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L’Inra prône des zones dédiées aux OGM et la nécessité d’étiqueter les produits animaux

Après quatre années de travail, l’équipe de chercheurs du programme Co Extra a donné des pistes pour assurer la coexistence et la traçabilité des cultures

Co extra, un programme de recherche européen, a présenté ses conclusions à la presse concernant la coexistence des cultures et la traçabilité des OGM dans l’Union européenne, à Paris le 2 juin dernier. Un document plus qualitatif que quantitatif qui insiste tout de même sur quelques éléments, comme la necessité d’instaurer des zones dédiées aux OGM, de réduire le seuil de contamination fortuite dans une production agricole, d’éti­queter les produits issus d’animaux ayant consommé des OGM, ou encore la prise en charge des coûts de ségrégation des produits non OGM par les semenciers. Pas de données chiffrées mais quelques messages politiques de la part de l’Inra, qui nous avait peu habitués à ce type de positionnement.

« De grandes distances d’isolement ou des zones dédiées seront necéssaires »

Constatant que le seuil de 0,1 % était celui pratiqué par de nombreuses entreprises (afin de conserver une marge de sécurité pour assurer le respect du seuil de 0,9 % au-delà duquel l’étiquetage est nécessaire au niveau des produits finis), les auteurs du rapport Co Extra estiment que « la coexistence en Europe, où la taille des champs est en moyenne relativement faible, ne serait possible qu’en employant de grandes distances d’isolement ou dans des zones dédiées de production, que celles-ci soient OGM ou non-OGM. » Le rapport Co Extra note que les exploitations européennes sont plus petites que les structures rencontrées dans les pays producteurs d’OGM comme les Etats-Unis, le Brésil ou l’Argentine. « Un seuil de 0,1 % avec plein de petites parcelles, ça ne tient plus», a justifié Yves Bertheau, coordinateur du programme Co Extra.

Un étiquetage pour les produits issus des animaux consommant des OGM

D’autre part, le programme de recherche considère nécessaire l’étiquetage de produits issus des animaux ayant consommé des OGM. « La coexistence est seulement viable d’un point de vue économique s’il existe une différenciation de prix entre les deux types de produits sur le marché », estiment les chercheurs de Co Extra.

« Assurer une meilleure répartition des coûts de la coexistence »

Selon Bernhard Koch, de l'université d'Innsbruck (Autriche), chargé de coordonner la partie juridique de Co Extra, il est impératif de « revoir la répartition » des coûts de la coexistence. « Ceux qui introduisent de nouvelles techniques doivent payer le prix de la séparation des filières », estime Bernhard Koch. Même discours pour Yves Bertheau, pour qui « celui qui arrive avec de nouvelles méthodes doit en supporter les coûts. »
Une position non partagée par Garlich Van Essen, de l’European Seed Association, qui s’est exprimé lors de débats organisés au Sénat par l’Inra, vendredi 5 juin. Le représentant de l’Esa a estimé de son côté que les semenciers n’ont pas à prendre en charge les frais de coexistence entre des cultures OGM innovantes et « des modes de cultures en déclin (agriculture conventionnelle ou biologique, NDLR). »
Le programme Co Extra, qui a débuté en avril 2005 et s’achèvera en septembre prochain, a pour objectif principal « de fournir les outils nécessaires à l’implantation de la coexistence et de la traçabilité », au sein des cultu­res OGM, conventionnelles ou biologiques.

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