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Marchés à terme : vers un contrat soja sud-américain unique

Les marchés à terme agricoles sud-américains ont fusionné et changé de nom. En Argentine, il s’appelle A3 Marchés depuis mars dernier, en référence ouverte au B3 brésilien.

La place de Mai, à Buenos Aires, et la Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif national.
La place de Mai, à Buenos Aires, et la Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif national.
© Marc-Henry André

Depuis mars 2025, les marchés à terme argentins de Buenos Aires (Matba) et de Rosario (Rofex), regroupés depuis 2019, ont intégré le Marché ouvert électronique, marché obligataire local, en donnant naissance à une plateforme unique baptisé A3 Marchés (A3 Mercados), ou plus simplement A3.

Du marché Matba-Rofex au marché A3

« "A" pour Argentine et "3" pour nos trois marchés fondateurs », explique Andrés Ponte, le vice-président d’A3. Ce nom fait aussi référence au marché brésilien B3, appelé ainsi depuis la fusion en mars 2017 des marchés BM&F et Bovespa avec le Cetip

Les contrats échangés sur le Matba-Rofex ont porté en 2024 sur une valeur équivalente à 66,4 millions de tonnes (Mt) de grains. Il s’agit surtout de contrats de soja (équivalent à 31,7 Mt), et de contrats de maïs (24,2 Mt) et de blé (10,5 Mt). Ce volume d’affaires 2024 correspond environ à la moitié de la récolte annuelle argentine de grains d’environ 130 Mt de soja, maïs, tournesol, blé et orge. C’est une miette comparée aux volumes du CBOT de Chicago.

Les volumes traitées sur A3 sont minimes face à ceux du CBOT.

Hernán Derva, courtier en grains au sein d’une maison de négoce de Rosario, Barrilli SA, estime que les opérations qu’il gère portent, en volume, pour moitié sur des contrats de vente physique, « actés par téléphone, à l’ancienne », et pour moitié sur des contrats à terme sur le marché Matba-Rofex, désormais appelé A3.

« La pandémie de Covid-19 en 2020 a accéléré un changement d’époque qui a vu disparaître les opérations vis-à-vis dans l’enceinte de la Bourse de Rosario. Tout passe désormais par téléphone. Sur les marchés à terme, la fusion du Matba et du Rofex nous a facilité le travail. Il y a désormais un volume de liquidités suffisant sur toutes les positions [espèce de grain, NDLR], pour que nous n’ayons plus à les attendre pour modifier nos portefeuilles-client à notre guise », dit-il.

Le contrat à terme du soja états-unien non représentatif du soja sud-américain

La très forte hausse de la production de soja au Brésil expliquerait, selon lui, le regain d’intérêt pour un éventuel contrat soja sud-américain de référence régionale unique.

« En l’an 2000, le Rofex avait déjà créé un tel contrat, rappelle le courtier argentin. Cette initiative fut de courte durée, faute d’intéressés. Mais le contexte actuel est porteur. « Les volumes de soja récoltés en Amérique du Sud sont bien plus importants qu’aux États-Unis. Le sort d’un tel contrat soja Cône Sud est entre les mains des industriels, notamment chinois », assure-t-il.

Le sort du contrat à terme soja sud-américain dans les mains des industriels chinois.

« Comment continuer à nous fier aux cours du soja de Chicago, nous, les exploitants sud-américains, qui en produisons bien plus que les farmers des États-Unis? Nos marchés devraient être formateurs de prix et non récepteurs de ceux du CBOT de Chicago », a déclaré le céréalier argentin Pedro Vigneau, en marge du sommet, tenu le 24 avril à Buenos Aires, des parlementaires sud-américains (une cinquantaine de sénateurs et députés) acquis à la cause agricole. Un évènement clef dans le contexte de tractations autour de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Parmi leurs objectifs, outre celui de faire valoir leurs propres critères environnementaux face à l’Union européenne, figure celui de créer une place de marché régionale commune qui rivaliserait avec le CBOT de Chicago en tant que référence mondiale des cours du soja et du maïs.

Or, les fusions récentes des marchés à terme agricoles du Brésil et de l’Argentine, chacun de leur côté, augurent leur rapprochement avec pour effet attendu la création d’un contrat de soja de référence régionale unique.

Lire aussi : L’Argentine exporte ses blés vers le Brésil et l’Asie, en l'absence du Maghreb

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