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Nouveau blocage des affaires en céréales

BLÉ TENDRE : les opérateurs déboussolés par la chute des cours

Les opérateurs du marché sont toujours déboussolés par la dégringolade des cours enregistrée lundi et mardi. C’est une fois de plus Chicago qui a entraîné dans sa chute le marché européen et les cours français. Une situation qui reflète les nombreuses liquidations de la part des fonds d’investissements suite au dernier rapport plutôt favorable aux cultures du Département américain de l’agriculture (voir le chiffre du jour dans "A la Une").

Du côté de l’activité commerciale, rien de bien merveilleux à se mettre sous la dent ce mercredi, avec des opérateurs restés dubitatifs après ce début de semaine et qui voyaient les cours se stabiliser, voire se reprendre dans la journée. Sur les marchés à terme, que ce soit Chicago ou Euronext, on assiste donc à un rebond technique somme toute logique après la chute vertigineuse des prix. L’amplitude des cours en blé sur Euronext mardi, a atteint 26 euros entre l’ouverture du marché et sa clôture. De quoi déstabiliser et effrayer les opérateurs…

BLÉ DUR : vers une forte récolte mondiale en 2008

En ancienne récolte, l’offre est très limitée et fait face à un intérêt acheteur inexistant sur l’ensemble des compartiments du marché. Sur la prochaine campagne, l’ébauche de marché et de tendance haussière enregistrés, sont totalement retombées. Le fob Seville offert à 420/425 €/t est venu couper court à toutes les vélléités d’engagement. Par ailleurs, selon le CIC, les récents records de prix enregistrés sur ce marché devraient déboucher sur une forte progression des superficies mondiales de blé dur. La production 2008 devrait progresser de 3,1 Mt, pour se hisser à 37,7 Mt. Un chiffre légèrement supérieur à la moyenne quinquennale.

Dans l’UE, les semis progresseraient d’environ 17 % et la production s’établierait à 9,3 Mt, le niveau le plus élevé de ces quatre dernières années. Jusqu’ici, les conditions météo en Italie et France, les deux principaux producteurs, ont été favorables. La sécheresse compromet en revanche les perspectives de rendement en Espagne, où la production pourrait à peine dépasser le résultat de l’an dernier, à savoir 1,2 Mt. En Afrique du Nord, les pluies récentes n’ont qu’en partie soulagé les inquiétudes liées au temps sec, notamment au Maroc. La production marocaine devrait se remettre de sa très piètre récolte de l’an dernier pour atteindre 1,4 Mt, si les pluies sont au rendez-vous néanmoins. Au Proche-Orient, la Syrie et la Turquie sont parties pour engranger des récoltes moyennes.

ORGE DE MOUTURE : stoppé

Le marché est totalement arrêté au niveau des affaires. Les cours se sont laissés affecter par la brutale chute des prix observée sur le marché des blés fourragers.

ORGE DE BRASSERIE : marché déstabilisé, cours en nette baisse

Le marché est là aussi très confus et perturbé. Si les prix s’étaient consolidés en fin de la semaine dernière, ils se sont repliés lourdement sur la semaine en sympathie avec les autres marchés céréaliers. Les échanges sont très limités.

MAÏS : très peu d’échanges

Le marché est très difficile compte tenu de la confusion ambiante. Au nord-Loire, la demande se limite à des ajustements de fin de campagne. Les consommateurs belges et hollandais, qui se sont couverts en marchandise brésilienne, boudent toujours les maïs français. Les cours ont cédé du terrain avec les autres céréales fourragères, mais ont tout de même affiché une certaine résistance. Le recul des surfaces de maïs aux Etats-Unis a soutenu les prix. Dans le Sud-Ouest, les affaires, peu fréquentes se négocient au coup par coup.

FRETS : pas de tendance généralisée

Les indices des frets maritimes, BDI et BPI, ont évolué en ordre dispersé, le second se redressant. Le trafic fluvial s’est montré peu animé. Les cours sont reconduits

TOURTEAUX : prix très fermes sur le rapproché en soja

Malgré le net recul de la graine de soja sur le marché à terme de Chicago, suite à l’annonce de la hausse de 18% des surfaces en soja aux Etats Unis pour la prochaine campagne, les cours des tourteaux de soja restent très chers sur le rapproché. Le mouvement de grève qui perdure en Argentine bloque tous les échanges. Les producteurs protestent contre la hausse des taxes à l’exportation voulue par l’Etat argentin. Ainsi les tourteaux de soja sont très chers pour des livraisons à court terme. Les Fabs passent aux achats sur l’éloigné dont les prix sont assez intéressants. En tourteaux de colza et de tournesol, les prix reculent en sympathie avec les graines. L’activité est très réduite.

PROTÉAGINEUX : inactif

Les semaines se suivent et se ressemblent dans la filière des protéagineux. Le marché est une fois de plus apathique. Les disponibilités s’aménuisent. Les cours des pois s’effritent dans le sillage des céréales chahutées par le rapport de l’USDA. Les prix des féveroles sont en revanche reconduits.

ISSUES DE MEUNERIE : déprimé

Le marché est toujours autant dépourvu d’animation sur l’ensemble de la France, en déconnexion par rapport au blé. Les cours se tassent dans un contexte de retrait progressif des acheteurs.

DÉSHYDRATÉS : marché sans vigueur

Le marché demeure étroit en luzernes déshydratées faute de vendeurs sur la nouvelle campagne. Les acheteurs sont plus attentistes dans le secteur des pulpes. L’érosion des cours s’y poursuit.

CO-PRODUITS : marchés très peu actifs dans l’ensemble

L’activité est très limitée en poudre de lait. Les échanges sont plombés par l’attente de la décision algérienne concernant son appel d’offre. Le lactosérum recule sur un marché également peu actif.

Le marché des pailles et fourrages se stabilise. Les acheteurs se fournissent au compte goutte dans l’attente de la nouvelle récolte qui s’annonce beaucoup moins chère. Le marché des PSC est calme avec quelques révisions des prix à la baisse. Les cours sont stationnaires dans le secteur des farines de poissons. Le marché évolue dans l’indifférence.

PRODUITS DIVERS : peu d’évolution

Dans le secteur des graines fourragères, les cours du ray-grass d’Italie sont les seuls à évoluer. Les prix sont haussiers en raison de la mauvaise récolte annoncée et de l’absence de reports de stock.

Tendance baissière pour l’ensemble du marché de la graineterie, les prix se réajustent doucement. Le marché des légumes secs reste ferme et calme, les acheteurs résistants aux dernières hausses.

OLÉAGINEUX : net recul du colza, moindre en tournesol.

Depuis lundi, jour de l’annonce de la progression des surfaces en soja de 18 % pour la prochaine récolte aux Etats Unis, le marché des graines de colza est dans l’incertitude la plus totale, faisant face à de très fortes variations de prix. Ceux-ci ont très nettement reculé dans le sillage du marché de la protéine outre-Atlantique, et ont perdu plus de trente euros en une semaine sur le port de Rouen. Les opérateurs ne savent plus ou donner de la tête. Les acheteurs attendent une nouvelle baisse et se retirent du marché. De leurs côtés, les vendeurs offrent quelques volumes restant de la campagne qui se termine. Certains opérateurs commencent à dénoncer les prises de position des fonds d’investissement qui « parviennent à tourner puis retourner le marché à terme en une séance », empêchant acheteurs et vendeurs de se positionner sur le marché physique. En tournesol, le recul du marché des huiles entraîne les graines vers le bas. L’inertie règne sur ce marché peu offert.

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