Commerce européen
Nutrition animale européenne : la France décroche
Dans une Europe de la nutrition animale en croissance, la France garde sa troisième position mais l’écart se creuse avec les deux leaders, l’Allemagne et l’Espagne, quand la Pologne prend le leadership en volailles.
Dans une Europe de la nutrition animale en croissance, la France garde sa troisième position mais l’écart se creuse avec les deux leaders, l’Allemagne et l’Espagne, quand la Pologne prend le leadership en volailles.
Avec 159,1 Mt de fabrications en 2017, la production européenne d’aliments pour animaux a augmenté de 1,5 % par rapport à 2016, sous l’effet d’une progression en ruminants (+3,5 %) et d’une évolution modérée en volailles (+1,4 %) et porcs (+1 %). Pour ces derniers, l’effet persistant de la fièvre porcine africaine en Europe de l’Est tempère la reprise, sauf en Pologne (+7 %).
En ruminants, la situation est contrastée avec des croissances record dans les pays d’Europe du Nord et une stabilisation au Sud, sauf en Espagne (+1,9 %). À l’Est, seules la Pologne et la Bulgarie gagnent du terrain (+8 %).
Du côté des volailles, si la France et la Hongrie ont souffert de l’influenza aviaire, leur régression est largement compensée par une hausse dans d’autres pays, notamment la Pologne (+7,6 %). Elle confirme sa place dans les leaders, en 3e position derrière la France (8,5 Mt) et le Royaume-Uni (7,1 Mt).
Pour la 4e année consécutive, la Pologne affiche globalement une forte progression (+7,5 %), avec ce nouveau bond en volailles mais aussi en bovins (+8 %), et conforte sa 7e place. L’Allemagne garde la tête (24,2 Mt, +1,2 %), talonnée par l’Espagne (23,1 Mt, +1,7 %), les deux leaders creusant l’écart avec la France (20,5 Mt, -0,5 %). Pour 2018, la Fédération européenne des industriels de la nutrition animale (Fefac), prudente, prévoit une stabilité ou un très léger retrait des fabrications.
Malgré de grandes variations de prix depuis plusieurs années, la répartition des principales catégories de matières premières reste assez stable en 2017 : 50 % de céréales, 11,5 % de coproduits de l’agroalimentaire et des bioénergies, 26 % de graines et tourteaux d’oléoprotéagineux.
Premier consommateur de protéines végétales
Depuis la réforme Mac Sharry en 1992, le taux d’incorporation des céréales est passé de 32 % à 50 %, quand le manioc – principal produit de substitution des céréales dans les années 80 – a disparu des aliments pour animaux.
L’utilisation des protéines animales (jusqu’à 2 % des matières premières) a été interdite pour la majorité des espèces animales en 2001 et a été, au niveau européen, principalement remplacée par le tourteau de soja, dont l’Union européenne importe 40 Mt.
Les animaux d’élevages représentent les principaux utilisateurs de céréales européennes puisqu’ils en consomment 61 % (28 % via les aliments industriels, 33 % en direct élevages). Elles constituent leur première source de protéines, devant le tourteau de soja. À noter que les fourrages, avec 235 Mt, restent le premier aliment des élevages devant les aliments composés (159 Mt), les céréales autoconsommées (53 Mt) et les matières premières en l’état (41 Mt).