Aller au contenu principal

Maïs : une production mondiale réévaluée

DANS SON DERNIER rapport paru le 29 septembre, le Conseil international des céréales (CIC) indique que la production mondiale de maïs en 2005/2006 est estimée à 665,8 Mt (contre 706,3 Mt en 2004). Le chiffre fait 4,4 Mt de plus qu’en août, car les meilleures perspectives de récolte avancées pour les Etats-Unis, le Canada, le Brésil, l’Indonésie et l’Ukraine n’ont été qu’en partie compensées par la baisse des estimations pour l’Union européenne, le Mexique et le Nigéria.

Réajustement de la production à la hausse

Dans l’Union européenne, les prévisions de production marquent une baisse de 0,3 Mt sur le mois dernier et s’établissent à 48,5 Mt (53,7 Mt). En France, les restrictions d’eau sur les terres irriguées et une humidité insuffisante ailleurs ont nui aux rendements et contraint certains agriculteurs à couper leur maïs en guise d’ensilage. De ce fait, les estimations de production ont encore été abaissées, cette fois de 0,8 Mt, et portées à 13,2 Mt (16,4 Mt). Les estimations avancées pour l’Allemagne ont été rognées de 0,1 Mt et portées à 4,0 Mt (4,1 Mt) car les rendements ne devraient pas égaler ceux de l’an dernier. Les estimations de récolte pour la Hongrie et l’Italie sont inchangées, respectivement placées à 8,5 Mt (8,3 Mt) et 9,3 Mt (10,8 Mt), alors que celles formulées pour l’Espagne ont été relevées de 0,5 Mt et portées à 3,8 Mt (4,2 Mt), sur la base de chiffres officiels de rendement révisés.

Aux Etats-Unis, la moisson était achevée à 18 % au 25 septembre, en légère avance sur l’an dernier et cadence proche de la moyenne quinquennale. Les premiers rapports de moisson suggèrent des rendements plus élevés que prévu dans l’Illinois, l’Indiana et l’Ohio. Les dégâts provoqués par les ouragans Katrina et Rita n’ont pas été trop importants, car dans les zones touchées, la moisson était quasiment achevée. Toutefois, certains agriculteurs essuieront des coûts supplémentaires pour sauver des plants versés ou des champs inondés. Les estimations de production ont été relevées de 5,0 Mt et portées à 270,0 Mt (299,9 Mt).

Les estimations pour le Canada ont été rehaussées de 0,2 Mt et portées à 8,3 Mt (8,8 Mt), grâce à des rendements supérieurs aux attentes.

En Amérique du Sud, l’avancement des semis en Argentine a été entravé par la faiblesse des températures et des sols secs. Les superficies devraient reculer de quelque 10 %, à environ 3,0 Mha, car les agriculteurs devraient donner la préférence au soja, moins gourmand en eau. La production est estimée à 18,0 Mt (19,5 Mt), inchangée par rapport au mois dernier. Au Brésil, la production devrait se redresser à 43,0 Mt (35,0 Mt), en supposant un retour à des conditions météorologiques normales dans le Parana et le Rio Grande do Sul.

En Chine, les précipitations au cours des deux derniers mois ont été très supérieures à la normale dans toutes les Plaines du Nord et les provinces productrices de maïs du Nord-Est. La superficie plantée est estimée faire 3 % de plus que l’an dernier mais les rendements devraient être moindres en raison de la sécheresse antérieure. La production est estimée à 128 Mt (130 Mt), inchangée par rapport au mois dernier.

En Ukraine, la moisson est en cours dans le Sud, avec des rendements supérieurs aux attentes mais tout de même très inférieurs aux niveaux de l’an dernier du fait d’un manque d’intrants. Les estimations de production ont été relevées de 0,5 Mt et portées à 5,5 Mt (8,0 Mt).

En Afrique du Sud, la superficie plantée sous maïs devrait afficher un net repli en raison de la faiblesse des prix intérieurs et d’une désaffection au profit d’autres cultures. En supposant des rendements moyens, la production pourrait se replier à 9,2 Mt (12,4 Mt).

