Coopérative - Lorca continue d’investir dans le stockage et les engrais
Malgré une récolte 2024 en baisse de 12,5 %, la coopérative lorraine Lorca conserve un résultat net positif et continue ses programmes d’investissement avec la reconstruction d’un silo et le développement d’une usine de production d’urée imprégnée.
Malgré une récolte 2024 en baisse de 12,5 %, la coopérative lorraine Lorca conserve un résultat net positif et continue ses programmes d’investissement avec la reconstruction d’un silo et le développement d’une usine de production d’urée imprégnée.
Lors de la conférence de presse annuelle de Lorca, Philippe Ahl, directeur administratif de Lorca, a présenté un résultat net annuel pour 2024-2025 de 2,6 millions d’euros au 30 juin 2025 pour la partie coopérative du groupe, contre 2,2 millions d’euros en 2023-2024. « On peut se féliciter de ce résultat très satisfaisant », a-t-il déclaré. Dans un contexte où la santé financière des coopératives françaises du secteur des grains est menacée, ce chiffre est en effet plutôt rassurant pour l’avenir de la structure, même si le résultat net consolidé du groupe (comprenant la partie Jardins et Habitat) est en recul face à la concurrence des enseignes en ligne comme Amazon ou Temu. « Un travail intense d’adaptation des charges (logistique, plannings…) au volume de la récolte nous a permis d’atteindre ce résultat », explique Morgane Pospiech, directrice des activités agricoles de la coopérative.
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Lorca reconstruit le silo de Volmunster
La capacité d’investissement du groupe se maintient. « C’est une chance pour nous de pouvoir continuer à investir », s’est félicitée Morgane Pospiech. Dans ce cadre, la coopérative a prévu de détruire et reconstruire entièrement le silo de Volmunster, deuxième site de collecte de la coopérative, après le silo du port de Metz. La démolition a déjà été réalisée et la fin des travaux est prévue pour juin 2026. En effet, ce silo se situe à côté de la frontière allemande et Lorca connaît un développement conséquent sur l’Allemagne. « Nous souhaitons donner satisfaction à nos adhérents allemands, qui cherchent chez nous une qualité de service qu’ils ne trouvent pas en Allemagne », a déclaré Christian Sondag, président du groupe Lorca. La coopérative n’a cependant pas prévu de recruter activement outre-Rhin, mais cherche plutôt à répondre à des besoins exprimés par les agriculteurs locaux.
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Un objectif de 8 000 t produites par an d’urée imprégnée pour pallier les problèmes d’approvisionnement
Dans le même temps, la coopérative a annoncé le lancement de la production d’urée imprégnée sur le site de sa filiale CMS (Compagnie mosellane de stockage) en octobre dernier. Les volumes sortis sont prévus à 1 500 t cette année, pour augmenter graduellement d’un an sur l’autre à 3 000 t puis 5 000 t. « La capacité de production totale se monte à 8 000 t, et une fois atteinte elle permettra les ventes à des tiers », a précisé Morgane Pospiech. L’investissement pour Lorca s'est élevé à 1,069 million d’euros.
Les prix des engrais, une problématique pour les adhérents
« Les prix des intrants sont actuellement décorrélés de ceux du blé », déplore Morgane Pospiech. Les adhérents de la coopérative rencontrent un besoin de couverture pour sécuriser leurs approvisionnements en fertilisants. « Nous ne nous attendons pas à un changement drastique des volumes d’engrais apportés au champ. Il se peut qu’il y ait quelques unités en moins, et cela se verra surtout si des changements d’assolements interviennent au printemps », a-t-elle ajouté.
La logistique, un défi de taille
Comme mis en avant lors de la matinée Logistique organisée par Intercéréales le 27 novembre, la logistique peut fortement influencer les marges des coopératives. En 2024-2025, Lorca a d’ailleurs subi de plein fouet les conséquences de l’accident sur l’écluse de Muden sur la Moselle au printemps, ainsi que celles d’un deuxième accident sur une autre écluse. « Nous avons eu des problèmes de stockage sur la fin de campagne. Cette année, les flux logistiques ne devraient pas poser de problème sauf si nous avons une surprise sur une écluse », a ajouté Morgane Pospiech.
Un début de campagne satisfaisant
Pour Lorca, la campagne culturale 2025-2026 a bien commencé, avec des conditions de culture « bien différentes » de celles de l’année précédente, malgré « une forte pression limaces au début de l’automne », a expliqué Christian Sondag. Du côté des assolements, il n'y a pas de surprise à attendre. Côté commercialisation, la rétention à la vente des agriculteurs se ressent sur le négoce via la filiale Solagri. « Nous demandons aux agriculteurs de se positionner », a conclu le président de Lorca.