L’or noir brouille les repères céréaliers


BLÉ TENDRE : le marché se stabilise à la baisse
Les cours se sont nettement détendus en ce début de semaine. La situation dans les pays arabes laisse en effet craindre une baisse de la consommation, la tension des cours du baril de pétrole faisant redouter une récession de l’économie mondiale. Les investisseurs se sont alors retirés des marchés des matières premières agricoles, provoquant un brusque mouvement de baisse. Notons cependant que le pétrole s’est replié suite à l’engagement de plusieurs pays producteurs –dont l’Arabie saoudite– à alimenter davantage le marché pour compenser les moindres exportations libyennes. L’amélioration des perspectives de production de blé annoncées par les autorités chinoises et le retour des pluies aux Etats-Unis ont également pesé sur les prix. Le repli des cours a relancé la demande sur le marché mondial, mais la fermeté de l’euro ne favorise pas l’origine française. Dans l’Hexagone, l’activité est restée limitée à l’approvisionnement des places portuaires. Le marché, qui tend désormais à se stabiliser, est calme dans l’attente de la publication du rapport mensuel de l’USDA à paraître jeudi.
MAÏS : quelques affaires
Les prix se sont repliés en ce début de semaine dans le sillage du marché du blé et de Chicago. Les fabricants d’aliments en ont profité pour avancer leurs couvertures sur les 3 d’avril. Ils sont néanmoins globalement peu présents. Le Fob Rhin génère, lui, une activité routinière. Le marché se montre attentiste à la veille de la publication du rapport mensuel de l’USDA. Par ailleurs, FranceAgriMer a ajusté son estimation de collecte, l’augmentant de 126.000 t, à 12,16 Mt. Les utilisations par les Fab sont rehaussées de 100.000 t à 3,5 Mt et les ventes à l’UE réduites d’autant. Le stock final est revu en hausse de 125.000 t, à 2,47 Mt.
ORGE DE MOUTURE : délaissé
Le marché n’enregistre que peu d’intérêts. La libération des volumes d’intervention continue de pénaliser l’activité. Les principales modifications apportées par FranceAgriMer sur son bilan prévisionnel portent sur les incorporations par les Fab, passées de 1,9 à 2 Mt, les exportations pays tiers étant abaissées de 100.000 t, à 1,7 Mt.
BLÉ DUR : étroit
Marché très étroit se limitant à quelques transactions sur le Maghreb. Côté fondamentaux, à 192.000 t, le stock de report a été remonté de près de 100.000 t par FranceAgriMer, du fait d’une diminution de 50.000 t des exportations vers l’UE notamment.
ORGES DE BRASSERIE : très calme
Le marché est morose et peu actif en l’absence d’acheteur. Les cours cèdent du terrain.
FRETS : routinier en fluvial
L’approvisionnement de Rouen reste le principal moteur du marché des frets fluviaux. Le ralentissement des ventes françaises à l’international devrait se faire sentir. L’activité est plutôt calme à destination du nord de l’UE.
TOURTEAUX : cours irréguliers
Les prix du tourteau de soja évoluent irrégulièrement, au gré des tribulations du soja sur Chicago. Il bénéficie actuellement de la faiblesse du dollar face à l’euro. Les cours des tourteaux de colza sont sans réelle orientation cette semaine, tandis que ceux du tournesol sont relativement stationnaires.
PROTÉAGINEUX : prix en baisse
En AR, les cours du pois s’effritent, dans le sillage des marchés céréaliers. L’activité est au point mort. En féveroles, les cours sur la fin de campagne n’ont pas évolué, malgré quelques affaires sur Rouen pour honorer un contrat égyptien. La NR fait son apparition, avec des cours en net recul par rapport aux prix actuels, en pois et féveroles.
ISSUES DE MEUNERIE : tassement
L’activité de la meunerie ne se montre guère dynamique. De son côté, la demande ne se manifeste qu’en pointillés. Les cours se tassent en pellets et remoulages demi-blancs et sont stables pour les autres articles.
DÉSHYDRATÉS : activité au point mort
Seule la luzerne déshydratée connaît un recul de ses tarifs, et ce en AR. En terme d’activité, les marchés sur l’actuelle comme la prochaine campagnes sont sans affaires en luzerne et pulpe de betteraves déshydratées. La tendance baissière qui affecte les matières premières agricoles n’est pas pour inciter les opérateurs à se positionner sur les longueurs. Sur le court terme, la consommation va inéluctablement rétrécir avec la mise à l’herbe du bétail.
CO-PRODUITS : calme olympien
Les marchés des produits laitiers se montrent extrêmements calmes. En poudre de lait, aucune affaire n’a été rapportée depuis le milieu de la semaine dernière, où le dernier prix traité confirmait le mouvement baissier. Le marché reste vendeur, sans acheteur. En lactosérum, la cotation se maintient. En PSC, il y a si peu de citrus disponible, que ses cours sont « sur demande » et les marchandises... sur commande. En corn gluten feed, les cotations suivent le mouvement baissier d’un complexe céréales chahuté. Cette phase de repli est sans affaires, la demande ayant été « essoufflée » durant la période de renchérissement continu observée jusqu’à la mi-févier. En pailles et fourrages, les cours sont nominalement reconduits, avec une faible activité. Les éleveurs n’effectuent que de petits compléments, dans l’attente de pouvoir remettre leurs bêtes aux prés.
PRODUITS DIVERS : réajustements
En graineterie, seuls quelques articles ont subi un réajustement de leurs cours à la hausse ou à la baisse en fonction des arrivages. Le marché est des plus calmes. Concernant les semences fourragères, les cours sont nominalement reconduits.
OLÉAGINEUX : colza et tournesol sans réelle orientation
Les cours du colza évoluent de façon parallèle à ceux du soja sur le marché à terme de Chicago. Ce dernier est tiraillé entre la flambée du pétrole qui soutient la production de biodiesel et les nouvelles optimistes concernant les cultures sud-américaines. L’amélioration des conditions climatiques permet la reprise des chantiers de récoltes au Brésil et bénéficie aux cultures argentines. Dans ce contexte de fluctuation des prix, l’activité est des plus limitées sur la fin de campagne. On note quelques affaires sur la nouvelle récolte. Les cours de l’huile de colza restent haussiers d’une semaine sur l’autre. Mais, depuis le début de la semaine, on observe une détente des prix des huiles végétales à l’international, en raison de l’arrivée des récoltes de soja en provenance d’Amérique du Sud. Quant au tournesol, ses cours sont irréguliers sur la semaine. Les acheteurs sont peu nombreux et les vendeurs absents. Cependant, avec l’amélioration des marges de trituration, les estérificateurs devraient rapidement revenir au marché.