Nutrition animale : les volumes mondiaux progressent mais l’Europe peine
L’épizootie d’influenza aviaire explique en partie le déclin de la production d’aliments du bétail de l’Hexagone.
Selon la récente enquête annuelle Alltech, la production industrielle mondiale d’aliments pour animaux a dépassé pour la première fois le milliard de tonnes en 2016 avec un dynamisme marqué de la zone Asie mais des relais de croissance également dans l’est de l’Europe. De son côté, l’Association européenne des fabricants d’aliments (Fefac) note que la production dans l’UE à 28 a souffert l’année dernière d’une baisse de 1 % pour s’établir à 153,4 Mt. Le bloc des 28 reste donc une puissance incontestable dans les productions animales mondiales, malgré les épisodes difficiles de l’an dernier, notamment en France. L’épisode 2016 de l’influenza aviaire a ainsi dégradé les volumes en aliments volailles de quelque 4 % dans l’Hexagone. Au niveau européen, la volaille conserve sa première place (53,6 Mt) à quasi-stabilité (-0,2 %), suivie des porcs (49,4 Mt) qui enregistrent une baisse de 1,6 %, les bovins restant en troisième position avec une régression du même ordre (41,4 % à -1,5 %).
La Pologne en tête de l’aviculture européenne
Pour la troisième année consécutive, la Pologne enregistre la plus forte croissance de ses volumes (+4,7 %) grâce, principalement, à sa forte progression en aliments pour volailles qui lui confère désormais la première place européenne sur le segment. Les Pays-Bas, boostés par la progression en aliments Vaches laitières (la France a perdu des volumes), annoncent une hausse de 1 % des volumes d’aliments produits. L’Allemagne, l’Espagne et la Belgique enregistrent une baisse de 1 à 2 % quand le pays le plus impacté par les différentes crises animales reste la France à -4 %.
Pour 2017, les experts de la Fefac sont assez pessimistes. Par exemple, la crise laitière qui s’est traduite par une contraction des cheptels devrait se traduire sur le long terme par un ajustement des approvisionnements de fermiers qui doivent également répondre aux contraintes environnementales. Tout cela pourrait conduire à une nouvelle baisse de volume de 2 % sur ce segment. En porc les prévisions sont plutôt à une stabilisation de la production de viande et probablement encore une légère baisse des tonnages d’aliments industriels. En volailles, tout va dépendre de l’influenza aviaire tant sur la production que sur la capacité des différents pays touchés à reconquérir leur statut indemne pour recommencer à exporter.