Consommation en légère baisse à un an d’intervalle

L’utilisation mondiale de maïs en 2005/2006 est estimée à 667,1 Mt, soit une légère baisse par rapport au record de 672,6 Mt enregistré l’an dernier. Le chiffre marque une hausse de 2,4 Mt sur le rapport du mois d’août en raison d’une augmentation des prévisions d’utilisation dans l’alimentation animale formulée pour les Etats-Unis, le Brésil et l’Egypte.

Aux Etats-Unis, les projections officielles d’utilisation dans l’alimentation animale durant la campagne de commercialisation septem-bre-août sont relevées de 1,9 Mt et portées à 148,0 Mt (156,2 Mt), avec une hausse de près de 3 % dans les prévisions de production de l’USDA qui devrait gonfler les disponibilités et tempérer les prix. Les prévisions d’utilisation pour l’alimentation humaine et les usages industriels sont laissées inchangées à un niveau record de 72,9 Mt (68,3 Mt). Le volume de maïs consacré à la fabrication d’éthanol reste stable à 38,1 Mt, en hausse de 13 % sur l’an dernier, devant le maintien d’une demande ferme, y compris la mise en service imminente de nouvelles usines de production d’éthanol.

En Egypte, la consommation de maïs devrait atteindre son niveau le plus élevé en trois ans avec 10,9 Mt (10,6 Mt), une hausse de 0,3 Mt par rapport au mois dernier. L’accroissement de la demande devrait être couvert par une hausse des importations de maïs fourrager, dont la consommation a fortement augmenté ces dernières années, avec une croissance particulière observée dans les exploitations de produits laitiers et de viande de bœuf.

Les prévisions avancées pour le Brésil ont également été réévaluées, pour traduire une légère augmentation des estimations de production et le maintien d’une vive demande de la part de l’industrie bouchère.

La consommation de maïs dans l’Union européenne devrait reculer de 4,7 Mt en 2005/2006, à 50,2 Mt, dont 38,8 Mt (43,5 Mt) pour l’alimentation animale. Bien que la récente faiblesse des prix ait quelque peu renforcé la compétitivité du maïs fourrager, les prévisions ont été abaissées de 0,3 Mt depuis le mois dernier pour traduire une contraction de l’offre estimative en France, en Autriche et en Allemagne.

Croissance des échanges sur la campagne passée

Les échanges mondiaux de maïs devraient augmenter de 1,3 Mt en 2005/2006 (juillet/juin) pour attein-dre 77,3 Mt (76,0 Mt), avec un raffermissement de la demande attendu dans un certain nombre de régions, y compris en Amérique du Sud et en Extrême-Orient. Les projections ont été relevées de 0,5 Mt par rapport au mois dernier en raison des prévisions plus élevées pour le Mexique et l'Egypte.

Les plus lus

À qui profitent vraiment les dons de blé russe?

Li Zhao Yu, Yann Lebeau, Roland Guiraguossian et Delphine Drignon, experts du département relations internationales…

Crues dans l'Yonne : quelques questionnements sur les rendements à venir

Les pics de crues atteints, tout va dépendre maintenant de la rapidité des eaux à baisser.

Pourquoi le Maroc devrait encore importer beaucoup de céréales en 2024/2025?

Yann Lebeau, responsable du bureau de Casablanca au sein du département relations internationales d’Intercéréales, a fait le…

Oléagineux - Comment Saipol va accroître ses capacités de trituration à Sète et Lezoux

L'usine de Sète de la société Saipol, filiale du groupe Avril, triture de la graine de colza, tandis que celle de Lezoux broie…

Incendie - Quand va redémarrer l'usine de trituration de colza de Sète de Saipol ?

L'usine de Saipol dispose d'une capacité annuelle de trituration de graine de colza de 600 000 t à 700 000 t. L'unité d'…

L'Inde redevient importateur en blé malgré une production record

L'Inde continue d'être un gros consommateur de blé.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne