Logistique

[Covid-19] : Logivia assure son plan de continuité

« La cellule de crise a mis un peu de formalisme qui a aidé tout le monde à entrer dans l’opérationnel des recommandations comme les gestes barrières et la distanciation » précise Sylvain Baudry, directeur de l’entreprise de logistique de produits agricoles Logivia, filiale des coopératives de Bourgogne-Franche Comté qui compte 150 chauffeurs et autant de sous traitants. Il dirige également le fabricant d’aliments pour animaux Soreal. t il. Dès sa mise en place deux jours plus tard, le vendredi 13 mars, la cellule opérationnelle a commencé par déterminer le nombre minimum de salariés pour pouvoir faire tourner les sites (40% au minimum) a sécuriser la mise en télétravail de tous ceux qui le pouvaient et a confirmer : qui dispose par exemple du permis poids lourd bien que ce ne soit pas son poste. « Nous avons réaménagé les planning de congés, décalé les équipes pour réduire au maximum les temps de contact : un conducteur de ligne va arriver 15 minutes plus tard que son collègue pour qu’ils ne soient pas en contact dans les vestiaires par exemple ». Dès le samedi après midi, la cellule opérationnelle a fait le tour des sous traitants pour les rassurer en leur expliquant le plan de continuité économique : « il s’agit de maintenir l’activité au plus haut niveau possible tout en protégeant les personnes exposées, les conducteurs notamment mais aussi les cadres et tous les personnes d’exploitation en contact. Nous avons travaillé site par site, métier par métier pour assurer les conditions afin que les personnes ne se croisent pas ». Le télétravail concerne toutes les fonctions administratives dont les RH. Au niveau exploitation, chaque personne présente est confinée dans un bureau isolé et si un autre collègue doit être présent sur le site, il le sera dans un autre bureau.

Passer tout au crible

Le plan de continuité se décompose en plusieurs sous points. « Un des points est bien sur d’assurer le versement des salaires et des prestations sociales. Un autre, de donner les moyens à tous de maintenir l’hygiène, la sécurité et de prévenir les risques par exemple en distribuant du gel hydroalcoolique, des lingettes désinfectantes et en formalisant le concept de distanciation sociale. Nous avons par ailleurs déterminé les prestations logistiques essentielles : la nutrition animale et la meunerie sont des secteurs prioritaires dont même si certains silos sont obligés de fermer en raison d’un manque de personnel, la priorité sera toujours donnée à ces secteurs là.».

Du côté de Soreal, la formulation tourne aussi à plein : « pour prévoir tout cas de rupture il s’agit de construire des formules avec le minimum de matières premières venues de loin. Nous avons mis au point des formules de base, espèce par espèce, pour être au moins capable de nourrir les animaux au cas il manquerait telle ou telle matière ou additif ». Autre point, la maintenance : les actions de maintenance préventives sont suspendues pour que les équipes assurent toutes les actions de maintenance curative dès que cela s’avère nécessaire tant sur les lignes de production que sur les camions. « Nous avons aussi doublé le nombre de téléphones de tous ceux qui appartiennent à la cellule de crise et à la cellule opérationnelle afin qu’ils soient toujours vraiment joignables. Enfin, nous avons aussi maintenu le management et la communication interne. Il faut en effet maintenir le lien avec toutes les personnes en télétravail. La situation est anxiogène et l’entreprise doit aussi apporter un appui moral. Nous publions des post sur facebook et nous incitons aussi les salariés à s’appeler les uns les autres». Le TC ne doivent sortir qu’en cas d’urgence s’ils n’arrivent par exemple pas à poser un diagnostic par tel et ne croisent alors pas l’éleveur.