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Meunerie : « La montée en gamme pour sortir de l’ornière »

Lionel Deloingce, président de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF), fait le point sur la situation de la meunerie française, suite à la convention annuelle, le 22 juin à Deauville (Seine-Maritime).

Lionel Deloingce, président de l'Association nationale de la meunerie française
© Rodolphe de Ceglie

LD-LPM : La situation de la meunerie française s’améliore-t-elle entre 2016 et 2017 ?

Lionel Deloingce : Le résultat net de la meunerie française s’améliore légèrement, passant du négatif au positif. Ceci grâce à la bonne qualité de la récolte 2017, au CICE qui, nous l’espérons, se transformera en baisse de charges. Mais les problèmes de fond restent les mêmes, à savoir la compétitivité des meuniers, pénalisée par la taxe Farine, qui engendre une taxation supérieure de 5 % environ de notre secteur par rapport à l’agroalimentaire. Pour sortir de l’ornière, en plus de la supprimer, il faut monter en gamme, afin de répondre aux attentes des consommateurs, objectif énoncé lors des EGalim. Sur les 5,5 Mt de blé consommées par an par la meunerie française, près de 20 % sont contractualisés sous forme vertueuse (respectant des critères de durabilité, environnementaux, etc.). Il faut relever cette proportion dans les années à venir, par exemple à 50 %, pour améliorer la qualité du blé hexagonal. Ceci permettra de mettre en avant l’expertise française et de générer de la plus-value, que ce soit sur le marché intérieur ou à l’export. Il est aussi important que tous les maillons de la chaîne participent aux gains de compétitivité de la filière céréalière, de l’amont à l’aval. C’est pourquoi j’ai tenu à ce que Jean-François Loiseau et Rémi Haquin soient présents à la convention annuelle de l’ANMF, le 22 juin.

 

LD-LPM : Sur la taxe Farine, Jean-Michel Soufflet, président du groupe Soufflet, se disait favorable à son relèvement pour les filières non durables et à sa suppression pour celles durables, n’est-ce pas en contradiction avec le souhait de l’ANMF ?

L. D. : Il ne faut pas mal interpréter ses propos. Pour en avoir discuté avec lui et ses collaborateurs, ils ont la même priorité que nous, à savoir la montée en gamme, sans discriminer les opérateurs entre eux. Pour cela, il s’agit d’aider ceux qui sont moins vertueux à le devenir plus. Si suppression de la taxe il y a, ce doit être réinvesti dans la compétitivité du secteur, pour développer de meilleurs produits.

 

LD-LPM : Quid de la volonté des sénateurs de mettre en place une révision automatique des prix par le fournisseur en cas de fortes variations des cours des matières premières entrant à plus de 50 % dans un produit fini ?

L. D. : Il est normal de vouloir soutenir les revenus des agriculteurs. Mais des outils existent déjà pour couvrir la volatilité des prix comme le contrat blé tendre Euronext. Nous négocions des primes indexées sur le marché à terme, garantissant le revenu des vendeurs. Nous contractualisons en général sur de longues périodes (12 mois) et cette stratégie est adossée à celle des acheteurs de farine. Cette mesure ne nous paraît donc guère utile. Si elle nous était imposée, cela engendrerait des problèmes d’organisation.

Propos recueillis par Kévin Cler

 

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