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Marché de la luzerne déshydratée : les voyants au vert

La production française de luzerne déshydratée entre 2016 et 2017 a progressé de 4,1 %, à 850 000 t, selon Coop de France Déshydratation. Le syndicat se réjouit de la bonne dynamique de la demande nationale et internationale.

Un vent d’optimisme souffle sur le marché de la luzerne déshydratée française. « L’érosion des surfaces de luzerne a pris fin. […] Nos usines de déshydratation sont quasiment saturées », a déclaré Éric Masset, président de Coop de France (CdF) Déshydratation le 6 février à Paris. Selon les données du syndicat, la production française 2017 s’élève à 850 000 t, en hausse de 14,1 % par rapport à l’année précédente (cf. graphe). Ce niveau de production se rapproche de celui « observé avant la baisse des aides de la Pac », se réjouit Serge Faller, directeur général de Désialis. La météo favorable à la culture de la luzerne a, bien entendu, joué dans la croissance du marché national, mais les experts de CdF Déshydratation y voient une tendance de fond : hausse de l’intérêt national, européen et mondial pour la protéine et les atouts agronomiques de la plante.

Hausse de la demande de l’Arabie saoudite en 2019

En plus des éleveurs laitiers français, les consommateurs du nord de l’UE, notamment les belges, sont friands des produits hexagonaux, rapportent les experts de CdF Déshydratation. Au niveau mondial, l’Arabie saoudite, intéressée notamment par la luzerne déshydratée sous forme de balles, va stopper sa production locale pour préserver ses ressources en eau en 2019. Ceci « va engendrer un supplément de demande mondiale de 2 à 3 Mt », estime Éric Guillemot, directeur de CdF Déshydratation. L’Iran est également une destination intéressante. « Nous devrions y envoyer nos premiers lots fin 2018 », indique Serge Faller. L’Asie est un marché dynamique selon ce dernier. « Le Japon et la Corée sont intéressés par les pellets. […] Nous avons envoyé des balles de luzerne au Bangladesh il y a quelques semaines, et aux Philippines il y a trois mois. » Tous ces éléments font que la France a exporté 49 % de sa production sur l’UE et les pays tiers en 2017, selon les dirigeants du syndicat. Afin de répondre aux besoins des pays clients, Serge Faller souhaite qu’environ 50 % de la production française se fasse sous forme de pellets et les autres 50 % sous forme de balles dans les deux-trois ans à venir, contre 70 %-30 % aujourd'hui environ. La balle est certes onéreuse à produire, mais est vendue entre 10 et 30 €/t plus cher que les pellets, rappelle le directeur général de Désialis.

Pour 2018, les surfaces françaises de luzerne « devraient progresser de 1 à 2 % par rapport à 2017. Néanmoins, il faut se méfier des inondations, qui pourraient affecter la production, dans l’Aube notamment », alerte Éric Guillemot. Dans le cadre des EGalim, CdF Déshydratation espère une hausse des surfaces de luzerne de 40 000 ha sur la période 2020-2030, en fonction de la construction d’éventuelles nouvelles usines. Concernant la filière bio, la production hexagonale de luzerne déshydratée 2017 a atteint 35 000 t. « Nous sommes déficitaires de 8 000 à 10 000 t », commente Serge Faller pour qui l’autosuffisance est un objectif.


 

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