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Assemblée générale d’Orama
Michel Barnier « se retrouve » sur la vision de l’agriculture portée par Orama

Invité à Troyes , Michel Barnier a défendu l’intervention et la préférence communautaire à quelques semaines de la présidence française de l’UE

 

RETOUR EN GRACE. « En vous écoutant, je me suis retrouvé sur la vision de l’agriculture que vous portez : celle d’une agriculture de production permettant de répondre à l’augmentation de la demande alimentaire », a déclaré Michel Barnier, introduisant son discours devant les producteurs de grandes cultures réunis à Tours le 10 juin.

A quelques semaines de la présidence française de l’Union européenne, l’invitation du ministre par Orama dans le cadre de son assemblée générale n’avait rien d’anodine. Objectif de l’opération : faire passer quelques messages au gouvernement à l’approche d’une échéance de la plus haute importance pour l’agriculture française. L’heure est donc à la réconciliation entre le ministre de l’Agriculture et Orama. L’an passé, l’interdiction du Mon 810 annoncé par Jean-Louis Borloo, le jour de la venue de son homologue de l’Agriculture à Tours, avait valu à ce dernier un accueil des plus cinglant. De nombreux dossiers ayant évolués dans le sens d’Orama, notamment celui des OGM à l’origine du couac précédent, et surtout l’approche de la présidence française de l’UE à l’heure du bilan de santé de la Pac, ont favorisé ces retrouvailles. Orama, qui depuis plusieurs mois s’inquiète de la disparition des outils de régulation des marchés de la Pac, a été entendu par Michel Barnier, qui a su les rassurer sur de nombreux points, mais aussi leur adresser quelques messages moins agréables.

Défendre l’intervention, la couverture de risques et la préférence communautaire

Sujet phare de cette assemblée générale, au coeur des inquiétudes d’Orama, le système de régulation de l’intervention a trouvé, semble-t-il, un farouche défenseur en la personne de Michel Barnier. « Il n’y a pas de fatalité à démanteler tous nos outils de régulation des marchés. Je pense bien sûr à l’intervention. Je connais votre position sur la proposition de la Commission. C’est aussi la mienne », a assuré le ministre, qui en fait l’une de ses « priorités ». Si les arguments du maïs hongrois ou du seigle allemand ont fait long feu dans l’argumentaire de la Commission, Michel Barnier estime que la négociation « ne fait que commencer » et que la France devra justement faire des propositions « pour que cette intervention ne constitue pas un débouché régulier pour certains ». Et de résumer sa position : « Sans intervention, il ne peut y avoir de politique agricole ».

Autre principe majeur pour le ministre, la mise en place d’instruments de couverture de risques, « dans un environnement de plus en plus placé sous le signe de la volatilité ». « Nous avons convaincus au moins pour les risques climatiques et sanitaires », a-il assuré. « Et demain, pourquoi ne pas prendre en compte le risque prix ?», a proposé Michel Barnier. Enfin, il a rappelé son attachement à la « préférence communautaire » qui « traduit un mode d’alimentation que nous ne voulons pas désinfecter au chlore ». A ce sujet, les négociations de l’OMC seront cruciales. «Une conclusion sur les bases actuelles, c’est pour l’Europe un marché de dupes, et pour les pays en développement, une catastrophe», a dénoncé Michel Barnier, qui préfère, « l’absence d’accord à un mauvais accord ».

En phase sur les biocarburants, mais quelques remontrances tout de même

D’autres sujets ont été abordés par le ministre, comme celui des biocarburants, sur lequel il a déclaré « ne pas avoir d’états d’âme ». « La politique que nous avons mise en place en Europe est équilibrée tant sur le plan économique qu’écologique, ou encore agronomique », a expliqué le ministre. Toutefois, s’il s’est montré en phase avec Orama sur de nombreuses questions, il a tenu a rétablir certaines vérités. « Face à l’augmentation de vos prix, vous mettez en avant le renchérissement de vos charges. Mais c’est aussi vrai, et surtout vrai, dans d’autres secteurs, et notamment dans les filières animales, qui en plus de l’augmentation du prix de l’énergie prennent de plein fouet celle de l’alimentation animale ». Rien de bien méchant puisque le ministre a été convié pour le sommet du végétal qui se tiendra les 21 et 22 janvier prochains. L’occasion de faire le point sur la présidence française de l’UE et sur le bilan de santé de la Pac. Son accueil ne sera peut-être pas aussi cordial que cette année.

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