à l’amidonnerie européenne, superficie comparable à celle plantée en betteraves. Or les marchés des sucres de céréales, directement menacés par la réforme, s’élèvent à environ 2 millions de tonne (alimentaire et non-alimentaire) soit l’équivalent de 3,5 à 4 millions de tonne de céréales.
Enfin, la France est le premier producteur de produits amylacés (amidons et sucres de céréales) en Europe. Elle est à la pointe des efforts réalisés par ce secteur en ce qui concerne les investissements de recherche et développement, notamment en recherche fondamentale dans le domaine de la chimie végétale et des alternatives renouvelables aux produits pétroliers (l’amidonnerie européenne investit chaque année environ 100 millions d’euros en recherche et développement).