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Spécial Nutrition animale
L'incorporation des issues de meunerie pénalisée par les céréales fourragères

Les coproduits protéinés moins impactés

Depuis quelques mois, et notamment cet été, les prix des céréales françaises ont dégringolé, face à une récolte de blé abondante mais de moindre qualité et l'attente d'une production de maïs record. Combiné avec des tonnages d'aliments du bétail « sur la défensive avec le recul de certaines produc-tions animales, il y a une baisse d'intérêts pour les compléments », tels que les issues de meunerie, explique Patrice Stransky, courtier en marchandises pour le cabinet éponyme. En effet, les sons sont indexés sur les blés meuniers, et même si leurs prix ont bien baissé (cf. graphique), ils restent chers.

« Aujourd'hui, le blé fourrager est quasiment la matière première agricole la moins chère dans les usines », note Étienne Laffitte, responsable Formulation chez Inzo. « Si on n'arbitrait que sur le Matif, le maïs pourrait être favorisé, mais le blé fourrager se positionnant entre 130 et 150 €/t, ce dernier gagne ». À noter que c'est un peu moins vrai dans le Sud-Ouest, « où il y a encore pas mal de blés corrects ».

Si les issues ont perdu en compétitivité, les volumes incorporés pourraient tout de même être plus importants que l'an passé. En effet, « les volumes écrasés par la meunerie ne seront pas touchés », avance Patrice Stransky, et les échos des moulins feraient état de rendements meuniers un peu moindres.

Il y a deux marchés principaux : la nutrition animale française, qui actuellement est peu active, et plus ponctuellement le nord-communautaire vers les Pays-Bas et la Belgique. Néanmoins, ce dernier ne concerne que les moulins au nord de la Seine « et labellisés GMP+ (good manufacturing practices, NDLR) », précise Patrice Stransky. « Cela peut expliquer des écarts de prix avec le Sud ou l'Ouest », ajoute Luc Coulon, du cabinet de courtage CLP Le Mans. « Ce contexte risque de durer jusqu'à novembre/décembre, mais cela devrait sans doute s'atténuer après, les volumes de blés fourragers diminuant. »

Les coproduits protéinés moins impactés

Si l'amidonnerie et la distillerie utilisent également des blés de bonne qualité, « les wheatfeed s'en sortent un peu mieux car leur taux de protéines est plus élevé et le marché de la protéine reste cher. De même, tout ce qui est drêche de maïs ou de blé n'est globalement pas trop impacté car elles ont un taux protéique supérieur à 25 %. C'est l'énergie qui vaut moins cher à cause du blé fourrager », complète Étienne Laffitte.

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