Marché des engrais : relâchement de la tension sur les prix des produits azotés

Après la flambée des cours des engrais en réaction à l’invasion de l’Ukraine fin février, le mois d’avril enregistre un relâchement des prix. Ce repli, analysé comme une correction baissière, touche surtout les produits azotés. En cette fin de campagne, les cours de l’ammonitrate sont revenus à un niveau d’avant le conflit russo-ukrainien, résultant de la reprise d’activité des usines européennes, et aussi d’une demande en retrait de la part des distributeurs : couverts, les agriculteurs ont aussi modéré, reporté ou substitué leurs achats, et sont en attente des prix de la nouvelle campagne pour se positionner.

Mi-avril, le groupe norvégien Yara a relancé son site du Havre, producteur d’’ammoniac et d’urée, après un arrêt de trois semaines. Le prix du gaz multiplié par quatre ou cinq l’avait contraint à stopper son activité le 9 mars par souci de rentabilité. Déjà, la forte tension sur les cours du gaz amorcée fin 2021 avait ralenti la capacité de production des usines d’engrais en Europe. La situation de ces unités de production, à la recherche de solutions alternatives, reste pour autant fragile dans ce contexte.

La solution azotée et l’urée sont eux aussi baissiers, en réaction à une demande mondiale également affectée par cette inflation, et amorçant des périodes creuses comme en Amérique du Sud. Les producteurs égyptiens et algériens d’urée ont eux aussi lâché du lest sur les prix pour relancer l’export.

Quant aux engrais russes, ils sont absents des marchés occidentaux, comme ceux des Chinois qui privilégient leur marché intérieur. Par conséquent, sur le marché mondial, les prix engrais phosphatés et potassiques restent très fermes mais stables, et sur le marché européen, la baisse de l’euro face au dollar risque de maintenir cette tension.