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Marchés préoccupés par la morosité économique

BLÉ TENDRE : activité concentrée sur l’ancienne récolte 
Les besoins des meuniers sur la fin de campagne pourraient avoir été sous-estimés. S’attendant à une détente après l’arrivée à échéance du contrat mai, ceux-ci se faisaient assez discrets sur le marché. Mais les vendeurs résistent alors que les disponibilités sont de plus en plus limitées. Les meuniers se manifestent pour assurer la soudure entre les deux campagnes. La fermeté des cours de la protéine sur le rapproché conduit les fabricants d’aliments à privilégier le blé plutôt que le maïs en formulation. La demande est donc d’une manière générale assez présente sur juin-juillet, sans être débordante pour autant, surtout à la veille d’un nouveau pont. Notons que les consommateurs du nord de l’UE restent confrontés à des problèmes logistiques. Ils peinent à trouver des camions. Focalisés sur la campagne actuelle, les acheteurs, qui tablent sur une détente des prix, tendent à délaisser la prochaine. De leur côté, les vendeurs ne sont pas pressés de s’engager. Des affaires se sont néanmoins traitées à la faveur de la détente des cours sur l’ensemble des compartiments du marché en fin de semaine 19, y compris à destination de l’Espagne. Les inquiétudes macroéconomiques et les bonnes conditions de cultures aux États-Unis ont en effet eu tendance à peser sur les prix. Mais les marchés à terme, Chicago en tête, se sont ressaisis mardi. Ils ont tiré le physique à la hausse, refroidissant de fait les acheteurs. Les opérateurs sont également attentifs au temps sec en Russie et au Kansas. Notons que la crise européenne, revenue sur le devant de la scène, pèse aussi sur le niveau de l’euro. Une donnée favorable aux exportations françaises. 

BLÉ DUR : plus ferme sur la NR
Les cours en ancienne récolte sont baissiers sur le portuaire. Mais la morosité sur les places boursières n’incite guère les acheteurs à faire du zèle. L’activité est très ralentie sur l’ancienne comme la nouvelle récolte, en raison également des nombreux jours fériés en ce mois de mai.
Par ailleurs, FranceAgriMer souligne que les pluies sont bénéfiques à la montée de talles. Les cours, en départ, se raffermissent tout de même sur la nouvelle récolte.

MAÏS : petits achats de compléments
Les cours ont pâti de la nouvelle révision à la hausse, par le département américain à l’Agriculture (USDA), de l’estimation de la production mondiale. Pénalisés par ailleurs par les mauvais indicateurs économiques et l’avancée des semis US, les prix se sont néanmoins repris mardi sur Chicago sur fond de demande chinoise. En France, le marché est ralenti sur le portuaire, comme en départ. Quelques petits tonnages ont néanmoins été traités. La nutrition animale procède en effet toujours à des achats de compléments sur mai-juin. Par ailleurs, l’AGPM relevait dans sa note hebdomadaire diffusée le 14 mai, la concurrence de l’offre mer Noire, serbe et roumaine, sur le nord de l’UE. Du côté des fondamentaux, hormis dans les terres longues à ressuyer, les semis se seraient accélérés la semaine dernière selon l’association de producteurs. Néanmoins, comme le rappelait FranceAgriMer dans son Céré’Obs, pour la semaine du 1er au 7 mai, l’excès d’humidité des sols et le déficit de températures ont pénalisé l’état des cultures.

ORGES : des affaires en OBP
L’activité est inexistante sur l’ancienne récolte en orge de brasserie. Les échanges se limitent aux orges de printemps récolte 2012. D’après Céré’Obs, le temps frais ralentit le développement des stades, alors que les précipitations sont favorables à l’installation des cultures d’orges de printemps. L’offre est très limitée sur l’ancienne récolte en orge de mouture.

TOURTEAUX : petite détente
Les prix des tourteaux de soja, de colza et de tournesol se détendent légèrement. Cependant, les prix restent globalement élevés, ce qui décourage les acheteurs.

PROTÉAGINEUX : l’offre se raréfie en ancienne récolte
Les cours des pois protéagineux renchérissent, tirés par les places portuaires. L’offre en ancienne récolte se raréfie, et l’activité sur les marchés est réduite. Les cours des féveroles sont quasiment tous incotés.

ISSUES DE MEUNERIE : fermeté
Sur le marché de Paris, les prix des sons fins, de la farine basse et du remoulage demi-blanc s’apprécient, tandis que ceux des pellets restent inchangés. Le marché est soutenu, avec une demande très présente mais une offre toujours aussi limitée. La province suit la tendance parisienne, mais le manque de disponibilités se ressent davantage sur la moitié sud du pays.

DÉSHYDRATÉS : reconduits
En luzernes comme en pulpes de betteraves, les cours sont reconduits. L’activité est extrêmement limitée, car les clients sont déjà couverts et n’effectuent pas de rachats complémentaires.

COPRODUITS : recul des drêches dans le sillage des céréales
Cette semaine, la poudre de lait a nettement renchéri sur le rapproché, les opérateurs apparaissant short en alimentation animale. En lactosérum, la cotation est reconduite sur le disponible, sur un marché peu animé. Cependant, sur les longueurs, une tendance haussière semble se dessiner, dans le sillage du marché hollandais. Les prix des drêches cèdent du terrain dans le sillage des céréales. Le gros de l’activité consiste à gérer les urgences. Les échanges sont concentrés sur le rapproché. En PSC, les cours du citrus et du corn gluten feed évoluent sur un marché étroit. Il n’y a pas de vendeurs sur les échéances à court terme, donc l’activité est plus ou moins arrêtée. Les cotations des pailles et fourrages n’enregistrent pas de variation. L’activité diminue à cause du manque d’offre, malgré une demande maintenue en raison du mauvais temps. Les opérateurs sont dans l’attente de la nouvelle récolte.

PRODUITS DIVERS : renchérissement des farines des poissons
En graineterie, les cours se réajustent, toujours dans un contexte de réapprovisionnement classique. Le marché est calme. Concernant les légumes secs, seuls les pois chiches de petits calibres sont très fermes, les autres articles demeurent stables. L’activité est médiocre. En farines de poissons, les prix sont toujours dans une tendance haussière –accentuée par la baisse de l’euro– sur un marché où l’offre mondiale est en repli alors que la demande ne l’est pas.

OLÉAGINEUX : la baisse du prix du pétrole fait chuter les cours 
Les prix du colza et du soja ont reculé dans le sillage du baril de pétrole, dans un contexte économique mondial morose. Le dynamisme de l’économie chinoise a été remis en question, ce qui a participé à plomber les cours. Selon Commerzbank, les prix de la graine de soja ont perdu 8 % depuis le début du mois. La bonne avancée des semis de soja aux États-Unis pèse également sur les cours. Au 13 mai, 46 % des objectifs ont été atteints. Sur les marchés physiques français, les volumes échangés sur l’ancienne récolte sont limités. Les fondamentaux restent tendus avec la production mondiale 2011/2012 de soja revue à la baisse par l’USDA à 236,8 Mt, suite aux moindres récoltes sud-américaines. En effet, la récolte brésilienne 2012 a été dégradée à 65 Mt et celle d’Argentine à 42,5 Mt. En France, les précipitations tombées ces derniers jours ont ralenti les semis de tournesol, et certaines parcelles pourraient être ressemées dans les Pays-de-la-Loire. La cotation mensuelle de la graine de lin tracée est baissière sur la fin de campagne et reconduite en nouvelle récolte sur un marché attentiste. 

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