Meunerie d’exportation
Les meuniers exportateurs français défendent leurs intérêts auprès des autorités européennes dans le cadre des négociations en cours entre l'UE et les pays ACP. L'objectif est de libéraliser 80 % des échanges entre l'UE et les six zones économiques regroupant les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Il s'agit de remplacer ainsi le système de préférence commerciale non-réciproque existant, jugé discriminatoire par les autres pays en voie de développement et déclaré non-conforme aux règles de l'OMC. La période transitoire de négociation accordée par l'OMC doit s'achever à la fin de l'année. Mais peu de pays ont transmis leurs offres. Seuls quelques uns ont listé les produits qu'ils souhaitent voir exclus de la libéralisation pendant une période qui peut aller jusqu'à 25 ans. Parmi ces produits, on retrouve la farine et le blé. Le sujet est éminemment sensible dans ces pays qui craignent de voir leurs productions agricoles et leurs industries mises en danger par l'ouverture de leurs marchés. Ces négociations sont d'autant plus difficiles qu'elles supposent que chaque zone adopte une fiscalité harmonisée en préalable à tout accord. En parallèle, les ONG montent l’opinion publique contre ces accords en affirmant que l’UE exportera massivement vers la zone ACP des produits plus travaillés et subventionnés. Pour repousser les échéances, elles jouent sur les peurs. Pourtant, sans offre, les pays ACP risquent de perdre les tarifs préférentiels dont ils bénéficient pour exporter vers l'UE.
En participant à ces négociations, le Symex espère lever les obstacles à l'importation de farine dans ces pays. Avec la hausse des prix de blé, certains marchés sont en situation de pénurie (cf. notre édition du 20/09/07). Or, le marché du blé conserve une tendance haussière. Les causes étant structurelles, chacun doit s'adapter à cette nouvelle situation. Comme le souligne le Symex, les exportations de farine française ne bénéficient plus de restitution à l'export, et donc ne menacent pas l'activité des meuniers locaux. Les entreprises adhérentes du syndicat « veulent simplement conserver leurs parts de marché, qu'elles estiment menacées ». L'intégration régionale pourrait en effet aboutir à une harmonisation tarifaire sur les niveaux de protection aux frontières les plus élevés d'une même zone. Les français « ne sont pas dans une position offensive ». Ils espèrent que leurs arguments seront entendus par la Commission européenne.