Négociations de l'OMC : regain de tension
« Nous sommes proches d'un accord très important. Faisons preuve de réalisme et franchissons la distance qui nous sépare encore du sommet », a lancé lundi 28 juillet Pascal Lamy à Genève où a débuté une deuxième semaine de pourparlers du cycle de Doha au niveau ministériel. Dans ce qui semblait être la dernière ligne droite, la tension est subitement montée, en particulier entre les États-Unis d'une part, l'Inde et la Chine d'autre part, qui s'accusent mutuellement d'empêcher un accord. À Genève, les points de blocage sont notamment dans le domaine agricole :
- mécanisme de sauvegarde spéciale à l'importation pour les pays en développement. Soutenue par le G-33, qui rassemble une bonne partie de ces pays (dont la Chine), ainsi que par le groupe africain, l'Inde demande que ce dispositif puisse être déclenché à partir de 10% d'augmentation du flux normal des importations, contre 40% proposés par le directeur général de l'OMC. À l'inverse, des exportateurs agricoles comme le Paraguay, l'Uruguay, le Costa Rica et le Chili s'opposent à une telle requête. De plus, la Chine a annoncé qu'elle refusait d'abaisser ses droits de douane sur le riz, le coton et le sucre pour protéger sa production nationale.
- banane. Les pays ACP ont quitté une réunion plénière pour protester contre un accord quasi finalisé entre Latino-Américains et Européens sur la baisse graduelle du droit de douane de l'UE.
- coton. La Chine a demandé l'élimination des subventions américaines, après que les États-Unis aient expliqué aux pays africains producteurs, qui réclament une réduction accélérée de ces aides internes, qu'une solution serait aussi l'ouverture du marché chinois.
- produits sensibles. Le Japon veut obtenir que le nombre de produits sensibles pour les pays développés soit limité à 8% des lignes tarifaires, et non pas 4% comme proposé par M. Lamy.