Morte saison sur le marché des engrais
NON SURPRENANT, l’entrée en morte saison ne va pas permettre cette année de retrouver les niveaux de prix de l’an dernier.
Pression maintenue sur les prix des engrais
En effet, la flambée des matières premières –énergétiques en premier lieu – continue plus que jamais à plomber les cours des engrais azotés, phosphoriques et potassiques, notamment ceux de l’ammonitrate. Ainsi, les fabricants se basent d’ores et déjà sur des hausses de cinq euros la tonne par mois. En ammonitrate 33.5, les prix ont donc subi un bond de 23 centimes d’euros par rapport à ceux de l’an dernier à la même époque où ils se situaient à 178 euros la tonne.
Dans ces conditions, les agriculteurs sont forcément attentistes, les yeux rivés sur leurs récoltes qui pour l’instant ne s’annonçaient pas si mal. Les fortes chaleurs de ces derniers jours, et le manque d’eau dans certaines régions, risquent néanmoins de remettre en cause ces perspectives prometteuses, en raison des risques d’échaudage. Mais il est évidemment trop tôt pour faire des prévisions. Quoi qu’il en soit, les prises de position des distributeurs pour la nouvelle campagne sont extrêmement timides. L’attentisme règne dans les campagnes françaises.
Les dernières tendances de l’Union nationale des industries de la fertilisation, concernant les livraisons d’engrais (cf. encadré ci-dessus), confirment cette analyse : sachant que les agriculteurs, contraints à mieux « raisonner » leurs apports d’azote – tout en essayant de réduire la facture –, mesurent de près les reliquats azotés, la prochaine campagne de commercialisation sera liée à ces résultats.
Des reliquats d'azote élevés dans les sols font baisser les doses d'engrais À fin février 2006, le retard des livraisons pour cette campagne s'accentue pour l'azote qui recule de 6 %, alors qu'il se réduit légèrement pour les phosphates (-10 %) et le potassium (-14 %) par rapport à la même date l'an dernier. Selon l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), les reliquats d'azote minéral (N) mesurés en sortie d'hiver dans la moitié Nord de la France indiquent un surplus moyen de 10 à 15 kg N/ha dans les sols. De plus, l'hiver rigoureux a retardé la reprise de végétation. Les agriculteurs ont reporté d'un mois en moyenne le premier apport d'azote tout en le réduisant significativement. Ceci prouve que l'ajustement des apports aux conditions de sol et de climat est une pratique désormais largement adoptée pour gagner en efficacité avec l'azote minéral.