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Limiter la production de méthane

La nutrition animale propose des solutions pour diminuer la production de méthane par les ruminants, en intervenant sur la composition des rations. Une façon de faire rimer alimentation et environnement.

L'impact de l'élevage des ruminants sur l'environnement a émergé dans le grand public en 2006 avec la publication du premier rapport de la FAO (Livestock's long shadow), même si les versions ultérieures ont tenté de le tempérer en intégrant ses externalités positives. S'en sont suivis des débats toujours vifs entre les différents systèmes de production qui déploient leurs arguments : les intensifs (une vache à 15.000 l produit moins de méthane que trois vaches à 5.000 l), les bio (moins d'intrants donc moins de production de carbone), les herbagers (les prairies et les haies, puits de carbone)…

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime en tous cas qu'il serait déjà possible de réduire de 10 % la production de méthane par unité de lait ou de viande, si un tiers des élevages adoptait les bonnes pratiques des 10 % des meilleures exploitations, en termes de santé animale et d'alimentation. Cette dernière est en effet l'un des meilleurs leviers d'action. Les Fab proposent ainsi diverses solutions pour réduire la production de méthane par les ruminants.

Mesurer pour réduire

« Mais la première des choses, c'est de disposer d'une méthode de mesure pour quantifier la production de méthane et sa réduction, explique Pierre Weill, président de Valorex (Bleu-Blanc-Cœur). En tant que Fab, nous avons conçu une méthode de mesure, Eco-méthane, qui a été agréée en 2011 par le ministère de l'Environnement puis reconnue par les Nations unies en 2012. C'est la seule mé-thode, liée à l'élevage, qui a été agréée par la Cop 21. Nous avons déposé un brevet, mais nous mettons la méthode à la disposition de tous. Aux Fab ensuite de proposer des solutions pour faire baisser la production de méthane. »

La qualité des fourrages, l'adaptation des apports nutritionnels, voire l'incorporation de certains lipides, influencent positivement le métabolisme de l'animal. Réduire la production de méthane, c'est aussi récupérer l'énergie que la vache consacre à le produire et qu'elle pourrait valoriser dans son lait et/ou sa viande: une bonne manière de couvrir, au moins pour partie, le prix de la solution retenue.

Les baisses de production de méthane peuvent atteindre 40 %, en station expérimentale.

Une des pistes alimentaires passe par l'orientation de la flore intestinale, grâce à des extraits de plantes comme les tanins et les saponines, ou des molécules issues de la chimie. Ainsi, les néerlandais DSM ont beaucoup communiqué cet été sur leur “clean cow”, solution permettant en station expérimentale de réduire la production de méthane de 30 % grâce à un inhibi-teur, le NOP (3-nitrooxy propionate). Il a fait l'objet d'une publication dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America. Pour la filière Bleu-Blanc-Cœur, la solution retenue est l'incorporation de graines de lin extrudées comme matière première dans la ration des animaux. « Nous pouvons en moyenne par ce biais réduire la production de méthane de 15 à 20% même si certains essais en station expérimentales arrivent jusqu'à - 40 % », explique Stéphane Deleau, DG de Valorex. Les quelques 9.000 t de CO2 économisées par les producteurs de lait Bleu-Blanc-Cœur sont mises sur le marché libre du carbone et sont donc à la disposition des participants de la Cop 21 qui voudraient ainsi compenser leur venue.

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