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UFS/Congrès du maïs
Maïs : possible baisse des surfaces françaises de 5% en 2018

Une potentielle hausse des semis d’autres grandes cultures en 2017 et le bas niveau des prix pourraient engendrer un nouveau retrait des emblavements de maïs, d’après l’UFS

C’est le pessimisme qui dominait l’intervention de l’UFS (Union française des semenciers) lors du congrès du maïs à Toulouse les 22 et 23 novembre, quant aux projections d’emblavements hexagonaux 2018. « Toute hausse de surfaces semées en blé ou en colza engendre une moindre place pour le maïs dans l’assolement national. […] Il se pourrait qu’on observe une baisse des semis de maïs grain de l’ordre de 5 % entre 2017 et 2018 », craint Pierre Frantz, président de la commission marché chez l’UFS et directeur général de KWS France, en marge de l’événement. Même si, pour le moment, « nous n’avons pas constaté de retard dans les achats des céréaliers de semences par rapport à l’an dernier à pareille époque », tempère ce dernier.


Retrait des surfaces de maïs semence en Europe

Si ce repli se confirmait en 2018, cela constituerait la 4e baisse de surfaces de suite, précise Pierre Frantz. Le bas niveau des prix actuel, inférieur à 150 €/t en rendu Bordeaux sur le rapproché, constituerait un élément d’explication. Ces retraits consécutifs affectent bien entendu le marché des semences. « La France a connu un effritement des surfaces de maïs semence de 10 % entre 2016 et 2017 », estime Jean-Frédéric Cuny, vice-président du comité de production à la section du maïs et du sorgho au sein de l’UFS. Néanmoins, avec 58 000 ha en 2017, la France reste leader du marché communautaire, avec 45 % des parts de marché, selon UFS (cf. graphe). Cette tendance baissière se vérifie également au niveau européen, qui perd 8 % de ses surfaces, à 128 000 ha (-5 % par rapport à 2016), et même sur la "grande Europe", incluant l’Ukraine et la Russie notamment, à 204 000 ha (-8 % par rapport à 2016), d’après la même source.

 


Le haut niveau du ratio stock/consommation dans l’UE inquiète

Néanmoins, les problèmes du marché du maïs semence et de celui du maïs grain sont diamétralement opposés en Europe. Si la baisse des surfaces du second est mal vue par les experts de l’UFS, l’autre est bien accueillie. « Le ratio stock sur consommation de semences de maïs s’élevait à 70 % au 30 juin 2017 dans l’UE, des chiffres bien trop hauts, engendrant un niveau de déclassement (vers l’alimentation du bétail, la cimenterie…) insupportable », prévient Jean-Frédéric Cuny. En se basant sur les données de la Fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho (FNPSMS), ce ratio est projeté à 62-64 %, entre 18 et 19 millions de doses (1 dose = 15 kg de graines) au 30 juin 2018 sur le marché communautaire. « C’est un bon progrès, mais l’idéal serait d’être situé dans la fourchette de 40 % à 60 % », souligne Pierre Frantz.

Du côté des bonnes nouvelles, l’UFS s’est réjoui des bons rendements hexagonaux 2017, que ce soit en maïs grain ou en maïs semence, respectivement estimés à 103 q/ha et 225-230 doses/ha (205 doses/ha environ sur l’UE). Les experts de l’association associent ces bons résultats aux progrès génétiques.

Daniel Peyraube, président de l’AGPM, a rappelé le besoin « de se comprendre entre les producteurs et les décideurs politiques », dans un contexte de prix et donc de revenus déprimés. Ce dernier a rappelé son opposition aux contingents ukrainiens à droit 0, et de faire attention à la conclusion éventuelle d’un traité commercial entre l’UE et les pays du Mercosur, incluant le maïs. Christian Mazas, président de la FDSEA 31, a, de son côté, évoqué diverses raisons qui, selon lui, justifient la baisse des surfaces de maïs français, dont le moindre accès aux ressources en eau, incitant les céréaliers « à planter autre chose que du maïs ».

 

 

 

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