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Coopérative agricole
NatUp : un bel exercice 2019/2020 mais des perspectives plus nuancées pour le suivant

Le groupe coopératif accroit aussi sa diversification, en grandes cultures et en légumineuses/protéagineux.

Jean-Charles Deschamps, président de NatUp (à gauche), et Patrick Aps, directeur général (à droite). Tous deux portent une écharpe en lin, l'une des activités du groupe coopératif.
© NatUp

Pour son exercice 2019/2020 clos au 30 juin de cette année, le groupe NatUp a réalisé un chiffre d’affaires de 1 192 M€ (contre 1 278 M€ l’an passé). Cependant, l’excèdent brut d’exploitation (EBE) s’affiche à 41,3 M€ (35,3 M€) et le résultat net à 17,7 M€ (15,2 M€). Les activités coopératives seules s’élèvent à 629 M€ de chiffre d’affaires pour 2019/2020 avec un EBE à 19,2 M€ et un résultat net à 12,4 M€.

Cette performance globale pour l’exercice achevé en juin est obtenue notamment grâce aux diversifications engagées depuis huit ans par la coopérative, et qui représentent près d’un tiers de l’EBE aujourd’hui. NatUp a également joué sur la diversité des terroirs sur l’ensemble de son territoire. En conséquence, le groupe a été présent en 2020 dans 13 filières en grandes cultures.

Cependant, si la moisson de 2019 a été abondante et de qualité, les prix à l’export comme sur les marchés nationaux n’ont pas suivi. La crise sanitaire liée à la Covid-19, et les fermetures administratives de certains établissements de la restauration hors foyer (25 à 30 % des activités du groupe), a aussi pesé sur l’activité.

Après la réunion des coopératives Cap Seine et Interfaces Céréales en décembre 2018, « nous voulions aussi capitaliser et profiter des opportunités de notre outil portuaire rouennais » note le groupe dans sa communication. L’objectif est atteint puisque Simarex a en fait réalisé 1 Mt à l’export, un record.

Faire front au menu de 2020/2021...

Pour 2020/2021, tout part d’une récolte estivale difficile. « Les cultures ont souffert de mauvaises conditions climatiques et les rendements ont été décevants dans de nombreux territoires de la coopérative. On constate ainsi une baisse comprise entre 15 et 20 %, cependant très disparate selon les régions, voire même les parcelles » explique Patrick Aps, directeur général, qui estime par ailleurs que la collecte totale de grains pourrait être inférieure de 350 000 t à la précédente.

Pour accompagner les situations difficiles, le conseil d’administration du groupe a voté des mesures exceptionnelles. Cela concerne notamment des compléments de prix, une augmentation de la valorisation des taux de protéines du blé ou encore de la souplesse dans les contrats.

Parallèlement, les interdictions concernant certaines molécules pour le traitement des plantes conduisent à des impasses techniques, ne facilitant pas l’apparition de bons rendements pour les cultures.

Autre point difficile pour l’exercice en cours, l’interdiction, le 24 octobre 2019 par le tribunal administratif de Rouen, d’exploiter le nouveau centre logistique de Vieux Manoir en Seine Maritime (stockage de produits phytosanitaires, d’oligo-éléments, de semences et de produits pour l’élevage). Le dossier n’est toujours pas réglé, avec un appel en cours déposé par NatUp. « Cela handicape fortement le service aux adhérents, tout en rajoutant des coûts imprévus de distribution » commentent les dirigeants dans leur présentation du 8 décembre 2020.

... mais aussi innover et se diversifier

En revanche, le secteur du bio poursuit son développement, avec 8 000 t de céréales collectées sur ce segment. « Le travail du grain en bio va être poussé, avec l’embauche d’une troisième personne, un technicien, pour soutenir nos 230 agriculteurs qui travaillent en bio chez NatUp. La demande de bio prend de plus en plus d’importance chez nous, aussi bien au niveau de nos adhérents que de nos clients » souligne Jean Charles Deschamps, président de NatUp.

« En productions animales, le groupe explore des solutions techniques innovantes en matière de nutrition ou économiques pour les sections spécialisées, et développe des partenariats avec des filières rémunératrices pour les éleveurs (Lidl, Bleu Blanc Cœur, Label Rouge…). Au total, ce sont désormais plus de 16 filières qui sont proposées aux éleveurs bovins, ovins ou encore en volailles plein air ».

Du côté des productions végétales, le travail de consolidation des grandes filières du groupe, comme le colza érucique (acide gras monoinsaturé), se poursuit. NatUp travaille aussi sur « une valorisation économique des pratiques bas carbone » pour la filière colza.

Le groupe coopératif cherche aussi à créer des filières de niche (lentilles, pois jaunes, blé́ dur…). A titre d’exemple, la coopérative a récolté une dizaine d’hectares en sorgho cette année et a prévu d’en planter 1 000 pour la prochaine campagne. « En féverole, on est confronté aujourd’hui à un problème de bruche sans solution de traitement à l’heure actuelle » précise aussi Patrick Aps. D’autres diversifications concernent notamment le chia, le quinoa ou encore l’avoine.  Enfin, de nouvelles productions sont testées sur le plan agronomique et dans la recherche de débouchés pérennes pour élargir ce spectre.

Projet NatUp 2025

Enfin, la coopérative a présenté un projet à horizon 2025, qui a pour « objectif d’accélérer la transformation du groupe, de mobiliser tous les acteurs autour d’initiatives engageantes et de répondre aux enjeux de performance financière, de durabilité, de résilience et de différenciation ». Il s’articule autour de quatre axes : en premier lieu, un engagement rénové, créateur de valeur pour toutes les parties prenantes ; ensuite, une excellence opérationnelle au service de la sécurité et de la performance ; troisièmement, une croissance et un développement du groupe portés par l’innovation et, enfin, une culture de la résilience.

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