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Marchés en quête d’orientation nette

BLÉ TENDRE : très peu d’engagements sur un marché incertain 
Les cours du blé affichent un recul sur la semaine. Une tendance qui traduit surtout un manque d’intérêt. Les craintes suscitées par la crise de la zone euro, que les différents remaniements gouvernementaux en Grèce et en Italie n’ont pas fait disparaître, empêchent l’industrie de se projeter dans le moyen et long termes. Ainsi, peu d’affaires se sont traitées cette semaine, d’autant qu’une certaine rétention se fait sentir. La nutrition animale procède à quelques achats pour des livraisons rapprochées (de novembre à mars) tandis que la meunerie, sans être absente, ne participe que ponctuellement à l’activité sur la seconde moitié de campagne pour de petits compléments.
Sur la scène internationale, les productions françaises sont toujours trop chères face à la concurrence de la mer Noire. La semaine passée, l’Egypte a acheté 240.000 t de blé mer Noire, suivie de l’Arabie saoudite qui a commandé 150.000 t et de la Corée du Sud pour 110.000 t. Les opérateurs attendent l’Algérie qui est à la recherche de blé pour des livraisons en janvier. Côté fondamentaux, les productions australiennes très touchées par les précipitations pourraient s’en tirer sans problème de qualité, selon GrainCorp Ltd. D’autre part, les cultures dans l’ouest européen profitent d’un temps clément, mais pourraient pâtir du gel cet hiver alors que la levée s’avère précoce. 

MAÏS : petits achats des Fabs
L’activité est très ralentie sur le portuaire. Dans le Sud-Ouest, le marché s’anime d’un courant régulier à destination de l’Espagne pour de petits besoins de réapprovisionnement. La nutrition animale est présente pour des achats à court terme. L’amidonnerie quant à elle est absente du marché.

BLÉ DUR : sans changement
Le marché reste peu sollicité. Les prix cèdent du terrain.

ORGES DE MOUTURE : le marché ouvre un œil
Le marché de l’orge fourragère, jusqu’ici fortement délaissé, retrouve quelques couleurs cette semaine dans certaines régions. Les prix affichent une baisse plus prononcée sur le portuaire. Dans le Sud-Ouest, les disponibilités sont au plus bas. Les consommateurs, qui le doivent vraiment, sont contraints de s’approvisionner dans le Centre, et donc d’y mettre le prix.
ORGES DE BRASSERIE : des affaires en hiver 2012
Les semis d’hiver étant réalisés, les producteurs se manifestent sur la récolte 2012 permettant une bonne activité. En printemps, la demande est là, mais les vendeurs, échaudés par les problèmes d’exécution recontrés sur la campagne actuelle, ne suivent pas. Notons que les prix sur 2011/2012 sont à parité sur le fob Creil et le fob Moselle où l’offre en 11,5 % de protéines maxi est inexistante.

TOURTEAUX : un marché pénalisé par les basses eaux sur le Rhin
Les cours des tourteaux de colza ont suivi cette semaine la tendance baissière du tourteau de soja. Ce dernier imite la fève sur le marché à terme de Chicago. Les prix du tourteau de tournesol sont quant à eux stables à haussiers. Les échanges sont actuellement très handicapés dans la région du Rhin compte tenu du phénomène de basses eaux très présent qui vient surenchérir les marchandises. Les opérateurs doivent actuellement payer une prime de 7 €/t pour pouvoir embarquer des tourteaux sur le Rhin. Cette prime pourrait même passer à 12 €/t.

PROTÉAGINEUX : évolution disparate
Le marché des pois et des féveroles est complètement arrêté. Les opérateurs peinent à évaluer les articles qui ne suscitent aucun intérêt acheteur.

ISSUES DE MEUNERIE : nouveau raffermissement des cours
Les cours des issues de meunerie continuent sur leur lancée haussière de ces deux dernières semaines, mais dans de moindres proportions. De fait, la demande s’essouffle et se limite au rapproché. Les fabricants d’aliments prennent leurs précautions en vue de la trêve des confiseurs de fin d’année.
 
DÉSHYDRATÉS : quelques affaires 
Les cours des pulpes de betterave et luzernes déshydratées sont réconduits. Le marché est globalement calme. Quelques affaires se traitent tout de même sur le novembre-décembre.

COPRODUITS : activité (très) limitée
Le marché de la poudre de lait évolue très peu cette semaine. Les échanges sont rares, comme en lactosérum, dont la cotation est reconduite. En PSC, les cours du citrus se raffermissent alors que ceux du corn gluten feed sont sans grande évolution. Les acheteurs cherchent à se couvrir sur le rapproché alors que les marchandises ne sont offertes qu’à partir de janvier. Concernant les drêches, les prix sont haussiers en blé et baissiers en maïs. Il y a peu d’affaires, l’intérêt acheteur se portant davantage sur le marché du soja. En pailles et fourrages, le marché enregistre une demande régulière sans être pressante dans le Nord-Est. Les cours se sont consolidés.

PRODUITS DIVERS : rien à signaler
En graineterie, les cours se réajustent au gré des arrivages de marchandises plutôt que du niveau d’activité. La clémence du temps ne joue de fait pas en la faveur de l’oisellerie. Le marché des semences fourragères est arrêté et les cours reconduits. Concernant les légumes secs, les lentilles canadiennes sont en baisse. Les autres prix évoluent dans une marge étroite, sur un marché toujours aussi calme. Quant aux farines de poissons, les cours se raffermissent dans le sillage des devises, dans l’attente du redémarrage des pêches le 23 novembre au Pérou.
L’offre en orges de bonne qualité se concentre sur quelques régions, notamment du sud de Paris, mais également en provenance du Royaume-Uni. Enfin, les disponibilités en orges protéinées sont toujours au rendez-vous mais la demande non.

OLÉAGINEUX : stagnation en colza, progression en tournesol 
Les cours du colza sont en retrait mais semblent avoir atteint un niveau plancher. En cause, le transfert d’activité du colza vers le tournesol. Cependant, la fermeté de la graine de soja sur Chicago, suite aux rumeurs d’importations massives de fèves américaines par la Chine, pourrait inverser la tendance. Côté fondamentaux, la récolte australienne de canola, bien que révisée à la hausse (2,63 Mt), reste compromise par de fortes précipitations. En Ukraine, les semis de colza, estimés inférieurs à l’an dernier, sont fragilisés par des conditions climatiques défavorables. Quant aux surfaces allemandes, elles sont en légère progression sur l’an dernier (1,32 Mha). En tournesol, les cours continuent leur progression, à la faveur d’une bonne demande. Ils profitent aussi des intempéries en Russie qui ralentissent l’avancée des cultures. L’ascension fulgurante des cours de l’huile de palme à Kuala Lumpur soutient également le tournesol : les opérateurs sont inquiets quant au niveau de la production (spectre d’El Nina) et de la consommation (hausse en Chine et Inde, quid en Europe ?). Par ailleurs, l’Ukraine table sur une récolte record de tournesol (8,8 Mt).

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