L'institut Cyclope parie sur un nouveau repli des grains en 2014

L'année 2013 a été marquée par la baisse sensible de nombre de produits agricoles, du maïs au café », constate le “bilan 2013 et prévisions 2014” de Cyclope, rédigé par Philippe Chalmin, professeur d'histoire économique à l'Université Paris-Dauphine.

Les cours du blé sur Euronext et sur le marché à terme de Chicago ont respectivement reculé de 9 % sur 2013, suite aux très bonnes récoltes mondiales. Néanmoins, ils sont restés fermes au deuxième semestre, soutenus par les achats de la Chine et du bassin méditerranéen. Cyclope table sur une accentuation du repli sur 2014 (-10 et - 15 %) face à la perspective de moindres importations chinoises. Néanmoins, tout va « de l'impact éventuel de la vague de froid aux États-Unis sur les semis d'hiver, ainsi que de la stratégie de la zone mer Noire en matière de stocks ». En ce qui concerne le maïs, ses prix ont chuté à partir de l'été en raison de la récolte US record. Ils devraient se stabiliser sur 2014, selon Philippe Chalmin, entre une probable révision à la baisse des quotas de production US d'éthanol et l'arrivée du Brésil, et une potentielle régression des semis américains au profit du soja, et les incertitudes qui planent sur les importations chinoises, avec ou sans OGM.

« De tous les grains, c'est le soja qui a tiré le mieux son épingle du jeu en 2013 avec des prix qui restent élevés bien au-dessus des 10 $ le boisseau ». Si la récolte US relativement stable face à des importations chinoises en hausse de 8 % explique ce maintien, l'institut mise en revanche sur un repli de 29 % sur 2014, pariant sur des surfaces US en progression et une production brésilienne record. Si le prix des graines de colza suit généralement la tendance de celui de leurs homologues US, sa baisse a été bien plus prononcée sur 2013. Cela s'explique, d'une part, par de bonnes récoltes dans l'UE et au Canada, et d'autre part, par « la décision européenne de diminuer l'incorporation de biocarburants de première génération ». Cyclope prévoit un tassement des cours sur 2014, sans en estimer l'ampleur. Cela dépendra, bien sûr, de l'évolution du soja, mais aussi « des réglementations européennes et des problèmes logistiques canadiens », premier exportateur mondial.

De leur côté, les tourteaux de soja ont affiché une grande fermeté, face à une demande soutenue. « Dans le complexe soja, il a compensé la déprime du marché des huiles .» Philippe Chalmin annonce une régression sur 2014, dans le sillage des graines.