LME/Hausse des prix
La Loi de modernisation de l’économie (LME) continue de faire parler d’elle. Jean-René Buisson, le président de l’Ania a pointé du doigt le 2 octobre au cours d’un colloque sur les “enjeux de la LME”, les “dérives” qui persistent dans les relations fournisseurs-distributeurs, notamment sur des compensations qui accompagneraient certaines mesures. La LME permet aux distributeurs de négocier les tarifs des industriels. Elle prévoit également de réduire les délais de paiement à 60 jours, afin de protéger davantage les PME. Sur cet aspect, le président de l’Ania déplore que les distributeurs demandent “systématiquement” des compensations en échange de réductions des délais. Selon lui, “ la loi ne fonctionne pas. D’une façon ou d’une autre, on s’en exonère ”, ajoutant que “ sur un an 1.100 PME agroalimentaires ont fait faillite, soit une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente ”.
L’impact de la baisse des matières premières sur les tarifs en rayons fait débat
Concernant la hausse des prix, le secrétaire d’Etat à la consommation Luc Chatel a annoncé lors de ce même colloque que la hausse des prix des produits alimentaires devrait être limitée à 2 à 3 % au cours des prochains mois, grâce à la baisse des prix du pétrole et des matières premières agricoles mais aussi à la LME. Une vision partagée par Michel-Edouard Leclerc, qui garde pour objectif de contenir la hausse des prix en dessous de 2% d’ici la fin de l’année. Cette situation ne justifie donc pas selon lui le fait que les industriels réclament de leur côté une hausse des tarifs de 5,7 % par rapport à 2007. Même si cette hausse est inférieure à celle de 2007 (+ 8 %) , il insiste sur le fait que les baisses récentes sur les matières premières donneraient une marge aux fournisseurs pour réduire leurs tarifs. “Au moment où les indicateurs témoignent d’un revirement de la tendance sur certains marchés des matières premières, nous devons compter sur une baisse des tarifs de la part des fournisseurs”. Une information que Jean-René Buisson a démentie : selon lui, il n’y a pas d’élèments significatifs pour baisser les tarifs des industriels aux distributeurs. “Il ya des baissses ponctuelles de cours, mais structurellement la demande reste forte alors que les stocks et les récoltes sont faibles”. Il s’est en outre dit stupéfait des prévisions de ralentissement de l’inflation des produits alimentaires. Une journée qui montre que les désaccords sont loin d’être réglés.